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La quête de la beauté est elle la seul fin de l'art?

Publié le 03/01/2005

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Lorsqu'un individu juge une oeuvre belle, il le fait sans aucun référence rationnelle ou émotionnelle extérieure, mais se plonge dans l'oeuvre par la contemplation. Cette subjectivité du contemplateur peut néanmoins espérer une approbation similaire dans le jugement d'autrui, le beau étant « ce qui plait universellement sans concept « ; c'est-à-dire qu'il peut attendre que le jeu des facultés (imagination, entendement, raison, sensibilité) se fasse à l'unisson chez lui comme chez autrui. La satisfaction esthétique est valable universellement mais ne vise aucun autre but qu'elle-même : ainsi peut-on parler de finalité sans fin. ð  Les oeuvres d'art étant les seules à « solliciter une perception d'ordre esthétique « (Panofsky), elles sont les seuls objets à pouvoir prétendre au beau. De ce point de vue, le beau est la finalité de l'art.  

LE BEAU ARTISTIQUE COMME MOYEN

Hegel, dans sa lecture de l'histoire de l'art, fait de la beauté l'adéquation parfaite du fond et de la forme, de l'Idée et du sensible. L'oeuvre d'art est en effet une incarnation sensible de l'Idée, incarnation qui se transforme au fil des siècles. La production et la contemplation du Beau ne constituent pas la finalité de l'art, mais le Beau en tant qu'il donne accès à l'Idée est une ouverture sur les progrès de ce processus. C'est dans ce qu'il nomme l'art classique, c'est-à-dire l'art grec, que Hegel décèle le parfait équilibre entre forme et contenu.

Le beau, en tant qu'il est la manifestation sensible de l'Idée, témoigne du processus de développement de cette dernière.

« seule disposition intérieure.

D'où vient le plaisir?· d'un objet dont la forme finale peut paraître gratuite, ce qui nous prédispose au désintéressement.

Ainsi une machine à café dont toutes les parties sans exception sont subordonnées à sa fonction de faire le café ne peutêtre jugée belle et notre rapport à elle ne sera qu'utilitaire.

Par contre la nature est telle que nous pouvons soitla contempler soit l'utiliser. · d'un objet qui a une forme finale.

Pourquoi la juxtaposition d'éléments ne se prête-t-elle pas au plaisir esthétique? Parce qu'il est impossible de lui assigner un sens.

Kant ne veut absolument pas dire que la belle nature ou œuvre d'art ont un sens.

Elles n'ont pas un sens mais elles sont belles dans la mesure où il est possible de leurdonner du sens c'est à dire un sens qui ne s'épuisera jamais, qui suscitera toujours de nouvelles interprétations (cf.votre pratique de l'analyse littéraire: le texte n'est pas l'objet d'une connaissance mais d'une interprétation qui peutindéfiniment s'enrichir).

Un plaisir esthétique a sa source « dans le libre jeu de l'imagination et de l'entendement ». Libre jeu car l'imagination n'est pas subordonnée à l'entendement comme dans la connaissance où elle doit se plier àses règles : si elle ne s'y plie pas elle divague, elle rêve, elle entrave la connaissance.

Face au beau qui n'est pasl'objet d'un jugement de connaissance (en langage kantien déterminant ) l'accord entre l'imagination etl'entendement ne suit aucune règle.

Par exemple lorsque nous écoutons une œuvre musicale, nous associons auxsons des images, ces images s'organisent et prennent un sens mais d'autres associations seraient possibles, unautre sens pourrait jaillir et c'est pour cette raison que le désir d'écouter l'œuvre ne s'épuise pas.

Le plaisir naît dece libre accord et finalement pour Kant de l'expérience intérieure de la liberté de nos facultés.

Ce qui plaît est la liberté.

L'expérience esthétique est une expérience de la liberté comme absence de contraintes, intellectuelles(règles de l'accord des facultés en vue d'une connaissance), morales (le beau n'est pas le bien), sensibles (le beaun'est pas l'agréable),utilitaires (le beau n'est pas l'utile).

Les oeuvres d'art étant les seules à « solliciter une perception d'ordre esthétique » (Panofsky), elles sont les seuls objets à pouvoir prétendre au beau.

De ce point de vue, le beau est la finalité de l'art. LE BEAU ARTISTIQUE COMME MOYEN Hegel, dans sa lecture de l'histoire de l'art, fait de la beauté l'adéquationparfaite du fond et de la forme, de l'Idée et du sensible.

L'oeuvre d'art est eneffet une incarnation sensible de l'Idée, incarnation qui se transforme au fildes siècles.

La production et la contemplation du Beau ne constituent pas lafinalité de l'art, mais le Beau en tant qu'il donne accès à l'Idée est uneouverture sur les progrès de ce processus.

C'est dans ce qu'il nomme l'artclassique, c'est-à-dire l'art grec, que Hegel décèle le parfait équilibre entreforme et contenu. Le beau, en tant qu'il est la manifestation sensible de l'Idée, témoigne du processus de développement de cette dernière. L'artiste, en tant qu'individu faisant partie comme tout autre d'une société etappartenant à son temps, se trouve soumis aux lois et règles de la beautéalors en vigueur.

Lessing souligne dans son Laocoon l'habileté de l'artiste dans la sculpture éponyme, qui a masqué l'expression de la douleur du père pourfaire entrer la sculpture dans les canons de la Grèce Antique. Se soumettre à une exigence de beauté particularisée, c'est pour l'artiste un moyen d'exercer son habileté, et non une fin en soi.

Le Beau, entant que concept changeant selon les époques et les lieux, apparaîtcomme une exigence à laquelle il faut répondre pour faire vivre son artet être reconnu en tant qu'artiste. Si l'art se contente de reproduire le visible, il est effectivement , dans le meilleur des cas, divertissement sansconsistance et dans le pire, nuisible.

Cette activité, comme le remarque Hegel dans l'introduction à l' « Esthétique » est superflue, Mais l'art n'est -il qu'imitation ? Comme nous venons de le voir, s'il nous touche et nous intéresse c'est parce qu'il a du sens.

C'est ce qu'il nous ditet la manière dont il nous le dit qui nous émeut.

S'il n'était qu'imitation, il pourrait tout au plus provoquer le désird'aller voir, toucher, sentir, entendre la chose reproduite, comme peut le faire une photographie bien faite dans unerevue touristique.

L'art n'est pas qu'imitation, il est création, création d'une forme sensible sensée. Telle est l'interprétation hégélienne de l'art.

(cf.

texte)Dans ce texte de l'Introduction à I' « Esthétique », Hegel répond à la question : Qu'est-ce qu'une œuvre d'art, une œuvre d'art digne de ce nom, une œuvre d'art conforme à son concept ou essence ? Réponse: une œuvre d'artest une création.

Même lorsqu'elle reproduit des objets, des situations, même lorsqu'elle est figurative, elle ne portebien son nom que s'il s'y ajoute quelque chose.

Quoi ? L'Esprit.

Par exemple, un lever de soleil est essentiellementdifférent de la reproduction de ce lever, car, dans le premier cas, nous avons affaire à un phénomène naturel, à unmécanisme dépourvu d'intention, et dans l'autre à une production humaine, consciente, intentionnelle, « jaillie de l'esprit » ; dans le premier cas à une « manifestation », dans le second à une 'création'.

La nature de la nature est sans esprit, la nature de l'œuvre d'art est « spirituelle ».. »

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