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Y a-t-il quelque chose que l'expérience ne puisse pas nous apprendre ?

Publié le 05/02/2004

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N'est-il pas envisageable que certaines choses ne puissent être apprises ? 2. Mes propres facultés d'apprentissage, qui me permettent d'ajouter sans cesse de nouveaux éléments à ce que je savais, dépendent-elles elles-mêmes d'un apprentissage, ou sont-elles en quelque sorte antérieures à tout apprentissage, proposant un cadre préalable à tout ce qui pourra être appris ? [II - Empirisme et scepticisme] [A. La position empiriste]Les philosophes empiristes répondent bien que tout provient de l'expérience, y compris les cadres mêmes de l'apprentissage. Prolongeant la thèse de Locke pour lequel l'esprit n'est initialement qu'une « table rase », c'est-à-dire une tablette vierge sur laquelle tout devra venir s'inscrire, Hume considère que ce sont bien la sensation et l'expérience qui fondent nos idées, mais aussi nos capacités de raisonnement. Toute idée est ainsi la réplique affaiblie d'une impression sensible, et une idée « abstraite » ou générale ne s'élabore elle-même que par addition d'un nom à plusieurs idées particulières, dont chacune vient bien d'une expérience. Quant au raisonnement, il repose sur des combinaisons d'idées s'effectuant selon les lois de l'associationnisme : nos idées entrent dans des relations de ressemblance, de contiguïté - dans l'espace et le temps - ou d'une apparence de causalité, à laquelle Hume n'attribue d'efficacité qu'en la fondant sur nos habitudes perceptives, ce qui lui ôte toute certitude. Ce n'est ainsi que parce que nous avons de multiples fois fait l'expérience de l'échauffement de l'eau par le soleil que nous attribuons au soleil un rôle causal dans la production de la chaleur. [B.

« de ressemblance, de contiguïté – dans l'espace et le temps – ou d'une apparence de causalité, à laquelle Humen'attribue d'efficacité qu'en la fondant sur nos habitudes perceptives, ce qui lui ôte toute certitude.

Ce n'est ainsique parce que nous avons de multiples fois fait l'expérience de l'échauffement de l'eau par le soleil que nousattribuons au soleil un rôle causal dans la production de la chaleur. [B.

L'incertitude]Dans ce contexte, l'empirisme mène à un scepticisme radical : aucune connaissance ne concerne une « réalité »profonde du monde, et la connaissance en général doit s'accompagner d'une part de simple croyance.

L'espace lui-même ne peut s'éprouver que de façon locale : il n'est ni « pur » ni « absolu » (il en va de même pour le temps), etnous ne devons pas nous laisser tromper par l'apparence d'universalité que lui confère son nom.

C'est d'ailleurs pourcette raison que la géométrie elle-même – dont la philosophie a tendance, depuis Platon, à reconnaître le caractère« éternel » ou « nécessaire » – ne peut être autre chose qu'une discipline empirique, dont nous construisons lesnotions générales en réunissant des expériences particulières.Tenant toutefois compte des apports de la science du temps, et tout particulièrement de Newton, Hume reconnaît que la croyance à la connaissance scientifique est justifiée, dans la mesureoù elle facilite la pratique par ses applications.

Mais il ne se prive pas desouligner à quel point nos facultés de raisonnement risquent de vouloirs'exercer dans des domaines où elles débordent obligatoirement leursconditions de bon fonctionnement : c'est notamment le cas, bien sûr, enmétaphysique ou dans le domaine religieux, puisque aucune expérience nepeut venir y confirmer ou fonder la moindre affirmation. [C.

Induction et loi]Alors même que Hume entend introduire « la méthode expérimentale dans lessujets moraux », c'est l'analyse ultérieure de cette méthode qui montrera àquel point la conclusion d'un raisonnement expérimental paraît aller très au-delà de toute référence empirique.

Lorsqu'une loi estformulée à partir des résultats d'une expérience, et cette fois-ci bienscientifique, l'esprit s'autorise en effet la pratique d'une induction enconsidérant que ce qu'il a observé dans l'expérience est représentatif d'unfonctionnement universel.

Il est clair qu'un tel passage à l'universel ne peuttrouver sa source ou sa justification dans des données empiriques : celles-cine fournissent que des faits toujours singuliers.

En fait l'induction n'estpossible que parce qu'en amont est affirmé le principe d'un déterminismeuniversel.

Or celui-ci, en tant que tel, échappe à toute vérification empirique: il émane d'une sorte de décision ou de pari de l'esprit auquel il apparaît comme nécessaire absolument si l'on entend parvenir à expliquer la nature et à en découvrir les lois.

Si l'on n'admetpas le déterminisme, c'est la possibilité même de la science qui s'effondre.. »

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