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La question de la justice sociale ?

Publié le 09/02/2004

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question
Quoi qu'il en soit, la société semble peser sur l'individu, hypothéquant sa liberté et l'empêchant d'être ce que bon lui semble.Une vie en société ne peut sans doute pas se concevoir sans règles ni lois, qui entravent les libertés individuelles. Celles-ci paraissent légitimées par l'utilité publique, l'intérêt commun du groupe, afin de prévenir et régler les discordes engendrées par la diversité. Au point que ce qui est bien ou mal, dans une société, paraît souvent se limiter à cette utilité. Disposons-nous d'une autre norme du bien et du mal, de l'utile et du nuisible, que ce qui est permis ou défendu selon qu'il favorise, ou au contraire met en danger, la cohésion sociale ?On peut toutefois se demander si les règles sociales expriment une sorte d'idéal, ou si elles ne sont au contraire qu'un pis-aller : au risque de l'arbitraire et de l'injustice, des modes de fonctionnement seraient imposés pour pallier les imperfections de l'être humain.Les règles sociales, nécessaires pour la vie en commun, le bon fonctionnement de la société, visent-elles seulement le bien particulier de chaque individu, un intérêt déterminé ? Vont-elles au-delà d'accords locaux, de conventions plus ou moins arbitraires, et peut-on sans illusion ou mystification leur donner une portée universelle ? Cherche-t-on l'utile ou le bien ? Au nom de quoi pourrait-on critiquer ou vouloir bouleverser une société ou une autre ?
question

« L'intérêt de cette analyse est de conduire au plus loin l'exigence de rationalité dans la définition de la justice.

Maissa limite est celle d'une définition des simples conditions de possibilité de la justice.

Or peut-on aller plus loin ? Est-ilpossible de déterminer a priori ce que recouvre plus précisément, par exemple, la notion d'inégalité profitant àchacun ? Il ne le semble pas, comme en témoigne aujourd'hui le débat sur l'allégement des charges fiscales desentreprises, censé permettre de mieux combattre le chômage.Le débat sur le juste et l'injuste ne saurait être clos.

La justice est à construire.

Une société plus juste constitue unidéal vers lequel on doit s'efforcer de tendre, sans qu'on puisse cependant jamais prétendre l'avoir atteint, souspeine d'injustice.

C'est pourquoi la condition sine qua non de la justice est, pour finir, la liberté et d'abord celle defaire entendre son point de vue et son désaccord.

Cette liberté, nul ne saurait en être privé sans qu'on commette àson égard la plus grave des injustices, celle d'ôter à l'homme ce qui constitue son humanité même : la faculté depenser et de juger. SUPPLEMENT: Rawls: L'égalité est-elle possible en société ? Il semble difficile pour l'homme de s'abstraire de la vie en communauté, qui le place dans des rapports constantsavec les autres, qu'il s'agisse de l'existence familiale ou sociale.

La vie familiale semble aller de soi, puisqu'elle estfondée sur des relations naturelles, biologiques, où chacun joue un rôle défini.

On s'interroge davantage sur les liensqui attachent l'homme à la société, sur le sens et la nature de son engagement dans la collectivité.

Faut-il lescomprendre sur le fond d'une sociabilité spontanée, voire de l'altruisme ? Ou ne s'agit-il pour nous que du jeu del'intérêt bien compris ? Voire de la satisfaction égoïste des besoins, qui engendrent le conflit ? Quoi qu'il en soit, lasociété semble peser sur l'individu, hypothéquant sa liberté et l'empêchant d'être ce que bon lui semble. Une vie en société ne peut sans doute pas se concevoir sans règles ni lois, qui entravent les libertés individuelles.Celles-ci paraissent légitimées par l'utilité publique, l'intérêt commun du groupe, afin de prévenir et régler lesdiscordes engendrées par la diversité.

Au point que ce qui est bien ou mal, dans une société, paraît souvent selimiter à cette utilité.

Disposons-nous d'une autre norme du bien et du mal, de l'utile et du nuisible, que ce qui estpermis ou défendu selon qu'il favorise, ou au contraire met en danger, la cohésion sociale ?On peut toutefois se demander si les règles sociales expriment une sorte d'idéal, ou si elles ne sont au contrairequ'un pis-aller : au risque de l'arbitraire et de l'injustice, des modes de fonctionnement seraient imposés pour pallierles imperfections de l'être humain. Les règles sociales, nécessaires pour la vie en commun, le bon fonctionnement de la société, visent-elles seulementle bien particulier de chaque individu, un intérêt déterminé ? Vont-elles au-delà d'accords locaux, de conventionsplus ou moins arbitraires, et peut-on sans illusion ou mystification leur donner une portée universelle ? Cherche-t-onl'utile ou le bien ? Au nom de quoi pourrait-on critiquer ou vouloir bouleverser une société ou une autre ?L'idée des droits de l'homme, centrée sur le respect des autres et la tolérance, prétend par exemple incarner desvaleurs universelles, aussi bien sur le plan social et politique que sur le plan moral.

On peut se demander toutefois siun tel projet ne reste pas trop minimal, peu exigeant, ou inadéquat, pour répondre à tous les défis et problèmeseffectifs que pose la vie en société.

A moins que cette dernière, nécessairement, ne soit jamais que le plusréducteur des compromis. Rawls : Je présenterai maintenant, sous une forme provisoire, les deux principes de la justice sur lesquels se ferait un accord dans la position originelle.

[...]En premier lieu : chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égales pourtous qui soit compatible avec le même système pour les autres.En second lieu : les inégalités sociales et économiques doivent être organisées de façon à ce que, à la fois, l'onpuisse raisonnablement s'attendre à ce qu'elles soient à l'avantage de chacun et qu'elles soient attachées à despositions et à des fonctions ouvertes à tous.

[...] Ces principes s'appliquent, en premier lieu, [...], à la structuresociale de base ; ils commandent l'attribution des droits et des devoirs et déterminent la répartition des avantageséconomiques et sociaux.

Leur formulation présuppose que, dans la perspective d'une théorie de la justice, on divisela structure sociale en deux parties plus ou moins distinctes, le premier principe s'appliquant à l'une, le second àl'autre.

Ainsi, nous distinguons entre les aspects du système social qui définissent et garantissent l'égalité deslibertés de base pour chacun et les aspects qui spécifient et établissent des inégalités sociales et économiques.

Or,il est essentiel d'observer que l'on peut établir une liste de ces libertés de base.

Parmi elles, les plus importantessont les libertés politiques (droit de vote et d'occuper un poste public), la liberté d'expression, de réunion, la libertéde pensée et de conscience ; la liberté de la personne qui comporte la protection à l'égard de l'oppressionpsychologique et de l'agression physique (intégrité de la personne) ; le droit de propriété personnelle et laprotection à l'égard de l'arrestation et de l'emprisonnement arbitraires, tels qu'ils sont définis par le concept del'autorité de la loi.

Ces libertés doivent être égales pour tous d'après le premier principe.Le second principe s'applique, dans la première approximation, à la répartition des revenus et de la richesse et auxgrandes lignes des organisations qui utilisent des différences d'autorité et de responsabilité.

Si la répartition de larichesse et des revenus n'a pas besoin d'être égale, elle doit être à l'avantage de chacun et, en même temps, lespositions d'autorité et de responsabilité doivent être accessibles à tous.

On applique le second principe en gardantles positions ouvertes, puis, tout en respectant cette contrainte, on organise les inégalités économiques et socialesde manière à ce que chacun en bénéficie.. »

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