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En quel sens a-t-on pu dire que la philosophie est un art ?

Publié le 23/03/2004

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LA PHILOSOPHIE COMME ANCILLA AESTETICAE 1. Que la philosophie soit un art, voilà qui n'est pas douteux : il existe un art de philosopher, comme il y a un art de vivre, comme il y a un art de la fugue ou un art rhétorique ou un art poétique... ou un art de la dissertation. 2. Mais, alors, n'est-ce point confondre art et technique ? N'est-ce pas jouer sur les mots ? Même dans ces conditions, cependant on peut dire que l'art est la considération centrale de la philosophie, s'il est vrai que l'expérience sensible, fragmentaire et diffuse, ne nous renseigne guère sur la réalité, tandis que la connaissance scientifique, dans sa généralisation desséchante, et sa rationalité abstraite, ne nous permet pas de saisir le réel en tant que tel ; en sorte que seule l'expérience esthétique constituerait le repère central de la philosophie, la connaissance en soi et pour soi d'une réalité universelle et concrète, générale et unique, rationnelle et singulière tout à la fois. Mais de même, l'art possède une philosophie implicite : l'objet d'art est un sujet de réflexion, de méditation, non point seulement pour le philosophe, mais pour le créateur qui s'interroge sur son oeuvre. Il suffirait de lire, par exemple, les Entretiens sur l'Art de Rodin, recueillis par Gsell, et publiés aux éditions Bernard Grasset, pour se rendre compte de la façon dont un artiste sans aucune espèce de culture philosophique peut être plus philosophe encore que des métaphysiciens professionnels ! Rodin, en effet, touche immédiatement au coeur de la spéculation philosophique en analysant par exemple l'Homme qui marche, Les Bourgeois de Calais ou l'Éternel Printemps, car il retrouve sous le sensible apparent l'intelligible, la quintessence de la réalité matérielle. 3.
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« des jardins, les arts décoratifs, les tapis des Gobelins et les céramiques de Sèvres, toutes ces expressions del'art recèlent-elles la moindre philosophie, le plus petit philosophème ? Il ne le semble pas. III.

L'ART ET LA PHILOSOPHIE OU LES«FRÈRES AMIS» 1.

L'art et la philosophie ne sont point cependant en rapport de divorce total ; si une inimitié peut parfois lesdésunir, leurs relations sont plus fraternelles que franchement hostiles.

Disons que leur « union libre » n'estpas, peut-être, un mariage parfait, mais bien une sorte d'association où l'un des deux termes se trouvecorrélatif de l'autre.

La philosophie n'est un art que dans la stricte mesure où l'on veut bien considérer qu'il y adans toute philosophie une part de création telle que le système philosophique fabriqué par son auteur estassimilable à un poème, une symphonie ou une statue.

N'est-il pas vrai que le système leibnizien apparaîtcomme une oeuvre d'art aussi parachevée que la Victoire de Samothrace ou que l'oeuvre cartésienne nousfigure d'une manière très suggestive l'image d'un Magnificat, d'une sorte de Messe en si digne d'un J.-S.

Bach?Ou encore n'y a-t-il pas dans l'Essai d'Octave Hamelin une sorte de poème abstrait que l'on pourrait assimilerau Traité de Narcisse de Paul Valéry ?2.

C'est une idée très neuve dont le mérite revient exclusivement à M.

Et.

Souriau que d'avoir prouvé que l'artétait essentiellement une activité « skeuopoétique » créatrice de formes, fabricatrice d'existencesmorphologiques ; mais aussi que dans l'art comme dans la philosophie, l'on retrouvait une même activité «instaurative » par laquelle le philosophe et l'artiste se trouvaient fraternellement unis dans un même élan :l'Instauration philosophique prouve à l'esprit humain combien l'art et la pensée peuvent converger dans unemême visée.3.

L'art contient donc, au premier chef, une philosophie, mais elle lui est sous-jacente : il faut, pour l'enextraire, se faire philosophe.

De même pour comprendre en profondeur le sens véritable de la philosophie, il fautavoir le sens de l'art.

Si les plus grands artistes, si les Léonard, si les Michel Ange, si les Beethoven ou si lesWagner ont su être des philosophes de première grandeur, c'est parce qu'ils ont réussi à voir, à travers et pardelà le caractère factice, externe, concret de leurs formes d'expression, une vérité transcendante qui necherchait qu'à s'épanouir.

Si les plus grands philosophes ont été des artistes, c'est grâce à cette harmonie desfonctions qui, chez les premiers sages de la Grèce, comme dans l'existentialisme contemporain, a toujours étéle critère d'une philosophie réussie. CONCLUSION : La philosophie doit sans doute se méfier de l'art, et Platon, dont nous parlions au départ, était aussi celui qui expulsait Homère couvert de fleurs des portes de la cité idéale.

La République platoniciennen'admettait pas les artistes en son sein.

Mais elle comprenait en revanche, que l'art authentique se trouve plusencore dans la philosophie que dans toute autre forme d'expression esthétique.

Platon savait que la vérité estbelle, comme la beauté vraie.

Il y a donc davantage une sorte de parallélisme entre l'art et la philosophie quefusion ou confusion entre ces deux termes.

Mais les valeurs idéales, le beau, le vrai, le sacré, le bien, le justesont toutes en rapport de corrélation, c'est-à-dire plus précisément de dépendance mutuelle.. »

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