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A quelles conditions le travail est il un instrument de liberté?

Publié le 21/03/2005

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travail
L'auteur n'a de cesse de personnifier la machine par des adjectifs qualificatifs, elle est « belle », « douce » pour accentuer ce sentiment  d'humanité de la machine, bien mieux de « personnalité de la machine », la « vie » de la machine. Car l'amour qu'a Jacques pour Tison est aussi parce « qu' elle lui gagnait des sous, grâce au prime de chauffage ».        4 Le travail permet des loisirs, nous donne davantage de temps libre, il est libérateur. Le travail permet en effet par l'argent qu'il nous procure de passer des vacances, et de jouir de temps libre. Le temps libre s'achète.        Certes les conditions diverses que nous avons énumérées au sujet du pouvoir libérateur du travail montrent certaines limites qu'il faudrait enoncer.  Les pouvoirs de l'homme pour domestiquer la nature par le travail prouvent certainement une forme de liberté, mais les éléments naturels dépassent souvent les pouvoirs de compréhension de l'homme, car il demeure imprévisible. Bref la nature impose une certaine forme de déterminisme à l'homme contraire à sa liberté. D'autre part  entre les travailleurs , il persiste certaines inégalités de traitement en fonction des diplômes,de l'expérience qui doit nous faire réfléchir sur son pouvoir soi-disant libérateur. Il libère certains travailleurs de la pauvreté mais pas tous, il n'est qu'à voir la multiplication des emplois à temps partiels qui permettent tout juste de joindre les deux bouts.

                 Visiblement, il n'est qu'à voir la description de la condition ouvrière dans Germinal d'Emile Zola pour prendre conscience que le travail dans la mine de charbon n'a rien d'une activité profondément attrayante. Pourtant, c'est une forme ici bien spécifique de travail que décrit Emile Zola, un travail dont les caractéristiques sont l'épuisement des forces physiques, la maladie, l'aliénation de l'individu à un maître de chantier.   

       Le sujet que nous avons traité : «A quelles conditions le travail est-il un instrument de liberté ?« demande justement de se dessaisir de ces jugements partiaux, voire négatifs sur le travail afin de se demander comment cette activité au travers de laquelle nous obtenons un salaire, activité nous permettant de répondre à nos besoins vitaux pourrait-elle être un instrument, c'est-à-dire un outil, un moyen utile pour accéder à la liberté. Or qu'est-ce donc que cette liberté dont nous parle le sujet ? Comprenons rapidement que le rapport entre liberté et travail pose d'inextricables problèmes dont nous pouvons ici saisir les éléments essentiels. Si la liberté est la capacité de se mouvoir sans contrainte, il est clair que le travail semble obligé, imposé sa nécessité au corps, en restreignant ses mouvements. Si la liberté est la capacité de choisir, combien de travaux en question permettent-ils ce libre choix que l'on suppose ici péremptoirement? Si la liberté est synonyme de libération, comment peut-elle se faire, à quelles conditions le travail nous libère-t-il de certaines servitudes ?    

        Envisageons la solution de ces multiples problèmes selon trois axes de réflexion dont les dépassements successifs permettront de répondre à la question de sujet:

 

-          Le travail est un instrument de liberté lorsqu'il nous libère de certaines servitudes, lesquelles justement ? et le peut-il  réellement.

-          Le travail est un instrument de liberté lorsqu'il est fait volontairement et par libre-choix, et non par contrainte.

-          Le travail est un instrument de liberté lorsque la contrainte, la nécessité que le travail impose peut, une fois dépassée par les efforts consentis,  être synonyme de  libération ?   

 

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« 2 Une condition de véritable liberté est que le travail soit fait par choix et non par contrainte 1 Un travail accompli par choix est un travail véritablement libérateur, non celui qui estaccompli par contrainte.

Les philosophes comme Marx et Nietzsche soulignent tous les deux à leur manière que bienpeu de travaux sont accomplis par choix, mais par contrainte.

Toute la question est de savoir s'il faut s'en plaindre.

Marx parle d'une véritable aliénation au travail dû en partie par la division du travail qui pousse à la concurrence des ouvriers qui vendent leur travail pourune bouchée de pain.

La contrainte que le travail exerce sur l'ouvrier esttellement intense qu'il cherche à conserver la masse de son salaire entravaillant davantage, soit en faisant plus d'heures, soit en fournissantdavantage en une même heure.

