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Quel intérêt y a-t-il à étudier le vivant ?

Publié le 02/02/2004

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Il est moins aisé qu'il ne le paraît au premier abord de dégager des critères permettant de différencier un être vivant d'une machine complexe toutefois, la machine ne se reproduit pas, ne croit pas et connaît une autonomie très limitée. INTÉRÊT: a) ce qui importe,ce qui est à son avantage, ce qui fixe l'attention. 2) Ce qui est utile à un individu (intérêt personnel) ou à plusieurs (intérêt général). Un doute sur le gluant Pourquoi faire du vivant un objet d'interrogation philosophique ? Après tout, la pensée ne doit-elle pas privilégier l'abstraction et la spéculation, et dès lors s'éloigner du sensible ? Les organes, les tissus, la gluante moiteur des viscères, etc., ne doivent-ils pas être laissés aux seuls biologistes et physiologistes ? L'étude du vivant peut-elle apprendre quelque chose au philosophe sur la nature ou sur la causalité ? La réponse de Aristote L'étude du vivant émerveille par la finalité et la beauté qu'elle révèle " Ce n'est pas le hasard, mais la finalité qui règne dans les oeuvres de la nature et à un haut degré ; or, la finalité qui régit la constitution ou la production d'un être est précisément ce qui donne lieu à sa beauté. " Aristote 2, Parties des animaux (IVe s.

« " Ce n'est pas le hasard, mais la finalité qui règne dans les oeuvres de lanature et à un haut degré ; or, la finalité qui régit la constitution ou laproduction d'un être est précisément ce qui donne lieu à sa beauté.

" Aristote 2, Parties des animaux (IVe s.

av.

J.-C.), I, 5. Problématique Le vivant est-il un objet digne d'être étudié, ou est-il sans valeur et parfoismême méprisable ? La biologie a-t-elle un intérêt philosophique ? Explication Les quatre causes Aristote distingue quatre types de causes, et donc d'explications 3 : matérielle (de quoi est-ce fait ?) ; formelle (qu'est-ce que c'est ?) ; efficiente ou motrice (qu'est-ce qui fait que la chose est ?) ; finale , qui dit le « pour-quoi » ou le but de la chose, ce en vue de quoi la chose est faite.

Or, la cause finale, qui répond à la question philosophique par excellence du « pourquoi ? », est précisément ce qui nousémerveille dans le vivant. Le vitalisme Par l'importance qu'il accorde à la finalité immanente ou intérieure, Aristote se place dans le courant vitaliste , qui affirme que le vivant a quelque chose d'irréductible aux lois de la matière brute et que, pour l'expliquer, il fautrecourir à un principe vital . L'animisme Ce principe immatériel d'animation de la matière, Aristote l'appelle « âme ».

C'est l'âme qui « fait être [le vivant] cequ'il est » ; sans elle, « aucune des parties ne demeure la même 4 » ; c'est elle qui assure l'unité de l'organisme.

Les corps sont vivants parce qu'ils ont une âme ( anima , en latin, désigne le « souffle vital »).

L'âme est à la fois la cause de leur existence, de leur forme et de leur mouvement.

Elle est finalement ce pour quoi ils existent : le vivantest l'instrument de l'âme, le corps est disposé pour lui fournir les outils ou organes nécessaires à l'exercice de sesfacultés (en grec, organon signifie « instrument »).

Cette définition de la vie par l'âme perdurera au moins jusqu'au XVIIe siècle. La belle finalité du vivant Si l'on peut admirer des êtres vivants qui ne sont manifestement pas beaux (le poulpe...), c'est justement parce quecette « beauté » n'est pas d'ordre esthétique, mais spéculatif ou philosophique.

De même que le plaisir esthétiquevient de la reconnaissance du talent du peintre, le plaisir causé par la contemplation du vivant vient de laconnaissance des causes finales oeuvrant dans la nature.

Or, il y a bien plus de beauté dans la nature que dansl'art, car il y a en elle beaucoup plus de finalité.

La beauté des êtres vivants vient donc de leur finalité, c'est-à-direde l'adaptation de leur organisation interne : leur beauté est interne (composition et fonctionnement des organes, par exemple), non pas externe (apparences). Débat et enjeu Faut-il croire au finalisme ? Faut-il, avec Aristote, croire au finalisme ? Le fait de tendre vers une fin (un but) prouve-t-il vraiment que cette fin est la cause de l'acte ? Aristote dit que la santé est la cause finale de la promenade 5.

Mais en réalité, la santé n'est une cause finale que si le désir de santé est une cause efficiente : on agit bien pour une fin, mais par un désir.

Ainsi, la cause finale n'est qu'un désir déterminé (ici le désir d'être bien portant), qui « est en réalité unecause efficiente », comme l'explique Spinoza.

Autrement dit : la finalité n'est elle-même qu'un effet de l'efficience dudésir, et le finalisme « renverse totalement la nature : il considère comme effet ce qui en réalité est cause, et metaprès ce qui de nature est avant 7 ». Du pourquoi au comment... De même, la notion de finalité est devenue problématique en science.

En effet, depuis le XIXe siècle, une loiscientifique ne répond pas à la question du « pourquoi » mais du « comment » : elle ne porte plus que sur les causes. »

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