Quels rapports l'homme moderne entretient-il avec la nature ?
Publié le 27/02/2005
Extrait du document
Il ne s'agit plus de chercher
l'expérience du sublime naturel à partir d'un lieu pittoresque précis, de
retourner en quelque sorte en pèlerinage sur des lieux qui ont façonné
l'imaginaire culturel mais d'aborder l'ensemble des perceptions de la nature sur
un mode esthétique. Le tourisme de masse, la consommation des biens culturels a
entraîné l'appréciation de la nature dans une optique d'une esthétique de la
distraction. La nature a perdu son aura, son lointain, elle ne renvoie plus à un
ailleurs, mais au bien-être que l'on peut en retirer ou au délassement du stress
que son opposé la ville génère. L'expérience esthétique est devenue une
expérience vivace où l'on se sent bien, elle devient le point de départ d'une
pensée hédoniste, d'une redécouverte individualiste de soi au-delà des carcans
sociaux. Le tourisme révèle par là quelque chose de très profond sur la vérité
de notre temps. La nature n'est finalement ornée d'artefacts humains parfois
lourds uniquement pour satisfaire ce désir d'expérience esthétique. Le tourisme
de masse que connaissent pratiquement tous les littoraux ne traduit plus qu'un
besoin individuel généralisé de cure de sensations esthétiques.
3) Un nouveau rapport
de l'homme à la nature à repenser.
Les thèses d'Alain Corbin dans Le territoire du vide sur la naissance du
désir de rivage entre 1750 et 1840 ont bien mis à jour le caractère profondément
culturel du bain de mer et de l'appréciation des variations climatiques Le vide
culturel qui semble présider à la perception de la nature est en vérité le
résultat d'une histoire. C'est par l'intériorisation des contrôles et des
émotions, par la volonté des classes inférieures de la société de se conformer
aux normes d'excellence et aux coutumes des classes supérieures que peu à peu
s'est installé dans les consciences que l'ensemble de la population s'est forgé
une perception particulière de la nature.
L’artiste entretient des rapports particuliers à la nature dans la mesure où on attend de lui qu’il en donne une reproduction. Mais c’est là avoir une vision bien étroite de l’art. Son rapport excède celui d’un simple médium de la nature, il révèle la part divine que possède la nature, il révèle sa beauté, sa grandeur et sa place fondamentale dans la vie humaine. Mais en aucun cas, il ne doit se contenter d’imiter celle-ci, il n’est pas un miroir. Ce rejet de l’artiste comme imitateur aboutira à l’art abstrait. L’artiste a un rapport passionné à la nature qui l’amène à la rejeter ou en à en faire l’objet principal de son oeuvre.
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- « L'humanisme consiste à guérir en soi le pessimisme et l'optimisme, et à garder confiance dans l'homme par l'habitude de cette indulgence qu'entretient une connaissance approfondie de ce que l'homme fut toujours dans le passé.» Cette attitude d'esprit, que définit un humaniste de notre temps (Fernand Robert. L'Humanisme. Essai de définition, Les Belles Lettres, 1946), vous l'étudierez à la lumière de telles grandes oeuvres de notre littérature classique ou moderne qui vous paraîtront
- Étudiez ce texte de A. Renaudet (Dictionnaire des Lettres françaises, XVIe siècle, sous la direction de Mgr Grente, Fayard, 1951) : «L'humanisme est une éthique de confiance en la nature humaine. Orienté à la fois vers l'étude et la vie, il prescrit pour but et pour règle, à l'individu comme à la société, de tendre sans cesse vers une existence plus haute. Il commande à l'homme un effort constant pour réaliser en lui le type idéal de l'homme, à la société un effort constant pour réalis