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Quelles leçons pouvons-nous tirer de nos expériences ?

Publié le 04/04/2009

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On a coutume d'opposer la théorie à la pratique ou plus précisément encore le théoricien au praticien. Il y a, en effet, deux manières de connaître dont l'une consiste en de pures spéculations tandis que l'autre repose sur l'expérience. Aux yeux du sens commun ce second type de connaissance serait même supérieur au premier; il semble que la notion même de théorie enferme toujours quelque incertitude et que l'expérience seule soit capable d'infirmer ou de confirmer nos idées. Aussi parle-t-on souvent des leçons ou des enseignements de l'expérience. Nous allons nous demander en quoi consistent exactement ces leçons et jusqu'à quel point crédit peut leur être fait.

  • I. PRIMAUTÉ DE L'EXPÉRIENCE

- A - L'expérience et le sens commun.

- B - L'expérience et la science.

- C - L'expérience et la philosophie.

  • II. EXPÉRIENCE ET RAISON

- A - Les insuffisances de l'expérience.

- B - Nature de l'expérience.

- C - Véritable rôle de l'expérience.

« cause, sont des vérités a priori et non des enseignements de l'expérience. - B - Nature de l'expérience. Certes toutes les vérités de la science ne sont pas des vérités a priori.

Contrairement à ce que croient certains rationalistes, l'esprit humain ne saurait tirer toutes ses connaissances de son propre fond; le recours à l'expérienceest nécessaire.

Il faut bien comprendre cependant la vraie nature de l'expérience scientifique : l'expérience estinséparable de la méthode inductive, c'est-à-dire d'une invention et d'un raisonnement.

A proprement parler,l'expérience ne me montre ni ne me prouve rien ; elle n'est jamais que la confirmation d'une hypothèse, et cetteconfirmation n'a pas de valeur absolue.

En effet la méthode inductive consiste à faire une hypothèse pour expliquerune donnée, à déduire des conséquences de cette hypothèse et à conclure que l'hypothèse est vraie lorsque sesconséquences s'accordent avec les données.

On voit bien ici à quoi se limite le rôle des données, c'est-à-dire del'expérience.

Elle suggère l'hypothèse, mais celle-ci n'en demeure pas moins inventée par l'esprit.

Elle sert à lavérification de l'hypothèse, mais cette vérification n'en est pas moins l'œuvre d'un raisonnement.

Il est remarquabled'ailleurs que des hypothèses fausses peuvent se trouver vérifiées par l'expérience ; et cela montre bien que lesenseignements de l'expérience ne sont tels que pour un esprit critique qui réfléchit sur l'expérience. - C - Véritable rôle de l'expérience. C'est qu'en effet si l'expérience ne suffit pas à nous fournir les connaissances vraies, elle demeure pourtant lacondition nécessaire de toute connaissance et de toute vérité.

Les propositions a priori elles-mêmes n'ont de sens, aux yeux de Kant, que par rapport à une expérience possible.

Si nous voulons faire de nos concepts purs un usagetranscendant, c'est-à-dire nous élever par leur moyen au-delà de l'expérience, nous imitons «la colombe légère qui,dans son libre vol, fendant l'air dont elle sent la résistance, pourrait croire qu'elle volerait bien mieux encore dans levide ».

En dehors de l'expérience, il n'y a rien à connaître : «des concepts sans matière sont vides».

Pour définir levéritable rôle de l'expérience, il faut revenir à l'étymologie du mot; l'expérience est une épreuve, mais il faut prendrecette épreuve dans un sens actif et non dans un sens passif : l'expérience est pour le penseur l'épreuve de l'idéecomme elle est pour l'homme d'action l'épreuve de ses forces.

Il n'y a d'autre moyen de prouver une idée que del'éprouver dans l'expérience ; et c'est en ce sens que l'expérience nous donne des leçons irremplaçables : elle nousapprend à ne pas nous satisfaire trop vite de nos idées. CONCLUSION Il n'y a donc pas d'enseignement de l'expérience si l'on entend par là qu'il suffirait d'être en contact avec le réelpour se trouver aussitôt empli de connaissances vraies.

L'expérience ne donne de leçons qu'à ceux qui lui endemandent.

Nos idées peuvent être considérées comme des instruments, «des pinces à saisir les objets del'expérience», selon le mot d'Alain, et elles n'ont de valeur que dans la mesure où précisément elles saisissentquelque chose.

Si bien qu'une pensée qui n'est pas continuellement appuyée sur l'expérience est condamnée àdemeurer creuse ou folle.

L'expérience et la raison, le monde et l'esprit sont inséparables: «l'esprit rêvait, le mondeétait son rêve », disait Jules Lagneau.. »

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