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Quels sont les principaux fruits de l'étude de l'Histoire ?

Publié le 26/03/2004

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éphémères les plus durables puissances. Que restera-t-il dans mille ans des plus grandes puissances actuelles ? Le souvenir sans doute, mais peut-être pas beaucoup plus. L'historien sait que les civilisations sont mortelles et que point n'est besoin pour les faire disparaître de catastrophes inouïes; le seul rythme de la vie du monde y suffit. Il sait que tout sur notre terre est fragile, transitoire, condamné à périr avant même que d'exister. Il sait que le monde est déjà vieux, que beaucoup de choses déjà ont été pensées ou dites, que nos contemporains s'imaginent découvrir. Il sait que les plus redoutables tyrans tombent, que les flots d'invasion les plus irrésistibles Unissent toujours par s'étaler, que les révolutionnaires les plus intrépides s'assagissent avec les ans, que les plus inconciliables idéologies s'usent en se frottant l'une contre l'autre et finissent par se concilier. Il sait surtout que la vie est plus forte que tout et a raison de tout. Plus que quiconque, l'historien regarde les hommes avec sérénité, il ne s'en laisse pas imposer par eux, et volontiers il s'écrierait avec l'Ecclésiaste : « Vanité des vanités et tout est vanité, » Cette vue de l'histoire peut sembler pessimiste, elle est peut-être seulement réaliste. La formidable diversité des civilisations dans le temps et dans l'espace enseigne à l'historien que rien n'est absolu et que.
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« Sens du fait singulier et concret, sens du relatif, sens du temps, voici donc trois fruits que peut espérer cueillir celuiqui étudie l'Histoire.

Il y en a d'autres sans doute, mais ce sont là les principaux, ceux auxquels on reconnaîtral'homme doué de sens historique.

Les qualités d'esprit qui en découlent sont précieuses, certes : vue réaliste desproblèmes, rigueur d'esprit devant les circonstances concrètes, largeur d'idées, tolérance, saine humilité, prudence,patience.Mais toute médaille a son revers et nous avouerons sans peine que ces qualités d'esprit peuvent laisser place à degraves défauts chez qui aurait une formation trop exclusivement historique.

Le sens du fait singulier risque d'étoufferle sens du général et d'empêcher l'historien trop étroit d'avoir une vue large des ensembles; fasciné qu'il sera par depetits détails dont il ne pourra se dégager.

Le sens du relatif et celui du temps risquent surtout d'entraîner l'historienà un effroyable scepticisme et à une aboulie totale.

Peu de choses, avons-nous dit, méritent un engagement total;bien vite on en viendrait à ne plus s'engager du tout, à refuser tout effort dont les résultats seront toujours sidérisoirement éphémères.

Si l'historien n'a pas, hors de sa discipline, une vue du monde qui le replacera face àl'Absolu, une religion ou une philosophie, il risque de sombrer dans un scepticisme qui le paralysera complètement.Ces défauts sont à craindre pour qui se spécialiserait trop étroitement dans l'étude de l'Histoire; ils montrent unefois de plus le danger de toute spécialisation trop étroite et ne doivent pas faire oublier les qualités d'esprit dont ilssont comme les ombres.

Voilà donc, croyons-nous, les principaux fruits que l'on peut retirer de l'étude approfondie de l'Histoire.

De son étudeapprofondie seulement, car, a doses moins fortes, cette étude ne peut évidemment porter les mêmes fruits.

Il est,croyons-nous, hors de doute que l'Histoire étudiée seulement comme on le fait pour le baccalauréat ne peutprocurer de tels résultats.

Dans ce cas, on en retirera les fruits plus immédiatement accessibles : l'individu sereplace dans un monde, une civilisation, un pays; il se rattache au passé, prend conscience de la continuité de lafamille humaine.

A la vue des grandes réalisations des hommes, il se sentira encouragé au travail; au contact desgrands hommes, il apprendra à devenir plus homme.

Même alors, l'Histoire sera pour lui la « maîtresse de vie » parexcellence, ce n'est pas là résultat négligeable.. »

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