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Quelles sont les conséquences de l'évolution technique ?

Publié le 10/09/2004

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technique

D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices « pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature. La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature.Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre.Or la formule de  Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature «. « Comme «, car Dieu seul est véritablement maître & possesseur. Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur «), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître «).Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation. C'est ce qu'a fait la métaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit. Ce qui relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique. De même en assimilant les animaux à des machines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

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« Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans lesécoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer lacontemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libreet désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçuecomme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux.Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autrepart la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité de connaître.La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophiepratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouiraitsans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussipour la conservation de la santé [...] »La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'hommepour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ».Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de latechnique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquerdans une technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine, elle devient une science appliquée.D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nosartisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pasindifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou ontransforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert à l'action de l'homme,dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair.D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature.Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une naturedésenchantée est encore le nôtre.Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de lanature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit commeun sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon luisemble dans son propre intérêt (« maître »).Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action del'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysiquecartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'estqu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à des machines,Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harveydécouvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, àtomber.Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la naturene concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophie pratique » estutile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel,est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rendeles hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit lechercher.

»La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de lamédecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres &possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but. Ce qui est animal devient humain, ce qui est humain devient animal (Marx). C'est dans la phase initiale de sa pensée que Marx écrit : « Ce qui est animal devient humain, ce qui est humaindevient animal ».Ce qui est humain, c'est le travail.

Or, dans les « Manuscrits de 1844 », encore marqués par l'influence de Hegel, sile travail est principiellement formateur, sa forme contemporaine (le travail à la chaîne) devient aliénante,abêtissante, inhumaine.

En clair, le travail de vient animal.Les « Manuscrits » appartiennent à la phase initiale de la pensée du jeune Marx.

Notre auteur n'y est pas encore enpossession des principales catégories de sa pensée.

Le matérialisme historique n'est pas parvenu à la formulationqu'il acquerra dans la maturité.

D'une part, Marx s'y montre plus proche d'une réflexion proprement politique, quipassera ensuite au second plan (ou se verra réélaborée après les analyses économiques du « Capital »).

D'autrepart, Marx y est encore tributaire d'une lecture essentialiste, moins historienne que par la suite.

C'est ainsi qu'ilprétend définir une essence du travail qui se voit pervertie par les formes modernes de production.Marx est alors très marqué par un passage de la « Phénoménologie de l'esprit » de Hegel, la dialectique du maître &de l'esclave.

Dans ce mouvement, qui fait suite à l'épisode de la lutte à mort pour la reconnaissance, Hegel montreque la libération véritable de l'humanité ne vient pas du maître, qui ne domine que symboliquement le monde, maisde l'esclave.

C'est par la discipline qu'impose le travail que l'homme s'éduque et domine, réellement cette fois, lamatière.Si le travail, qui est humain, devient animal, c'est tout d'abord que seul l ‘homme, au sens propre, travaille.

Certes,certains animaux « fabriquent » ; castors, abeilles « construisent ».

Mais cette activité est instinctive, la règle de. »

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