La misère le pousse donc à augmenter encoreles effets funestes de la division du travail.

Le résultat est que plus il travaille, moins il reçoit de salaire, de sorte que pour Marx, « le domaine de la liberté commence seulement là où cesse le travail qui est déterminé par lanécessité et la finalité extérieure ».

Il n'est pas étonnant que toute unelittérature ouvrière s'est développé autour de la relation entre l'ouvrier et samachine allant de l'amour qu'il porte à cette machine, qu'il doit entretenirparce qu'elle le fait vivre à une haine féroce parce qu'elle remplace les autrestravailleurs.

Mais c'est aussi et surtout pour décrire un monde ouvrier danslequel la liberté de pensée, de parole est interdit.

La description du travail à lachaîne dans une chaîne d'automobile , telle qu'elle est décrite par Il y aEhrenbourg dans 10 C.V.

montre à quel point les ouvriers deviennentprécisément des machines.

Manifestement dans cet univers de travail, lemonde de la communication est interdit : « La machine est pressée.

Avecelle, pas de sujets de conversations.

».

De plus, l'ouvrier est même dessaisi de son travail, car il ne se pose pas et ne doit pas se poser la questionconcernant la finalité sur son travail, en lui toute conscience a disparu, comme une machine : « l'ouvrier ne sait pas ce qu'est l'automobile, il ne sait pas ce qu'est le moteur».

L'ignorancedu monde ouvrier semble latente.

En fait, dans un tel travail, l'homme doit se plier à la vitesse de la machine, uneerreur humaine, et c'est le salaire qui est ponctionné « d'une retenue sur la quinzaine ».

Le temps, c'est de l'argent,et « dix seconde », on peut « s'en rappeler toute une vie », c'est-à-dire perdre son travail.

De plus ce travail estrépétitif, « le boulon » qu'il tourne dans « un écrou », il le fait des centaines, des milliers de fois, il le fait huit heuresde suite, il le fait toute sa vie.

Il ne fait que cela.

L'auteur insiste admirablement sur le drame de cette vie faited'habitude, impossible qu'est l'ouvrier de se dessaisir de la soumission que demande la machine, elle le rend esclave.A coté de cela, il y a une merveille de la technique, la victoire de la raison, mais la montée des dividendes estproportionnelle au travail d'une chaîne de vingt-cinq milles forçats qui y sont rivés.

L'univers de la communicationest si intiment interdit que les ouvriers « ne parlent même plus entre eux » alors qu'ils écoutent « les voix de lamachine » qui « crient » ou se « lamentent », impossible d'humaniser le travail.

Nietzsche quant à lui s'insurge contre l'idée que le travail serait pourvoyeur de liberté, il parle même d'embrigadement On vise toujours selon lui sous ce nom le dur labeur du matin au soir, « la meilleure des polices »,tenant chacun « en bride » et entravant « le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ».Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à larêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure dessatisfactions faciles et régulières.

Bref le contrôle de l'individu devient absolu au point de nuire à sa propre libertéde pensée, de mouvement.

Freud quant à lui montre que seul le travail librement consenti est un instrument de liberté : la possibilité de transférer les composantes narcissiques, agressives, voire érotiques de la libido dans le travail professionnel et lesrelations sociales qu'il implique, donne à ce dernier une valeur qui ne le cède en rien à celle que lui confère le faitd'être indispensable à l'individu pour maintenir et justifier son existence au sein de la société.

S'il est librementchoisi, tout métier devient source de joies particulières, en tant qu'il permet de tirer profit, sous leurs formessublimées, de penchants affectifs et d'énergies instinctives évoluées ou renforcées déjà par le facteurconstitutionnel.

Et malgré tout cela, le travail ne jouit que d'une faible considération dès qu'il s'offre comme moyende parvenir au bonheur.

C'est une voie dans laquelle on est loin de se précipiter avec l'élan qui nous entraîne versd'autres satisfactions.

La grande majorité des hommes ne travaille que sous la contrainte de la nécessité et decette aversion naturelle pour le travail naissent les problèmes sociaux les plus ardus.

3 Mais peut-être que le travail contrainte, obligation est un instrument de la sa libération, essayons devoir comment ?. »

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