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Quelle relation y a-t-il entre le savoir et le bonheur ?

Publié le 19/02/2005

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Par un effort de son imagination, Rousseau peuple son paysage; ou bien il y fait intervenir des hommes dignes de le goûter, des coeurs simples et bons. En jouissant de ces tableaux naturels, des sentiments plus élevés naissent dans l'âme de Rousseau. La nature lui semble une mère bienfaisante qui aime ses enfants et leur donne de sages leçons : simplicité, sobriété, ordre, amour du travail. Elle apaise l'âme qui souffre et développe l'intelligence. Elle nous enseigne la fraternité et l'humilité. Ceux qui travaillent la terre ensemble se sentent solidaires de l'huma­nité, dans le passé, dans le présent, dans l'avenir. La nature est si antique et si puissante qu'elle nous fait sentir notre petitesse et notre reconnaissance envers elle croît d'autant plus que la nature nous dépasse infiniment. Enfin, elle nous élève jusqu'au créateur de l'univers. La prière n'est pas une demande que l'on fait dans une chambre étroite ! Elle est plutôt un hymne d'admiration chanté en face de la grande nature. Selon Rousseau, c'est là seulement que l'homme peut avoir quelque idée de la toute puissance de Dieu.

« Le savoir procure des joies morales; l'individu se sent satisfait quand il a pleine conscience d'un développement harmonieux de sa personnalité.

Il éprouve la satisfaction morale que procure l'aptitude àmieux comprendre.

Il se sent doué d'une capacité accrue dans le domaine de la production et peut se prêterà une collaboration plus efficace à n'importe quelle oeuvre. Il éprouve enfin un sentiment d'estime à l'égard de lui-même et la satisfaction de voir grandir son crédit dans l'esprit des autres. — INFLUENCE V ÉRITABLE DU SAVOIR SUR LE BONHEUR. On pourrait à la rigueur, concevoir un bonheur négatif ressemblant à celui d'un animal domestique bien traité et bien nourri.

Mais, sitôt que l'homme prend conscience de sa dignité, il ne peut plus se contenter deces joies basses sans un sentiment d'avilissement, sinon de déchéance et même de renoncement au bonheurvéritable.

L'homme étant, par excellence, un être social, une conduite droite se révèle nécessaire au bonheurde sa vie. Le savoir reste la condition essentielle de cette conduite.

Les forces obscures de l'inconscient nous poussent hors du droit chemin et le malheur naît de nos égarements.

Seule, la culture intellectuelle permetde réprimer ces forces.

Elle nous aide à mettre au service du bonheur les puissances du sentiment et de lapassion. Par ailleurs, la moralité qui résulte de l'extension du savoir n'est point une servitude.Enfin, les qualités intellectuelles qu'exige l'acquisition du savoir deviennent des vertus morales quand elles s'appliquent à l'action.

D'elles dérivent la maîtrise de soi, une conduite cohérente, la sérénité de laconscience que confère le sentiment du devoir accompli. Le bonheur s'acquiert ou se conquiert.

Il est oeuvre personnelle, en ce sens qu'il résulte d'un exercice équilibré d'énergies qui sont parfois loin d'être convergentes.

Souvent, ces énergies entrent enconflit, et, de ces conflits, naissent les inquiétudes, les erreurs, les tourments qui composent le côtétumultueux et tragique de l'existence humaine. Force nous est d'opter entre les forces rivales qui nous sollicitent.

C'est justement le savoir qui nous aide à dresser une échelle de valeurs apte à justifier le choix nécessaire, de manière à restaurer ou àsauvegarder notre paix intérieure et notre bonheur. V.

— LE BONHEUR CONÇU PAR ROUSSEAU. Un esprit averti comme Rousseau sait tout cela.

Mais il a déjà atteint un âge avancé.

De plus, il est fatigué de son existence aventureuse et des luttes de la vie. Du point de vue littéraire, il a produit intensément et pourtant, à la soixantaine, il vit de très petites rentes et de son travail de copiste de musique.

C'est pourquoi il désire se construire un bonheurs'harmonisant avec ses goûts, ses aspirations du moment. Il aime la solitude et la nature.

Il écrit : « Je suis né avec un amour naturel pour la solitude qui n'a fait qu'augmenter à mesure que j'ai mieux connu les hommes.

» Dans cette solitude Rousseau trouve d'abord la nature qui l'accueille, ne le déçoit jamais et lui donne cette ivresse du bonheur qui n'a presque point de termes pour l'exprimer.

Durant son séjour auxCharmettes, il crie avec force son bonheur.

« Je me levais avec le soleil et j'étais heureux; je mepromenais et j'étais heureux; je voyais maman et j'étais heureux; je la quittais et j'étais heureux...

»Dans la solitude, Rousseau s'élève jusqu'à une sorte d'extase mystique dont il n'y a aucun exemple avant lui dans la littérature française.

Qui ne connaît sa page du soir qui descend sur l'Ile Saint-Pierre ! En face des paysages solitaires qu'il recherche par-dessus tout, Rousseau éprouve une jouissance d'artiste.

Il ne fait pas des études de la nature.

Il peint des tableaux où il observe les lois de l'harmonie et del'équilibre.

C'est bien un plaisir d'artiste... Ensuite, Rousseau éprouve une joie véritable de tous les sens.

Il a la passion de la nature.

Il parle des délices qu'il éprouve, des « frissons » qui le secouent.

Il en est comme ivre sensuellement. Et le plus souvent, la pensée s'anéantit.

Il a analysé ce bonheur de l'être qui se fond tout entier dans la nature qui l'environne. D'autres fois, la rêverie a quelque chose de volontaire.

Par un effort de son imagination, Rousseau peuple son paysage; ou bien il y fait intervenir des hommes dignes de le goûter, des coeurs simples et bons. En jouissant de ces tableaux naturels, des sentiments plus élevés naissent dans l'âme de Rousseau.La nature lui semble une mère bienfaisante qui aime ses enfants et leur donne de sages leçons : simplicité, sobriété, ordre, amour du travail.

Elle apaise l'âme qui souffre et développe l'intelligence. Elle nous enseigne la fraternité et l'humilité.

Ceux qui travaillent la terre ensemble se sentent solidaires de l'humanité, dans le passé, dans le présent, dans l'avenir.

La nature est si antique et si puissante qu'elle nousfait sentir notre petitesse et notre reconnaissance envers elle croît d'autant plus que la nature nous dépasseinfiniment. Enfin, elle nous élève jusqu'au créateur de l'univers.

La prière n'est pas une demande que l'on fait dans une chambre étroite ! Elle est plutôt un hymne d'admiration chanté en face de la grande nature.

SelonRousseau, c'est là seulement que l'homme peut avoir quelque idée de la toute puissance de Dieu.

Quemanque-t-il à un tel bonheur pour être complet ? VI.

— CONCLUSION. Le bonheur de la vie dépend des possibilités de chacun et exige un effort personnel.. »

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