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De quelles servitudes un philosophe essaie-t-il de se libérer ?

Publié le 16/04/2005

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• Réfléchir au Mythe de la Caverne de Platon, en regard du sujet. • Consulter Logique de la philosophie de Eric Weil (Vrin), notamment l'Introduction. Sous-titres significatifs : — La négation de la négativité : le langage du philosophe comme libération du mécontentement; — Le refus de la philosophie (comme problème pour le philosophe); — La peur de l'homme philosophe (peur de la peur, peur de la violence); — La nécessité pour le philosophe de se réaliser dans le monde de la violence.

« merveilles.

» Et ce rapport de servitude sera bien manifesté par Epictète dans ses Entretiens II en disant qu'il est inutile de lui passer les menottes : son corps est déjà bien un boulet en soi.Le corps est donc source de servitude notamment avec les passions et lesdésirs.c) Or cette source de servitude peut avoir des remèdes et il s'agit bien del'usage de la philosophie.

Et il est remarquable de voir que Epicure a justement proposé dans sa lettre à Ménécée un « tetrapharmacon », c'est-à- dire quatre remèdes contre quatre sources de servitudes pour l'homme.

Ainsi ilne faut pas craindre les dieux : « D'abord, tenant le dieu pour un vivantimmortel et bienheureux, selon la notion du dieu communément pressentie, nelui attribue rien d'étranger à son immortalité ni rien d'incompatible avec sabéatitude.

Crédite-le, en revanche, de tout ce qui est susceptible de luiconserver, avec l'immortalité, cette béatitude.

» Ensuite il ne faut pascraindre la mort : « Familiarise-toi avec l'idée que la mort n'est rien pour nous,puisque tout bien et tout mal résident dans la sensation, et que la mort estl'éradication de nos sensations.

Dès lors, la juste prise de conscience que lamort ne nous est rien autorise à jouir du caractère mortel de la vie : non pasen lui conférant une durée infinie, mais en l'amputant du désir d'immortalité.

»Ensuite, il faut régler ses désirs : « Il est également à considérer que certainsd'entre les désirs sont naturels, d'autres vains, et si certains des désirsnaturels sont contraignants, d'autres ne sont...

que naturels.

Parmi les désirscontraignants, certains sont nécessaires au bonheur, d'autres à la tranquillitédurable du corps, d'autres à la vie même.

Or, une réflexion irréprochable à ce propos sait rapporter tout choix et rejet à la santé du corps et à la sérénité de l'âme, puisque tel est le but de la viebienheureuse.

C'est sous son influence que nous faisons toute chose, dans la perspective d'éviter la souffrance etl'angoisse.

» Enfin concernant la douleur : elle n'est que passagère et ne dure pas, elle est violente ; si elle durec'est qu'elle entraînera la mort et il ne faut pas avoir peur la mort.

Transition : Ainsi le philosophe en développant sa philosophie essaie de se libérer de la servitude du corps principalement doncde ses passions de ses désirs et c'est en ce sens que la philosophie doit alors opérer une conversion du regard afinde se tourner vers l'Etre, c'est-à-dire la vérité qui est la science.

Mais cette philosophie qui recherche la véritén'est-elle pas en elle-même une autre source de servitude ? II – Le pharmacon comme servitude : renversement critique a) En effet, la réponse que l'on a apporté sur les servitudes et la libération qu'en propose la philosophie passe par leprimat de la vérité.

La vérité est érigée en Graal et c'est à partir de se recherche que le philosophe détermine cequ'est la servitude.

Or cette libération de la servitude ne se fait-elle pas au prix d'une nouvelle servitude c'est-à-dire la soumission au dogme de la vérité.

En effet, comme le remarque Nietzsche dans le Gai savoir au § 344, la philosophie de la vérité s'érige comme une nouvelle religion et se fixe comme un impératif catégorique sa recherche,c'est-à-dire comme une condition quasi militaire.

Et c'est bien pour cela que Nietzsche chercher à interroger et àcomprendre cette volonté de vérité puisque comme il le dit en reprenant une phrase de Pascal dans les Pensées : « on se fait même de la vérité une idole ».

La vérité est alors une nouvelle servitude en tant qu'elle est une illusionne s'interrogeant pas sur son fondement.b) Mais plus radicalement si ce type de philosophie peut apparaître comme une nouvelle servitude c'est qu'elleasservi la vie en voulant faire de la philosophie un ascétisme.

Et c'est bien ce que nous révèle Nietzsche dans la Généalogie de la morale , seconde partie.

La philosophie ainsi développé est un asservissement du corps.

Elle révèle alors une faiblesse du corps du philosophe.

Et c'est bien ce que l'on voit chez Platon car l'âme est toujourscontrainte par le corps donc par les désirs, tout comme les passions.

C'est ainsi que se développe l'idée selonlaquelle « philosopher c'est apprendre à mourir » comme le dira Montaigne dans les Essais .

L'activité spéculative de la philosophie est une invitation à mettre de côté ses désirs pour rechercher le Vrai, à s'émanciper de sa conditioncorporelle.

Dès lors il s'agit d'un ascétisme dont le paradigme est la méditation ou la contemplation.

Or c'est biencela que Nietzsche critique à travers la faiblesse du corps.

La philosophie ainsi conçue est un asservissement de lavie.c) Et cette philosophie est non seulement une servitude pour la vie mais aussi un asservissement de la vie desforts, c'est-à-dire ceux qui sont capables de développe leur puissance et qui peuvent supporter la puissance dudésir comme le remarque Nietzsche dans la Généalogie de la morale .

Et c'est bien en ce sens qu'il comprend l'avènement de la philosophie morale.

Elle est une servitude pour les forts donc elle se développe comme unegarantie contre le pouvoir des forts.

Et il en va de même alors de l'existence de la loi.

En effet suivant ce constaton peut comprendre alors pourquoi la morale est définie dans Par delà le bien et le mal comme « le langage figuré des affects ».

Transition : Ainsi de cette servitude dont le philosophe cherche à s'émanciper le plonge dans une autre servitude : celle dudogme de la vérité.

Mais bien plus, la servitude se développe alors à un double niveau.

Ce remède que devrait êtrela philosophie pour libérer l'homme pratiquant la philosophie se révèle être un poison [1] ; une servitude : servitude non seulement de la vie du philosophie mais asservissement aussi de l'autre tel qu'on le retrouve dans la figure du. »

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