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Quel est le sens de la vie ?

Publié le 27/02/2005

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Le sens de la vie, c'est celui de réaliser son propre destin, en réalisant cela même qui est inscrit dans notre notion propre (Leibniz).   -Le monde est entièrement déterminé, non de façon purement physique, mais de façon logique. Chaque être présent dans le monde de l'existence constitue une possibilité qui a été réalisée, précisément parce qu'il était bon qu'elle soit réalisée ; et ce "bon" est déterminé non absolument, mais selon le meilleur possible : ainsi, chaque être est réalisé selon le maximum de la réalisation des compossibles qui, ensemble, composent l'harmonie d'un monde qui est le meilleur possible. Le sens de la vie, donc, et métaphysiquement parlant, est celui du meilleur logiquement possible. -Le destin individuel, dans cette perspective, constitue l'entrée de l'individu dans cette logique générale du monde de l'harmonie préétablie. La liberté n'est que l'ignorance de la logique qui prédétermine nos choix. Ainsi, le destin d'un individu se trouve dans l'essence même de son être, dans sa "notion" : c'est la théorie leibnizienne de l'in-esse. C'est ainsi qu'il était inscrit dans la nature de César de franchir le Rubicon, et son destin s'est réalisé selon la logique de cette nature. Le sens de la vie de César, c'était de mettre en danger la République, et cette action était tout entière inscrite dans la "notion" même de César. Tout sens est destin.

« avoir de destin (Sartre).

-L'homme choisit ce qu'il veut être selon un éventail indéfini de possibilités quilui sont essentiellement offertes.

Il n'y a donc pas de forces transcendantesqui déterminent son choix, donc pas de prédestination : l'homme est à lui-même, en tant qu'être fondamentalement libre, son propre destin.

L'hommeconstruit donc, de façon particulière, le sens propre de sa vie, ce sens mêmen'étant pas prédestiné.-Or, l'homme ne choisit précisément pas d'être libre : il est contraint d'êtrelibre, au sens où sa liberté seule n'échoit pas à son choix.

En ce sens, le sensde la vie, c'est d'être libre de se déterminer le sens propre à donner à sa vie ;le sens de la vie s'édifie sur une absence radicale de sens.

Il n'y a de sensque de façon particulière et individuelle, précisément parce que d'un point devue universel et absolu, le seul sens à trouver de la vie est la liberté, parlaquelle la vie ne paraît précisément ne pas avoir de sens.

C'est d'ailleurs là ladouloureuse expérience que fera le héros de la Nausée . Sartre doit son immense notoriété à la vogue de l'existentialisme (philosophie de la liberté et de la responsabilité), dont il fut considéré comme le fondateur,même si la lecture de la « Phénoménologie » de Husserl et de « L'Etre et le Temps » de Heidegger l'a profondément influencé.

Deux formules pourraient résumer sa conception de la liberté.

La première, que l'on trouve dans « Saint Genet » (1952): « L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous .

» La seconde, qui figure dans un opuscule intitulé « L'Existentialisme est un humanisme » (Nagel) où Sartre répond à diverses objections formulées notamment, par les catholiques et les marxistes à sa conception existentialiste de l'homme: «L'homme est condamné à libre .

» Qu'est-ce que l'existentialisme ? C'est l'affirmation que, chez l'homme, l'existence précède l'essence.

Autrement dit,rien n'est donné d'avance à l'homme.

N'ayant pas d'essence préalable, l'homme se trouve condamné à choisirlibrement son essence : « Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit d'abord.

L'homme tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'estpas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.

il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. » L'homme n'est ni ceci ni cela.

Son existence n'est d'abord soutenue par rien.

C'est précisément parce que l'hommen'est d'abord rien qu'il se distingue de toute autre réalité et que son existence est liberté, ne peut qu'être liberté.

La chose qui est ceci ou cela, qui n'est que ce queue est, ne saurait être libre.

Un arbre ne peut jamais être quel'arbre qu'il est.

Un objet n'a pas à être : un coupe-papier, par exemple, est.

Tout objet matériel est.

L'hommen'est pas.

Il n'est pas d'avance ceci ou cela, ce qu'il va devenir n'est pas décidé d'avance.

L'homme est ce qu'il sefait: « Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir L'homme est seulement, nonseulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veutaprès cet élan vers l'existence; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. » Et si l'homme n'est d'abord rien et doit librement choisir son essence, cela signifie qu'il est pure subjectivité,projet : « C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité.

et que l'on nous reproche sous ce nom même.

Mais que dire parlà, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou la table ? Car nous voulons dire que l'hommeexiste d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de seprojeter dans l'avenir L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, unepourriture ou un chou-fleur » La liberté est donc, pour Sartre , un absolu qui ne se choisit pas.

L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est, il ne peut que l'être.

Il l'est tout entier et toujours.

Il ne saurait être tantôt libre, tantôt esclave.

Ce que Sartre exprime sous cette formule : « L'homme est condamné à être libre .

» Si l'homme est celui qui se fait, ce projet réalise pas dans l'intimité douillette d'un ego refermé sur lui-même, maisne peut se réaliser que dans son rapport au monde et à autrui.

L'homme est « en situation ».

C'est-à-dire qu'il est « conditionné par sa classe », « son salaire », « la nature de son travail », conditionné jusqu'à ses sentiments et ses pensées.

Mais si l'homme ne peut pas choisir sa classe sociale, il peut se choisir lui-même dans sa «manière d'être ».

Sartre lui-même reconnaît en 1940 qu'il est « le produit monstrueux du capitalisme, du parlementarisme, de la centralisation et du fonctionnalisme », mais c'est à partir de cette situation familiale qui l'a constitué qu'il entreprend de se « personnalise r ».

D'où la formule : « L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous.

» La situation n'est pas quelque chose qui limite la liberté elle est ce à partir d'où commence la liberté.

C'est la raisonpour laquelle Sartre a pu écrire en 1944 dans « Les Lettres française » (fondé par Aragon et Paulhan ): « Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande. » Qu'est-ce à dire, sinon qu'à ce moment-là, puisque. »

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