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Quels sont les différents pouvoirs du langage ?

Publié le 27/02/2005

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langage
   a)    Le langage a comme pouvoir de nous permettre de communiquer.   à développer.      b)    La différence entre la communication animale et notre langage est que nous communiquons une pensée.   Texte : Locke, Essai philosophique concernant l'entendement humain, III, 2, § 1, 2, trad. Coste, Vrin, 1972. « Comme on ne saurait jouir des avantages et des commodités de la société sans une communication de pensées, il était nécessaire que l'homme inventât quelques signes extérieurs et sensibles par lesquels ces idées invisibles, dont ses pensées sont composées, puissent être manifestées aux autres. Rien n'était plus propre pour cet effet, soit à l'égard de la fécondité ou de la promptitude, que ces sons articulés qu'il se trouve capable de former avec tant de facilité et de variété. Nous voyons par là comment les mots, qui étaient si bien adaptés à cette fin par la nature, viennent à être employés par les hommes pour être signes de leurs idées et non par aucune liaison naturelle qu'il y ait entre certains sons articulés et certaines idées (car, en ce cas-là, il n'y aurait qu'une langue parmi les hommes), mais par une institution arbitraire en vertu de laquelle un tel mot a été fait volontairement le signe de telle idée. Ainsi, l'usage des mots consiste à être des marques sensibles des idées et les idées qu'on désigne par les mots sont ce qu'ils signifient proprement et immédiatement. Comme les hommes se servent de ces signes, ou pour enregistrer, si j'ose ainsi dire, leurs propres pensées afin de soulager leur mémoire, ou pour produire leurs idées et les exposer aux yeux des autres hommes, les mots ne signifient autre chose dans leur première partie et immédiate signification que les idées qui sont dans l'esprit de celui qui s'en sert, quelque imparfaitement ou négligemment que ces idées soient déduites des choses qu'on suppose qu'elles représentent.

Analyse du sujet :

l        Le piège d'un sujet formulé de cette manière est de se contenter d'énumérer ce que peuvent selon vous, être les différents pouvoirs du langage. Or, ce n'est pas ce qu'il faut faire : il faut, dans tous les cas, problématiser le sujet et répondre de manière argumentée, il ne faut pas se contenter d'une simple énumération.

l        Qu'est-ce qu'un pouvoir ? Est-ce une puissance occulte, une domination (au sens où on dit qu'une personne a du pouvoir), une capacité à faire quelque chose, à remplir un rôle ?

l        L'intitulé du sujet suppose que le langage a un certain pouvoir, et qu'il en a même plusieurs. Mais pour savoir lesquels, d'autres questions se posent. Pouvoir sur quoi ? Par quel biais ?

Problématisation :

On conçoit généralement le langage comme un simple outil pour parler du monde. Mais s'il se contente de refléter le monde, pourquoi existe-t-il plusieurs langues différentes ? Le langage n'est-il qu'un ensemble de signes, d'images arbitraires pour exprimer une réalité ? Lorsque  de nouveaux mots apparaissent, est-ce parce que nous avons découvert de nouvelles choses dans le monde ? Mais nous concevons également le langage comme exprimant notre pensée. S'il est le reflet du monde, comment peut-il être en même temps celui de notre pensée ? Quel lien peut-il y avoir entre notre pensée et le monde ? Le langage a-t-il le pouvoir de faire coïncider les deux ? Dans ce cas, le langage est-il une façon de traduire le monde sous forme de pensée ou de projeter nos pensées dans le monde ?

 

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« a) Ce que nous n'arrivons pas à nommer est en fait ce que nous ne connaissons pas bien. Texte : Lévi-Strauss, La pensée sauvage, chapitre 1 : « Dans un récit à peine romancé, E.

Smith Bowen a plaisamment raconté son désarroi quand, dès sonarrivée dans une tribu africaine, elle voulut commencer par apprendre la langue : ses informateurstrouvèrent tout naturel, au stade élémentaire de leur enseignement, de rassembler un grand nombre despécimens botaniques qu'ils nommaient en les lui présentant, mais que l'enquêteur était incapabled'identifier, non pas tant à cause de leur nature exotique, que parce qu'elle ne s'était jamais intéresséeaux richesses et à la diversité du monde végétal, alors que les indigènes tenaient une telle curiosité pouracquise.

» On voit ici que le fait de ne pas reconnaître quelque chose et le fait de ne pas avoir de mot pour ledésigner sont liés.

On peut aussi penser à l'exemple de Inuits, qui ont de nombreux mots pour différenciertoutes sortes de neiges, alors que nous, nous ne voyons qu'une seule et même neige. b) Par le langage, nous avons la possibilité d'apprendre. On peut nous faire un cours, nous expliquer quelque chose. Le dialogue platonicien nous montre comment du dialogue peuvent naître des connaissances,connaissances qui ne viennent en fait pas de nulle part, mais nous reviennent en mémoire grâce auquestionnement.

C'est la théorie de la réminiscence.

Voir par exemple le Ménon autour de 81d. 3.

Mais le langage parle-t-il du monde ou de nous ? a) Le langage n'a-t-il pas le pouvoir de créer des illusions ? Querelle des universaux : les nominalistes ont accusé les réalistes de vouloir donner une réalité à de pursconcepts, qui n'avaient pas de référent dans la réalité. Texte : Guillaume d'Ockam, Somme de logique , I, chap 16. « Bien qu'il doit évident pour beaucoup que l'universel ne soit pas une substance en dehors de l'âme,existant dans les individus, quelques-uns pensent cependant que l'universel est d'une certaine manièredans les individus, en dehors de l'âme ; il ne serait certes pas distinct d'eux réellement, mais le seraitformellement.

Ainsi, ils disent qu'il y a dans Socrate une nature humaine qui est unie à Socrate par unedifférence individuelle, laquelle ne se distingue pas de cette nature réellement mais formellement.

(...)C'est pourquoi il ne faut pas s'imaginer qu'il y ait en Socrate une humanité ou une nature humainedistincte en quelque façon de Socrate, à laquelle s'ajouterait une différence individuelle contractantcette nature.

Tout ce que l'on peut imaginer de substantiel existant dans Socrate est une matièreparticulière, une forme particulière ou quelque chose qui est composé à partir d'elles deux » b) Il reste un découpage du monde. Pour Locke, au livre III de l' Essai sur l'entendement humain, explique que la nature ne présente que des différences.

C'est nous qui, pour communiquer plus facilement, regroupons les choses entre elles sous desconcepts. Locke, Essais sur l'entendement humain , 3, 3, 8, traduction J-M Vienne. « Comme ils ont acquis le nom général et l'idée générale d' homme , de la même manière, ils progressent aisément vers des noms et des notions plus généraux. Car, en observant que diverses choses qui diffèrent de leur idée d' homme et qui ne peuvent donc pas être comprises sous ce nom, ont pourtant certaines qualités qui les font concorder avec homme , ils retiennent seulement ces qualités, ils les unissent en une idée et obtiennent ainsi une autre idée, plus générale ; ils lui donnent un nom et en fontun terme d'une extension plus englobante.

» Conclusion : Le langage, qui nous permet de communiquer ce qu'il y a de commun dans nos pensées, a le pouvoir d'établir un lienentre nos pensées et le monde, sans pour autant que l'un soit la pâle copie de l'autre.

Le langage est ce qui permetà notre pensée d'appréhender le monde dans sa diversité, en regroupant le divers sous des catégories générales qui,elles, ne sont pas dans le monde.

C'est à ce prix que nous pouvons non seulement appréhender le monde, maiscommuniquer entre nous.. »

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