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Quelles sont les raisons qui peuvent conduire le philosophe à douter de la réalité du monde extérieur ?

Publié le 18/02/2004

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Les erreurs ne le nient pas, puisqu'elles n'empêchent pas la systématisation d'ensemble ou puisque même elles peuvent s'y insérer ; mais elles soulignent les variations du travail perceptif, et montrent qu'il s'agit d'une organisation intérieure à la représentation : perceptions vraies et perceptions illusoires sont faites des mêmes sensations, différemment ordonnées. On est donc invité à replacer le réel de la croyance commune sous le titre de la représentation. Même conclusion, si l'on essayait d'invoquer le succès de l'action, fondé sur les perceptions : le philosophe qui le premier a le plus nettement nié la réalité d'un monde matériel, Berkeley, a aussi très fortement affirmé que la valeur de la perception pour l'action n'en était pas changée ; c'est que précisément le réel est fait de la représentation systématisée ; l'illusion d'un monde équivaut pratiquement à un monde, pourvu que mes perceptions s'y retrouvent, dans la forme des mûmes systèmes. La croyance est fondée si on ne lui donne qu'une signification pratique ; mais, absolument, elle ne nous détache pas de la subjectivité. IV. (Les raisons du doute). - On est alors conduit à pousser à fond la vieille idée platonicienne : qu'on ne saurait tenir pour le réel ces images changeantes que sont nos perceptions. Le XVII" Siècle a d'abord appliqué cette idée aux qualités « secondes » (couleurs, sons, etc.) : rien, dans leur nature, ne les distingue des représentations de nos rêves (qui peuvent être «aussi vives et expresses » : Descartes) ; leurs variations montrent nettement qu'elles traduisent un rapport à notre individualité (variations individuelles, par ex. : dans la perception des couleurs ; relativité des sensations.

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