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En quel sens peut-on dire que l'homme n'est pas un être naturel?

Publié le 26/03/2005

Extrait du document

La dénoncer devient nonseulement une exigence intellectuelle - rétablir la vérité -, mais aussi un devoir moral - aider à restaurer la justice en dénonçant l'usurpation.

  • B. Instinct et culture

L'application de ce mode de pensée à l'homme implique l'existence d'une nature initiale que nous évoquons généralement sous le terme d'animal. Nous serions ou aurions été des animaux avant d'être ce que nous sommes aujourd'hui. Qu'entend-on ainsi ? L'animal est l'individu dont la vie est réglée par l'instinct. Celui-ci est plus ou moins rigide selon les espèces mais il désigne un mode d'action préformé qui adapte rapidement la bête à son milieu. Hegel le compare à un « ouvrier sans conscience « afin de souligner son aspect dynamique et inné. Dans L'Évolution créatrice, Bergson décrit les opérations par lesquelles la larve d'un insecte trouve sa nourriture en se faisant transporter par des abeilles dont elle pillera le miel. La précision de sa conduite nous stupéfie car il est impossible qu'on la lui ait enseignée.

C'est là pratiquement une question de cours, celle du rapport entre nature et culture. On s'efforcera donc de montrer en quoi et comment chez l'homme le culturel se superpose au naturel ou l'intègre et le modifie.

Toutefois, l'homme a aussi une part d'animalité. A ce titre, ne fait-il pas partie de la nature ? Mais, alors, comment comprendre que l'homme n'est pas un être naturel ?

« rigide selon les espèces mais il désigne un mode d'action préformé qui adapte rapidement la bête à son milieu.

Hegel le compare à un « ouvrier sans conscience » afin de souligner son aspectdynamique et inné.

Dans L'Évolution créatrice, Bergson décrit les opérationspar lesquelles la larve d'un insecte trouve sa nourriture en se faisanttransporter par des abeilles dont elle pillera le miel.

La précision de saconduite nous stupéfie car il est impossible qu'on la lui ait enseignée.

De cepoint de vue, force est de reconnaître que la vie humaine s'oppose à celle del'animal.

L'homme doit acquérir des savoir-faire par des exercices répétés sousla conduite d'un maître.

C'est un être de culture.

Cette idée comporte troiscaractéristiques majeures.

La création de signes linguistiques, d'outilstechniques et d'institutions.

Les animaux ne parlent pas, même s'ilscommuniquent, ils ne fabriquent pas d'instruments dont ils améliorent sanscesse les performances ni ne se donnent des constitutions pour bien vivreensemble.

Leurs sociétés ne sont pas politiques. [Transition] La singularité de l'homme est de produire son milieu d'existence.

La culture estson oeuvre propre.

Peut-on dire alors qu'elle le dénature ? 2.

Sens et difficulté d'une morale naturelle A.

« Un animal dépravé » Il peut sembler étrange de parler de dénaturation à propos de l'homme.

Ce terme paraît surtout révéler l'ignorancede ce qu'il est.

Ce jugement s'explique cependant si l'on revient à son aspect moral.

L'instinct fait tourner l'animaldans le même cercle de besoins.

La sûreté de ses opérations est intimement liée à leur caractère borné et répétitif.Inversement, la conscience donne à l'homme un champ d'action bien plus étendu en lui permettant de sereprésenter son environnement.

Le recul qu'elle donne ouvre la possibilité de la réflexion, « elle brise la chaîne »,comme l'écrit Bergson, et l'homme peut s'élancer dans des entreprises toujours plus poussées de conquête et demaîtrise de la nature.

Cet avantage a toutefoisun prix.

La simplicité des besoins est supplantée par la multiplicité sans limites des désirs.

Platon le montre déjà dans la République.

La société fondée sur les besoins naturels cantonne saproduction et sa consommation dans les frontières du nécessaire.

L'intrusiondes désirs se marque par l'apparition croissante d'objets inutiles à la stricteconservation de la vie.

La cité enfle et se gonfle d'humeurs.

Toutefois, c'estRousseau qui formule la critique correspondant le mieux à notre thème.L'hypothèse d'un homme naturel étranger à toute forme d'association durablelui permet de dénoncer les méfaits de la civilisation.

Rousseau souligne quebeaucoup des maladies qui nous affligent sont notre oeuvre, étant donnél'ampleur des inégalités sociales et en déduit que « l'homme qui médite est unanimal dépravé.

» La violence de cette formule est un rappel à l'ordre.

Nousavons perdu le lien à notre origine et la culture dont nous sommes si fiersn'est que l'expression d'un amour-propre qui nous rend malheureux.

L'hommecivilisé s'angoisse, s'égare et devient « le tyran de lui-même et de la nature». B.

La critique de l'origineRousseau illustre son idée en comparant notre état à celui d'une statue quiaurait séjourné longtemps dans la mer.

Les algues et le sel ont déformé sestraits au point que l'on puisse douter qu'ils existent encore.

La vie animale estcertes guidée par l'amour de soi, c'est-à-dire le souci de sa conservation,mais elle ignore l'amour propre qui pousse chacun à vouloir être préféré auxautres et à leur arracher une reconnaissance de sa supériorité.

Le pointd'honneur est la source de violences directes ou sournoises car nous ne pouvons souffrir que l'autre ne nous donnepas des marques de respect.

Retrouver l'origine revient donc à restituer la pureté d'une essence que l'histoire arecouverte.

Cette vision mérite toutefois d'être examinée.

Rousseau lui-même nous y invite en affirmant quel'homme se distingue de l'animal par sa capacité à se perfectionner.

L'homme est donc bien cet être qui, enréfléchissant ce qu'il fait, le transforme et se transforme inéluctablement.

Dès lors, a-t-il vraiment une natureanimale qu'il aurait corrompue ? Que penser de notre nature s'il y a en elle de quoi la dénaturer ? Cette contradictionconduit à suspecter la thèse d'une origine dont nous nous serions malheureusement écartés.

Sartre soutient quel'homme n'a pas de nature car son existence est un projet permanent.

Le propre la vie humaine est de se dire à lapremière personne et chacun a la liberté d'interpréter le sens de sa présence.

Ainsi, la notion de dénaturation est lafiction d'une fausse morale qui opprime l'unicité de chaque homme sous un ensemble de valeurs historiquementdéterminées.

Nous ne sommes pas des animaux qui ont mal tourné mais des sujets singuliers qui doivent assumerleurs choix et leurs évaluations. [Transition] Sartre pousse jusqu'à son terme un mouvement qui sépare ce qu'il y a d'humain en l'homme de toute référence à la. »

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