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En quel sens la justice requiert-elle l'égalité ?

Publié le 19/02/2004

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justice
Pour ce faire, la justice se base sur des textes de lois, écrit d'après le présupposé selon lequel tous les hommes sont égaux. La justice requiert l'égalité sous deux formes différentes. ● Pour être parfaitement juste, la justice doit être équitable. Comme le montre le symbole - la balance - qui la représente, il n'y a pas deux poids deux mesures, mais une stricte égalité dans l'application des peines. Autrement dit, elle est authentique quand elle considère les individus comme égaux, qu'elle suit le principe de la déclaration des droits de l'homme : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. » art.1. ● Si la justice doit traiter les citoyens de façon égale, il n'en reste pas moins que c'est cette égalité qui rend possible la justice. Comme l'explique Rousseau dans Le Contrat Social, n'est juste et équitable que ce qui statue sur le bien commun sans prendre en compte le particulier.
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« lequel elle repose, et peut ne pas respecter la stricte égalité si elle se définit comme cherchant avant tout l'équité.

III/ La justice comme résultat de l'égalité : ● Si la justice utilise l'égalité comme base s'appliquer, il est aussi possible de penser qu'elle en a besoinpour se constituer et exister en tant que telle.

● C'est ce que montre Rawls dans la Théorie de la justice.

En effet, selon lui, une véritable justice n'estpossible qui si ceux qui la constituent sont complètement égaux et ignorent la place qu'ils ont dans la société.Autrement dit, il réexamine les conditions de légitimité du droit et affirme que la justice serait ce sur quoi semettraient d'accord les hommes si, dans une sorte d'état de nature, ils avaient à établir des lois sans connaître leursituation sociale.

Les principes de la justice sont donc choisis derrière ce que Rawls appelle « un voile d'ignorance ».

● Ainsi, la justice n'est possible que si elle a pour préalable l'égalité ; ce serait donc non pas la justice quiferait des hommes des êtres égaux, mais l'inverse : c'est l'égalité qui permettrait l'existence de la justice.

« Commetous on une situation comparable et qu'aucun ne peut formuler des principes favorisant sa condition particulière, lesprincipes de la justice sont le résultat d'un accord ou d'une négociation équitable.

[…] Les principes de la justicesont issus d'un accord conclu dans une situation initiale elle-même équitable.

» En effet, personne ne connaissantson rôle, personne ne peut risquer de suggérer des lois qui pourront lui nuire par la suite, parce qu'elle avantagentd'autres individus.

Une solution originale a été apportée à cette question par J.

Rawls .

Son livre Théorie de la justice (paru aux États- unis en 1971) fait date dans l'histoire de la philosophie politique du XX siècle.

Plus personne n'écrit aujourd'hui ences matières, sans se référer d'une façon ou d'une autre à Rawls .

La justice s'organise, selon lui, autour des trois principes suivants:1 / Chaque personne a un droit égal à un système pleinement adéquat de libertés et de droits de base égaux pourtous, compatible avec un même système pour tous.2 / Les inégalités sociales et économiques doivent remplir deux conditions :a) Elles doivent être attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous dans des conditions de justeégalité des chances.b) Elles doivent être au plus grand avantage des membres les plus défavorisés de la société.Le premier principe (1) définit le champ des libertés, le second (2 a) pose la règle de l'égalité des chances, letroisième (2 b) régit la justice économique.

Ces principes sont liés selon un ordre lexical, ce qui signifie que (1) primesur (2), etque (2 a) prime sur (2 b).

Il faut toujours faire respecter ces principes en suivant cet ordre de priorité.

Le rapportde (1) à (2) implique que l'on ne peut sacrifier des libertés pour augmenter le bien-être des gens.

On ne peutrestreindre la liberté qu'au bénéfice de la liberté.

De même (2 a) domine (2 b), ce qui veut dire que la sauvegarde del'égalité des chances est prioritaire par rapport au bien-être.Intéressons-nous maintenant au principe qui concerne directement notre question, le principe (2 b), appelé principede différence.

C'est lui qui organise les inégalités économiques de la façon la plus juste.

Autrement dit, l'État tented'agir sur les inégalités économiques, autant que cela ne remet pas en cause la liberté et l'égalité des chances.Rawls en vient à dire qu'il y aura des inégalités justes et des inégalités injustes.

Les inégalités justes sont celles qui bénéficient aux plus mal lotis.

Par là, Rawls interdit que l'on puisse sacrifier le bien-être de certains pour le bien commun.

On ne tolérera d'augmenter le bien-être des plus riches que si celui des plus défavorisés s'accroîtégalement.Ainsi la justice ne produit pas à proprement parler des inégalités, elle en autorise certaines, qui de ce fait doiventêtre reconnues justes.Du même coup, Rawls résout le problème du mérite.

Le mérite a une signification morale, aussi il n'y a aucun sens à dire que l'on mérite la position sociale que l'on occupe.

En revanche, il est juste que les talents soient récompensés,qu'ils viennent de la nature et/ou de la société.

Le salaire, de ce point de vue-là, ne sanctionne pas.

un quelconquemérite, mais des compétences.

Enfin, les plus talentueux peuvent tirer avantage de leur situation, mais à conditionque ce soit au bénéfice des plus mal lotis.

Par leur capacité, ils sont susceptibles de produire des richesses quipourront profiter aux plus démunis.

Voilà résumé le modèle d'une justice solidaire. Pour finir, il apparaît que la justice peut être inégalitaire, mais encore qu'elle doit l'être jusqu'à un certain point.

Unesociété juste se doit de tenir compte de l'avis de ses membres.

On ne conçoit plus aujourd'hui, dans nosdémocraties modernes, l'existence d'une justice idéale et parfaite, coupée de la volonté du peuple.

L'égalitarismesystématique a été le discours de quelques grandes utopies qui ont raisonné sur une idée a priori de la justice.Une société rigoureusement égalitariste ne recevra jamais l'adhésion de tous.

La justice nous porte indéniablement àexiger l'égalité avec les autres, mais il y a un seuil au-delà duquel trop d'égalité n'est plus supportable.

Nonseulement cela limiterait notre liberté, mais surtout nous n'acceptons pas d'être traités sur un pied d'égalité avecceux qui valent moins que nous, ceux qui travaillent moins, ceux qui sont moins efficaces, etc.

La justice n'a riend'incompatible avec un certain degré d'inégalité.

Une société n'est pas plus juste qu'une autre sous prétexte qu'elleest plus égalitaire.

Selon Rawls , pour les membres d'une société, placés sous un «voile d' ignorance », c'est-à-dire ne connaissant pas la situation qu'ils occuperont au sein du tissu social, des inégalités sont acceptables, si ellespermettent d'améliorer le sort des plus défavorisés.Pour autant nous ne sommes pas reconduits au point de vue méritocratique, car les inégalités ne sont pas justifiéespar le mérite, mais par le droit pour chacun de développer ses capacités, et de les voir reconnues à leur juste. »

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