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Qui est autorisé à me dire « tu dois » ?

Publié le 26/04/2011

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Introduction Dans la tragédie du Grec Sophocle (- 496 / - 406), Antigone perd son frère Polynice, tué devant Thèbes alors qu'il tentait d'en prendre le pouvoir à Créon, qui en exerçait la régence durant l'absence d'Oedipe. Elle voudrait lui rendre les honneurs funéraires, comme le veut la religion, mais Créon le lui interdit. Antigone se retrouve alors devant un dilemme : d'un côté l'impératif absolu des dieux, de l'autre l'impératif politique des hommes, incarné par le roi Créon. Qui, des dieux ou d'un roi, est autorisé à lui dire « tu dois « ? Dans notre société démocratique, l'opinion commune répondrait que l'État, dont les représentants sont élus par le peuple, est autorisé à dire « tu dois «, autrement dit à imposer l'application des lois aux citoyens. Pourtant, il est curieux de constater que tel acte est autorisé dans tel pays, tandis qu'il est interdit dans tel autre, ou encore qu'il fut interdit, pour être ensuite permis. Ce problème amène à demander sur quel principe se fondent les législateurs pour asseoir la légitimité des lois. Or bien souvent, il semble que les législateurs s'appuient sur l'idéal de leur société, ou encore la morale implicite qui commande leurs actes.

« conclusion universelle.

On peut alors tenter de se fonder sur son contraire, la raison.Contradiction problématique entre une morale fondée sur la sensibilité (Rousseau, Émile, chapitre IV, « La professionde foi du vicaire savoyard ») et une morale fondée sur la raison (Kant, Critique de la raison pratique).Kant voudrait donc fonder la morale sur la raison, dans Fondements de la métaphysique des moeurs.

« Agis commesi la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature ».

Ici le critère d'un actemoral, justifiant le « tu dois » de manière universelle, aboutit à des ordres universels (non contradictoires) etdésintéressés.Or, problème : c'est une universalité impossible à tenir quand elle rencontre une autre maxime universelle : exempledu mensonge qu'il faut produire à un voleur qu'on ne doit pas aider.En outre, il n'y a jamais eu un seul acte désintéressé (critique de Schopenhauer et Kant, dans Le monde commevolonté et comme représentation, qui explique que tout acte est accompli sous l'effet de la volonté, même demanière inconsciente). Transition : nous devons donc chercher un principe plus fondamental.

La morale semble se fonder sur la religion, surDieu.

Kant, dans Opus Postumum, demande d'où vient cette voix qui ordonne en nous.

Il répond : de Dieu. Troisième partie : le fondement des lois religieuses (justifiant qu'à terme on dise « tu dois parce que Dieul'a ordonné ») Les religions se contredisent (exemples du divorce autorisé ou de la loi du talion de Moïse contre l'interdiction dudivorce et le pardon de Jésus)Dieu passe par les hommes pour parler (quel prophète a raison ? Problème des guerres de religion).

Problèmesupplémentaire des différentes interprétations des livres sacrés (Spinoza, Traité théologicopolitique).

Dieu secontredirait-il ?Retour du problème de la morale, d'après Rousseau, Dieu parle à chaque homme par la voix de la « consciencecomme instinct divin » (Émile, ou de l'éducation, chapitre IV).Enfin, ultime problème, on ne sait pas si Dieu existe.

On entend bien une voix, mais est-ce celle de Dieu (comme lepensent Rousseau et Kant) ou des parents intériorisés (le « surmoi » de Freud, dans L'avenir d'une illusion et Malaisedans la culture) ? Descartes pensait avoir démontré l'existence de Dieu (Méditations métaphysiques), mais Kant adémontré que cette démonstration ne tient pas, et que l'existence (ou l'inexistence) de Dieu est indémontrable, horsd'atteinte de la raison (Critique de la raison pure). Conclusion Il est très difficile de répondre à la question « Qui est autorisé à dire « tu dois » ? », parce que chaque principecensé justifier cette injonction de manière universelle, rencontre des problèmes.

La loi juridique paraît en dernierressort s'appuyer sur un droit naturel bien difficile à fonder dans la nature.

La loi morale ne semble en dernier lieus'appuyer, par-delà les contradictions de la sensibilité et de la raison, que sur les moeurs, simples faits qui secontredisent dans l'espace (les régions) et le temps (les époques).

Enfin, la loi divine ne vaudrait qu'à condition queDieu existe et que ses paroles ne se contredisent pas les unes les autres par le biais de ses interprètes.Pourtant, de fait, on s'entend souvent dire « tu dois ».

Seul un intérêt ponctuel et partagé semble pouvoir justifiercet ordre, mais de manière partielle, provisoire et factuelle.

Car les intérêts changent souvent, l'intérêt à courtterme contredit souvent l'intérêt à court terme.

Enfin, les buts qu'on peut se donner dans la vie s'échouent dans lebut suprême de la vie en général, tant il est difficile de trouver un sens à la vie susceptible de justifier tous les butsponctuels à l'intérieur d'une vie. Sujet désiré en échange : Baruch SPINOZA: l\'État le meilleur est celui ou les hommes vivent dans la concorde. »

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