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Quels problèmes philosophiques la notions de choix soulève-t-elle ?

Publié le 05/02/2004

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Or la liberté, c'est précisément, selon lui, le pouvoir de dire «oui» ou «non». Mais, comme l'a remarqué Leibniz, le «sentiment vif interne» de la liberté ne suffit pas à prouver la réalité de celle-ci. Il n'y a là qu'une évidence subjective. Le pouvoir de choisir que nous croyons pouvoir nous attribuer repose peut-être sur une simple illusion (Spinoza). Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volonté perdue. Plus nous connaissons, plus notre liberté est grandie et fortifiée. Si nous développons notre connaissance au point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autant mieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors que tel autre ne viendra jamais à l'existence. Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir. Au sens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivant sa propre nécessité. Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

« _ certes, je n'ai pas le pouvoir de faire tout ce que je veux ; - mais je peux choisir librement ce que je veux ; - donc, je peux ne vouloir faire que ce que je peux faire, ou ce que je suis en train de faire (je peux limiter ma volonté à mon pouvoir) ; - dès lors, je fais exactement ce que je veux ; - donc, selon la définition, je suis libre, pleinement. La liberté intérieure de ma volonté assure, si j'en use bien, la liberté extérieure de tout mon être. Je peux raisonner de même au sujet de ce que je possède : - je n'ai, apparemment, pas tout ce que je veux, et j'en suis malheureux ; - mais je peux ne vouloir que ce que j'ai ; - dès lors, j'ai tout ce que je veux ; - donc je suis heureux. Voilà donc le secret du bonheur et de la liberté.

Il réside en peu de chose : savoir bien user de ma volonté, nevouloir que ce que j'ai et que ce qui m'arrive.

Autrement dit, ne pas désirer ce qui excède mon pouvoir.

Dire que cesecret est si simple et que tant d'hommes passent à côté ! L'exaltation de la volonté et l'erreur des Orientaux. Nous constatons aussi que ce n'est pas une extinction de la volonté individuelle qui mène au bonheur, comme lepensent les bouddhistes, mais au contraire une apothéose de la volonté.

Il nous faut avoir une grande force devolonté pour ne vouloir que ce qui convient.

Il ne faut pas tuer la volonté individuelle, comme un principe de mal etde souffrance, il faut au contraire l'exalter, la renforcer, pour se dominer parfaitement.

La maîtrise de soi ne passepas par une extinction de soi, un renoncement à être, mais par une exaltation de sa force morale personnelle.L'erreur des orientaux est de confondre deux choses différentes, le désir et la volonté.

Plus exactement, ils nediscernent pas, dans ce qu'ils appréhendent comme désirs irrationnels, l'entité originale qu'est la volonté raisonnable.Ils ne perçoivent donc pas ce qui fait la vraie identité et la vraie grandeur de l'homme.

Ils le ravalent au rang d'unpur être de désir : l'animal.

C'est pourquoi ils ne voient pas d'objection à supposer qu'une même âme puisses'incarner indifféremment dans un corps d'homme ou d'animal, au gré des métempsycoses.

Les penseurs grecs, et parmi eux les stoïciens, ont identifié clairement le principe de l'humanité de l'homme : la possession d'une volontéraisonnable et libre. La maîtrise de la pensée. Dès lors mon bonheur dépend uniquement de la pente que je donnerai à ma volonté et à mes idées, à mesreprésentations des choses, qui sont essentiellement au pouvoir de ma volonté.

C'est ce que nous dit Epictète : « Souviens-toi que ce qui te cause du tort, ce n'est pas qu'on t'insulte ou qu'onte frappe, mais l'opinion que tu as qu'on te fait du tort.

Donc, si quelqu'un t'amis en colère, sache que c'est ton propre jugement le responsable de tacolère.

Essaye de ne pas céder à la violence de l'imagination: car, une foisque tu auras examiné la chose, tu seras plus facilement maître de toi. » En effet, si je suis vexé de l'insulte qu'un individu m'adresse, c'est quej'accorde une certaine valeur à son estime.

Mais si je pense que ce n'estqu'un imbécile, ses propos ne m'atteignent plus.

De même, s'il m'arrive unaccident et que j'en reste handicapé, si en outre je me pense victime d'unsort injuste et que je désire échapper à cet état, j'en souffrirai.

Mais sij'accepte mon état et ne désire rien d'autre, je ne serai pas malheureux.Cette maîtrise de ma volonté, de mes pensées, de mes désirs est une règlede vie fondamentale à laquelle Epictète nous exhorte : « Si quelqu'un livrait ton corps au premier venu, tu en serais indigné ; mais de livrer toi-même tonâùe au premier qui t'insulte en le laissant la troubler et la bouleverser, tu n'enas pas honte ? » (Pensée 28). Aimer son destin. Néanmoins, comment parvenir à maîtriser complètement mes désirs ? Mavolonté est-elle toujours assez puissante ? Là encore, une juste vision des choses, cad une bonne connaissance métaphysique du réel, peut nous aider.

Les stoïciens affirment que tout ce qui. »

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