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Quels sont les critères de la vérité ?

Publié le 27/02/2005

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VÉRITÉ FORMELLE

Cohérence. Validité logique d'un raisonnement considéré abstraction faite de la vérité matérielle des propositions qui le composent. Ainsi, un raisonnement peut être cohérent dans la forme (vrai formellement) malgré la fausseté matérielle d'une ou plusieurs de ses propositions. Par ex., le syllogisme suivant : « Tous les Chinois sont français, or je suis chinois, donc je suis français. » La logique formelle contemporaine exprime en langage d'implication ce que nous voulons dire lorsque nous affirmons que la validité d'une inférence est indépendante de son contenu : si tout f est g et si tout x est f, alors tout x est g. La vérité formelle est donc l'absence de contradiction, l'accord de la pensée avec elle-même.

VÉRITÉ MATÉRIELLE

Celle qui consiste dans l'accord de la pensée avec l'Expérience . A distinguer de vérité formelle; ainsi, le syllogisme : « Tous les Français sont européens, or je suis européen, donc je suis français » ne comporte que des propositions vraies matériellement, mais est faux formellement.

§  La vérité semble se définir de prime abord comme la correspondance entre l’idée que l’on a sur une chose et la réalité de cette chose, c’est-à-dire plus précisément comme la conformité du discours à un objet réel. Dès lors la vérité prend appui sur la réalité même et cette réalité, devant faire l’objet d’un discours adéquat, doit avoir elle-même intrinsèquement un critère de vérité. Or, si la réalité doit avoir un tel critère, il semble que la vérité soit alors changeante, au sens où s’appuyant sur une monde sensible en devenir, elle doit nécessairement être elle-aussi en devenir. Dès lors, il semble que la vérité soit changeante, au même titre que le monde sensible, dans la mesure où elle prend appui sur lui. Mais se pose alors le problème de la stabilité de cette vérité et de la connaissance qu’elle entraîne.

§  Mais la vérité est aussi celle d’un sujet qui la possède et qui l’énonce. Dès lors, elle semble être subjective et c’est cela que le sujet interroge. En effet, si la vérité est subjective, il semble bien alors que chacun possède sa propre vérité, indépendamment des autres. Chacun aurait une vérité et cela reviendrait alors à dire que la vérité est toute subjective, dépendant des sujets dans lesquels elle s’incarne.

§  Mais dire cela, n’est-ce pas ôter toute valeur à la vérité ? En effet, une vérité toute relative est-elle encore une vérité ? Le propre de la vérité n’est-il pas son objectivité, sa capacité à être reconnue comme telle universellement ? Dès lors, une vérité subjective reviendrait à abolir la vérité comme universelle et objective. La vérité serait alors bien plutôt ce qui est hors du sujet et ce qui s’impose à lui de l’extérieur comme étant ce à quoi il doit nécessairement se soumettre. La vérité est objective et doit alors trouver un critère qui soit autre que celui de la subjectivité et de la relativité à un sujet.

§  Mais si la vérité est extérieure au sujet, comment celui-ci peut-il la reconnaître ? Comment adopter et comprendre  une chose à laquelle on ne participe pas et à laquelle on doit se soumettre néanmoins ? Le mot vérité a-t-il plus de sens pour nous si nous n’en sommes pas les producteurs ? En effet, si la vérité doit être objective, il n’en reste pas moins que toute vérité n’est reconnue comme telle et dite telle que par un sujet : il n’y a pas de vérité sans sujet pour la reconnaître. Se dessine alors une aporie selon laquelle le mot vérité semble dénué de sens à la fois lorsqu’il est tout subjectif et lorsqu’il est si objectif qu’il nous est extérieur.

§  Le problème est alors le suivant : la vérité peut elle reposer sur un fondement universel, stable, tout objectif, extérieur au sujet et menaçant celui-ci de ne pas le reconnaître ou doit elle trouver un critère intérieur au sujet afin que celui-ci s’y reconnaisse ?

 

« l'esprit qui décide ou non de la vérité de ce qui lui est présenté.

Pascal, dans De l'esprit géométrique , écrit : « Personne n'ignore qu'il y a deux entrées par où lesopinions sont reçues dans l'âme, qui sont ses deux principalespuissances, l'entendement et la volonté.

La plus naturelle estcelle de l'entendement car on ne devrait jamais consentir qu'auxvérités démontrées ; mais la plus ordinaire, quoique contre lanature, est celle de la volonté ; car tout ce qu'il y a d'hommessont presque toujours emportés à croire, non pas par la preuve,mais par l'agrément ».

L'esprit aime donc à croire que le mondeest telle qu'il le pense, il aime à croire que ce qu'il choisit depenser, que sa vérité, est la vérité.

Mais selon Pascal, l'ordre estnormalement de chercher d'abord savoir avant de donner sonassentiment.

Cependant, il y a un plaisir à croire des choses quinous satisfont. § La croyance, qui semble caractériser la vérité à laquelle je choisisde consentir, semble donc trouver son fondement dans lasatisfaction et dans l'assentiment.

Dès lors, si je choisis librementma croyance, il semble néanmoins que cette croyance reste dudomaine de l'incertitude voire de l'erreur, là où ce que jerecherche est la vérité.

Le critère de la croyance pour définir lechoix de ma vérité semble donc conduire infailliblement nonseulement au relativisme, mais également à l'erreur, à l'illusion. Fonder la vérité sur la subjectivité semble alors impossible. La vérité n'est-elle pas entièrement objective et universelle ? Quels critères sont alors au fondement de cetteobjectivité ? La vérité n'est-elle pas alors ce qui s'impose nous, bien plus que ce qui est l'objet d'un choix ? II) La vérité est objective et doit s'imposer à nous : le critère de l'évidence et la vérité comme « index sui ». § La vérité ne semble alors pas pouvoir reposer sur un critère subjectif, dans la mesure où elle se confondpar là avec la croyance ou l'opinion, donc avec des modes de la particularité et de la singularité, làoù la vérité est ce qui est au sens d'universel et de nécessaire et non pas au sens de ce que je crois,moi, particulièrement.

En effet, la vérité semble bien renvoyer à l'universalité, elle semble être ce quidoit mettre tout le monde d'accord au sens où elle doit pouvoir rendre possible la connaissance, qu'elleporte sur le domaine scientifique, pratique… Dès lors, la vérité se caractérise par son objectivité etc'est pourquoi elle semble devoir reposer sur des critères objectifs qui permettre d'avoir à son sujet nonplus une croyance ou conviction, mais une certitude.

C'est à une telle recherche du critère de la véritéque semble se livrer Descartes dans les Méditations métaphysiques .

En effet, dans ce texte, Descartes s'emploie, par la méthode du doute hyperbolique, à rechercher la vérité et ses critères de distinction.Or, la première vérité qui résiste au doute est la proposition « je pense donc je suis », qui est le modèlequi doit permettre d'accéder aux autres vérités.

La propriété de cette vérité est selon Descartesl'évidence, et les propriétés de l'évidence sont pour lui la clarté et la distinction.

Dès lors, une idée seravraie si elle se donne avec évidence, c'est-à-dire si elle est claire et distincte.

Dès lors, c'est bienintrinsèquement que l'idée contient la structure qui la rend claire et distincte et la vérité apparaît alorscomme cette objectivité qui s'impose à nous sans qu'aucun choix de la part d'un sujet ne soit requis. § Qui plus est, il semble qu'il soit possible de dire que la vérité est norme d'elle-même, n'ayant même plusbesoin de quelque critère pour être dite vérité.

Elle semble être norme d'elle-même et du faux et dès. »

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