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Quelle est l'objectivité de l'histoire ?

Publié le 02/02/2004

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histoire
par exemple : Raymond Aron dans son « Introduction à la philosophie de l'histoire », citation page 322 : « L'objectivité de l'histoire a des limites, parce que l'histoire est dans l'histoire. » * Il convient cependant de remarquer que ces critiques portent sur la synthèse en histoire, lorsqu'il s'agit d'interpréter ou d'expliquer. Citation page 9 de l'ouvrage cité : « Nous excluons de notre enquête tout ce qui touche à l'établissement des faits et à la critique des textes. Nous admettons par hypothèse le caractère rigoureusement scientifique de ces démarches préliminaires. Notre étude porte sur la seule synthèse (choix, interprétation, organisation des matériaux). » * A cet égard (entre autres), ne convient-il pas de distinguer entre objectivité et probité (de l'historien)? * Ceci est d'autant plus important si l'on pense qu'il s'agit de raisonner non en terme dichotomique objectivité (absolue ?) ou subjectivité, mais en terme d'objectivation (progressive ?). De ce point de vue, il peut apparaître que l'objectivation peut gagner au choix de travaux passionnés et « engagés » (à condition que la probité scientifique soit respectée).
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« Mais sans vouloir minimiser cette découverte contemporaine de la subjectivité historique, il nous reste àl'interpréter.

Loin d'en tirer parti pour rejeter l'idéal d'objectivité rationnelle formulé (en termes peut-être tropétroits) par Langlois et Seignobos , nous la mettrions volontiers au service de l'idéal rationaliste.

La prise de conscience des difficultés extrêmes de l'objectivité en histoire est pour l'historien une invitation à redoubler deprécautions, une mise en garde contre lui-même.

La prise de conscience de la subjectivité peut alors êtreconsidérée comme un moment dans la conquête de l'objectivité.

Si Langlois & Seignobos n'ont pas soupçonné toutes les difficultés de la tâche, n'ont pas reconnu tous les pièges de l'irrationnel, nous ne dirons pas qu'ils furenttrop rationalistes mais qu'ils ne le furent pas assez.

Et si toute perspective historique (comme chacune desgéométries possibles) implique inévitablement un système de postulats, en « explicitant autant qu'il le peut ses postulats », l'historien accomplit un progrès vers la rigueur scientifique.

Comme Marrou l'a brillamment montré, la découverte de la subjectivité historique, bien loin de légitimer le truquage des matériaux de l'histoire, doit donner àl'historien le sentiment plus vif de sa responsabilité, et lui imposer l'honnêteté la plus stricte. • Penser à une telle objectivité et à sa possibilité, ne serait-ce pas ce que certains ont nommé un « rationalismescientiste »? Cf.

par exemple : Raymond Aron dans son « Introduction à la philosophie de l'histoire », citation page322 : « L'objectivité de l'histoire a des limites, parce que l'histoire est dans l'histoire.

» • Il convient cependant de remarquer que ces critiques portent sur la synthèse en histoire, lorsqu'il s'agitd'interpréter ou d'expliquer.Citation page 9 de l'ouvrage cité : « Nous excluons de notre enquête tout ce qui touche à l'établissement des faitset à la critique des textes.

Nous admettons par hypothèse le caractère rigoureusement scientifique de cesdémarches préliminaires.

Notre étude porte sur la seule synthèse (choix, interprétation, organisation des matériaux).» • A cet égard (entre autres), ne convient-il pas de distinguer entre objectivité et probité (de l'historien)? • Ceci est d'autant plus important si l'on pense qu'il s'agit de raisonner non en terme dichotomique objectivité(absolue ?) ou subjectivité, mais en terme d'objectivation (progressive ?).

De ce point de vue, il peut apparaître quel'objectivation peut gagner au choix de travaux passionnés et « engagés » (à condition que la probité scientifiquesoit respectée). • Aron soutint que chaque société, en récrivant son histoire, la verrait sous une perspective nouvelle et ainsirecréerait son propre passé. • Peut-être convient-il d'examiner (par rapport au sujet précis posé) pourquoi l'histoire est constamment réécritepar les historiens?— Élargissement des centres d'intérêts en histoire (en raison notamment des mouvements qui affectent la société.Par exemple, intérêts plus prononcés pour les mouvements sociaux, les classes dominées, la question féminine, voirela « Fête ».— Le développement de certains centres d'intérêts fait apparaître comme insuffisante voire marquéeidéologiquement l'exploitation soi-disant « neutre » de certaines sources exclusives.

Par exemple, le document typedes historiens du XIXe siècle (le document d'archives) apparaît comme insuffisant pour analyser les forcesproductives (cette analyse pouvant exiger la description, la compréhension, voire l'utilisation de l'outillage).

Dans lemême temps il apparaît que ces documents d'archives conduisaient à la sur-valorisation du rôle des classesdirigeantes (qui ont seules laissé des écrits), à une certaine méconnaissance du fonctionnement réel des structuressociales et de leur importance historique.— Les sources déjà connues sont interrogées différemment.

Par exemple, les chroniques locales, étudiées depuislongtemps du point de vue de l'histoire institutionnelle ou politique sont réétudiées dans le cadre d'uneproblématique d'histoire sociale; des textes envisagés seulement du point de vue de l'histoire littéraire sont utiliséspour l'élaboration d'une histoire des idéologies.— Le développement de certains centres d'intérêts conduisent à des sources et à une façon d'envisager cessources de façon inédite et en retour amènent à se poser d'autres questions et d'une autre façon.

Par exemplel'étude des « superstructures » idéologiques, des « outillages mentaux » conduisent les historiens à rejeter desconceptions fixistes qui prêtaient à l'humanité une essence éternelle (à fondement divin ou biologique) abstraite,inhérente à l'individu isolé.

Ce qui les conduit en dernière analyse à s'interroger sur « le lieu » ou « les lieux » d'où ilsparlent, réfléchissent, recherchent, y compris les lieux institutionnels. • Ne convient-il pas également de se demander si le libellé du sujet n'implique pas une certaine appréhension del'objectivité en science (dans la mesure où Ton nous demande si « l'objectivité est possible en histoire ») ? • Pourquoi peut-il apparaître exigible que la personnalité du savant n'intervienne pas dans son travail de recherchepour qu'il travaille selon l'idéal d'objectivité scientifique ? Ne serait-ce pas parce qu'elle risque de projeter sur le réelses passions, ses rêves, ses préjugés ? Le savant devrait-il donc, dans son travail de recherche, éliminer cesprojections spontanées et (inconscientes ?), opérer en un certain sens, comme le dit Bachelard, une « psychanalysede la connaissance » ? • Mais le peut-il ? Peut-il faire (et être assuré) que sa personnalité n'intervienne « en aucune façon dans son travailde recherche »? Par exemple peut-il mettre l'ensemble de ses préjugés personnels et socio-historiques (qui font. »

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