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Quelles sont les limites de l'objectivation scientifique de l'esprit ?

Publié le 28/03/2004

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Pourtant,  bien que cela soit nécessaire dès l'instant où l'on parle de science, il n'est pas dit que l'esprit  soit de prime abord un objet de science. Bien qu'il soit sujet de science, l'esprit pourrait se définir essentiellement de manière toute différente. En effet, l'esprit n'est-il pas d'abord et avant tout, ce qui existe ? Nous voulons insister ici sur le fait que l'esprit nous sert à nous déterminer par les choix quotidiens avant même d'être le sujet d'un savoir. Bien plus encore, il pourrait se déterminer uniquement par ces choix. Autrement dit, l'esprit n'a peut-être pas de définiton préétablie qu'il s'agirait de vouloir cerner par la compréhension scientifique. Il est celui qui détermine son essence par son existence. L'esprit serait alors ce qui se construit soi-même, ce qui se détermine soi-même, non pas par des concepts, mais par des actes. Or, la connaissance systématique scientifique ne peut prétendre cerner cela. C'est ce que nous rappelle Kierkegaard dans son Post-Scriptum définitif et non scientifique aux Miettes philosophiques.
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« également valable pour la philosophie.

Ainsi, Hegel, dans la préface de la Phénoménologie de l'Esprit nous dit : « Pour toutes les sciences, les arts, les techniques, prévaut la conviction qu'onne les possède pas sans se donner de la peine et sans faire l'effort de lesapprendre et de les pratiquer.

» Chercher à définir l'esprit, l'employer à ladétermination de lui-même nécessite donc le passage par l'objectivationscientifique.

Celle-ci est alors un effort continu, incessant qui ne doit point seréfugier dans une satisfaction où l'esprit prétendrait se cerner lui-mêmeentièrement.

Objectiver l'esprit, c'est, par définition, une recherche .

Ainsi, la recherche scientifique, de nos jours, doit chercher de façon continue souspeine de s'anéantir elle-même si...elle ne cherche plus.

Si l'on s'en tient à unepure intuition, sans objectivation, il devient impossible de déterminer un savoirtel qu'il puisse être partagé par de multiples consciences .Nous nousenfermerions alors dans une certitude intuitive qui n'aurait plus besoin desqualités de l'esprit pour se communiquer.

Aussi, concluons avec Hegel, que« les pensées vraies et la pénétration scientifique peuvent seulement segagner par le travail du concept.

Le concept seul permet l'objectivation dusavoir.

» Poser des limites à l'objectivation scientifique de l'esprit, c'est neplus faire preuve d'esprit du tout.

I II/ L'objectivation scientifique ne peut saisir l'existence Toute compréhension scientifique de l'esprit nécessite comme nousl'avons vu de chercher à conceptualiser l'esprit.

Ce concept, cette recherche de l'universel est nécessaire pour quenous établissions un savoir commun, partageable de l'esprit.

Celui-ci ne peut en effet prétendre à l'objectivité quelorsqu'il s'avère compréhensible par d'autres consciences que la nôtre.

Pourtant, bien que cela soit nécessaire dèsl'instant où l'on parle de science, il n'est pas dit que l'esprit soit de prime abord un objet de science.

Bien qu'il soitsujet de science, l'esprit pourrait se définir essentiellement de manière toute différente.

En effet, l'esprit n'est-il pasd'abord et avant tout, ce qui existe ? Nous voulons insister ici sur le fait que l'esprit nous sert à nous déterminer par les choix quotidiens avant même d'être le sujet d'un savoir.

Bien plus encore, il pourrait se déterminer uniquementpar ces choix.

Autrement dit, l'esprit n'a peut-être pas de définiton préétablie qu'il s'agirait de vouloir cerner par lacompréhension scientifique.

Il est celui qui détermine son essence par son existence.

L'esprit serait alors ce qui seconstruit soi-même, ce qui se détermine soi-même, non pas par des concepts, mais par des actes .

Or, la connaissance systématique scientifique ne peut prétendre cerner cela.

C'est ce que nous rappelle Kierkegaard dans son Post-Scriptum définitif et non scientifique aux Miettes philosophiques. « Il ne peut y avoir de système de l'existence.

La proposition ne le dit pas.

Laréalité, l'existence même est un système -pour Dieu, mais elle ne peut l 'êtrepour un esprit existant.

Qui dit système dit monde clos, mais l'existence estjustement le contraire.

Abstraitement, système et existence ne peuvent sepenser ensemble parce que, pour penser l'existence, la pensée systématiquedoit la penser comme supprimée, c'est à dire autrement que comme donnéede fait.

L'existence sépare les choses et les tient distinctes : le système lescoordonne en un tout fermé.

» Ainsi, dès l'instant où nous voulons connaîtrel'esprit, c'est à dire l'objectiver et chercher à le conceptualiser, son« essence » nous échappe.

Nous pouvons bien retranscrire, par des rapportsde cause à effet, son fonctionnement mais nous ne pouvons atteindrel'existence.

Cette dernière nous amène à faire des choix entre des possiblesalors que la science n'exprime que des rapports de déterminations.

Lamédiation, que requiert l'objectivation, est donc toujours en défaut parrapport à un esprit existant qui se révèle insaisissable...

Conclusion: - L'objectivaiton scientifique de l'esprit se construit par une réflexion et desdéductions qui ne peuvent retranscrire les intuitions.- Nous ne pouvons nous contenter de ces intuitions si nous voulons véritablement connaître ce qu'est l'esprit. - - Connaître l'esprit, c'est aussi admettre que l'existence ne peut être cernée conceptuellement. - Les limites de l'objectivation scientifique de l'esprit se trouvent dans l'impossiblité de saisir le sujet de la connaissance comme un pur objet de connaissance.. »

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