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Quelle différence y a-t-il selon vous entre l'individu et la personne ?

Publié le 27/02/2008

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individu

Quand, au contraire, on l'envisage comme personne, l'homme peut se dresser en face de la collectivité dont il est membre, et, à la finalité du groupe, opposer la destinée spirituelle qui lui est propre. Si l'individu est subordonné à la société, celle-ci n'existe qu'en vue des personnes, sa fin suprême étant de faciliter à chacun l'accomplissement intégral de sa destinée personnelle. Mais la personne, affranchie des contraintes qui pèsent sur l'individu, n'est pas pour autant soustraite à toute loi raisonnable et libre, elle est à elle-même sa propre loi, dans la mesure où elle est obligée d'accomplir sa destinée. Loi tout intérieure, c'est vrai, mais dont les exigences bien réelles, loin de contredire le bien commun, poussent l'homme à' servir le groupe particulier, non pas comme une fin suprême, mais inséré dans un ensemble plus vaste, l'humanité, auquel chacun de ces groupes doit servir. Ainsi, alors que l'individu, unité biologique caractérisée par des traits particuliers, dépend par un lien matériel d'une collectivité close sur elle-même, la personne, être moral caractérisé par ce qu'il y a d'universel et l'homme (raison et liberté), sont au service de l'humanité par un lien spirituel qu'ils doivent reconnaître par la raison et embrasser par amour, soit qu'on subordonne la destinée des personnes et des groupes au bien final de l'humanité, soit que, remontant plus haut encore, on ordonne par rapport à Dieu la destinée des personnes et des groupes. Gardons-nous toutefois d'oublier que l'homme réel et vivant est à la fois individu et personne, ce qui oblige, dans la pratique, à nuancer cette double opposition. N'en minimisons pas pour autant l'importance : par sa portée sociale, elle déborde de loin le domaine de la technique philosophique pour envahir tous les domaines de la vie. « Il n'y a que deux conceptions de la morale humaine e, proclame en effet an romancier contemporain, « et elles sont à des pôles opposés. L'une d'elles est chrétienne et humanitaire; elle déclare l'individu sacré » (disons plutôt qu'elle traite l'homme comme une personne, « et elle affirme que les règles de l'arithmétique ne doivent pas s'appliquer aux unités humaines, qui, dans notre équation, représentent soit zéro, soit l'infini. L'autre conception part du principe fondamental qu'une fin collective justifie tous les moyens, et non seulement permet, mais exige, que l'individu soit en toute façon subordonné et sacrifié à la communauté... »

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