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Quand peut-on dire qu'une loi est juste ?

Publié le 28/01/2004

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Est-il possible que Dieu ou la Naute soit la source de lois aussi contraires ? Certes, chaque peuple est convaincu que son droit est le seul juste mais comment prouver que Dieu et la Nature sont de son côté, les démons et les vices du côté du voisin ? 5pensez également aux "Lettres persanes" de Montesquieu. L'origine de la justice est une convention. Dans ce passage de La République, Glaucon, ami de Socrate prend la parole pour tenter de définir la justice. Contre Thrasymaque qui vient de soutenir que la justice est naturelle et se confond avec la loi du plus fort, Glaucon pense, au contraire, que la justice résulte d'une convention. « Glaucon : - Ecoute ce que je me suis chargé d'exposer d'abord, c'est-à-dire quelle est la nature et l'origine de la justice.On dit que, suivant la nature, commettre l'injustice est un bien, la subir un mal, mais qu'il y a plus de mal à la subir que de bien à la commettre. Aussi quand les hommes se font et subissent mutuellement des injustices et qu'ils en ressentent le plaisir ou le dommage, ceux qui ne peuvent éviter l'un et obtenir l'autre, jugent qu'il est utile de s'entendre les uns les autres pour ne plus commettre ni subir l'injustice. De là prirent naissance les lois et les conventions des hommes entre eux, et les prescriptions de la loi furent appelées légalité et justice.

« pouvoir a un fondement, et sort donc de l'arbitraire; il a une raison de s'exercer autre que ces causes sans raisonque sont le hasard des fortunes, l'accoutumance due à la durée ou l'art des gouvernants.

D'autre part, Dieu n'estpas un malin génie qui s'amuse à bouleverser à sa guise l'ordre du monde.

Il est au contraire le garant de laraisonnabilité de l'univers politique, comme il est le garant de la rationalité de l'univers physique.

Les théoriciens dedroit divin du XIX siècle (J.

de Maistre, L.

de Bonald) ont particulièrement insisté sur l'idée d'une providence divineconçue comme un ordre universel et rationnel et qui seule peut fournir au politique un fondement acceptable.Bossuet écrivait déjà en 1670 que « l'autorité royale est soumise à la raison » ; le «Prince», Dieu sur la terre, nepeut, par cette raison même, y faire n'importe quoi. 3 - La théorie du droit divin aboutit à une conception absolutiste de l'État, conséquence elle aussi tirée desEcritures Saintes.

S'il n'y a en effet pas de pouvoir qui ne vienne de Dieu, alors « celui qui résiste à l'autorité serebelle contre l'ordre établi par Dieu » (« Ep.

aux Rom.

», XIII).

L'obéissance au souverain doit se faire sans réserveet il ne saurait exister dans l'État aucune instance qui puisse de droit contester ses décisions.Nous verrons au chapitre suivant qu'il serait hâtif de se fonder sur ces thèses pour identifier l'absolutisme étatiqueau despotisme et ne voir dans le droit divin qu'une ruse pour l'arbitraire de la volonté des tyrans.

Il faut néanmoinsnoter que la théorie du droit divin implique, avec ses conséquences absolutistes, une double négation.

Premièrementla négation du droit de résistance qui sera inscrit dans la déclaration de 1789 comme un des quatre droits naturelset imprescriptibles de l'humanité.

Deuxièmement la négation de la théorie de la souveraineté du peuple: certes, ledroit divin n'est pas en principe incompatible avec l'existence d'une république ou d'une démocratie, puisque saformulation le fait valoir universellement ; mais il est clair que, si la souveraineté a sa source en Dieu, elle ne sauraitl'avoir dans le peuple.C'est à partir de ces deux points, souveraineté du peuple et droit de résistance, que, contemporaine à la théorie dudroit divin et contre elle, la théorie du contrat social va proposer un autre modèle de légitimité au pouvoir politiqueet permettre de poser en des termes renouvelés, et modernes, le problème de l'absolutisme étatique. Des esprits libres et forts cependant ne manquèrent pas de faire remarquer l'extraordinaire variété des loi: ce qui estjuste ici est criminel là-bas et inversement.

Est-il possible que Dieu ou la Naute soit la source de lois aussi contraires? Certes, chaque peuple est convaincu que son droit est le seul juste mais comment prouver que Dieu et la Naturesont de son côté, les démons et les vices du côté du voisin ? 5pensez également aux "Lettres persanes" deMontesquieu. L'origine de la justice est une convention. Dans ce passage de La République, Glaucon, ami de Socrate prend la parole pour tenter de définir la justice.

ContreThrasymaque qui vient de soutenir que la justice est naturelle et se confond avec la loi du plus fort, Glaucon pense,au contraire, que la justice résulte d'une convention. « Glaucon : - Ecoute ce que je me suis chargé d'exposer d'abord, c'est-à-dire quelle est la nature et l'origine de lajustice.On dit que, suivant la nature, commettre l'injustice est un bien, la subir un mal, mais qu'il y a plus de mal à la subirque de bien à la commettre.

Aussi quand les hommes se font et subissent mutuellement des injustices et qu'ils enressentent le plaisir ou le dommage, ceux qui ne peuvent éviter l'un et obtenir l'autre, jugent qu'il est utile des'entendre les uns les autres pour ne plus commettre ni subir l'injustice.

De là prirent naissance les lois et lesconventions des hommes entre eux, et les prescriptions de la loi furent appelées légalité et justice.

Telle est l'origineet l'essence de la justice.

Elle tient le milieu entre le plus grand bien, c'est-à-dire l'impunité dans l'injustice, et leplus grand mal, c'est-à-dire l'impuissance à se venger de l'injustice.

Placée entre ces deux extrêmes, la justice n'estpas aimée comme un bien, mais honorée à cause de l'impuissance où l'on est de commettre l'injustice.

Car celui quipeut la commettre et qui est véritablement homme se garderait bien de faire une convention aux fins de supprimerl'injustice ou commise ou subie : ce serait folie de sa part.

Voilà donc, Socrate, quelle est la nature de la justice, etl'origine qu'on lui donne.

» Platon, La République, livre 2, 358d/359b.

Traduction Chambry. Vaut-il mieux subir l'injustice que la commettre ? Pour Socrate, la justice est une valeur absolue.

Elle est pour lui lebien et la vertu par excellence.

Glaucon propose ici de définir la justice non comme une fin, mais comme un moyen.Elle n'a donc qu'une valeur relative.

Il oppose la nature et la loi.

Par nature, l'injustice est préférable.

Par la loi, lajustice est préférable.

Ce changement s'explique par le fait que les hommes ont fait un calcul.

Avant l'établissementde toute loi, le risque de subir l'injustice étant supérieur à l'occasion de pouvoir la commettre dans la majorité descas, les hommes s'entendent entre eux et établissent une convention par laquelle ils se protègent de l'injusticesubie et renoncent à l'injustice commise.La justice n'est donc pas naturelle.

Elle résulte d'une institution, d'un contrat.

C'est sur la loi qu'il faut s'appuyerpour la faire exister, et non sur la nature.. »

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