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Qu'est-ce qui distingue l'homme de l'animal ?

Publié le 01/02/2004

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Les animaux ne parlent pas, même s'ils communiquent, ils ne fabriquent pas d'instruments dont ils améliorent sans cesse les performances ni ne se donnent des constitutions pour bien vivre ensemble. Leurs sociétés ne sont pas politiques. [Transition] La singularité de l'homme est de produire son milieu d'existence. La culture est son oeuvre propre. Peut-on dire alors qu'elle le dénature ? 2. Sens et difficulté d'une morale naturelle A. « Un animal dépravé »Il peut sembler étrange de parler de dénaturation à propos de l'homme. Ce terme paraît surtout révéler l'ignorance de ce qu'il est. Ce jugement s'explique cependant si l'on revient à son aspect moral.

« d'instruments dont ils améliorent sans cesse les performances ni ne se donnent des constitutions pour bien vivreensemble.

Leurs sociétés ne sont pas politiques. [Transition] La singularité de l'homme est de produire son milieu d'existence.

La culture est son oeuvre propre.

Peut-on dire alorsqu'elle le dénature ? 2.

Sens et difficulté d'une morale naturelle A.

« Un animal dépravé »Il peut sembler étrange de parler de dénaturation à propos de l'homme.

Ce terme paraît surtout révéler l'ignorancede ce qu'il est.

Ce jugement s'explique cependant si l'on revient à son aspect moral.

L'instinct fait tourner l'animaldans le même cercle de besoins.

La sûreté de ses opérations est intimement liée à leur caractère borné et répétitif.Inversement, la conscience donne à l'homme un champ d'action bien plus étendu en lui permettant de sereprésenter son environnement.

Le recul qu'elle donne ouvre la possibilité de la réflexion, « elle brise la chaîne »,comme l'écrit Bergson, et l'homme peut s'élancer dans des entreprises toujours plus poussées de conquête et demaîtrise de la nature.

Cet avantage a toutefoisun prix.

La simplicité des besoins est supplantée par la multiplicité sans limites des désirs.

Platon le montre déjà dansla République.

La société fondée sur les besoins naturels cantonne sa production et sa consommation dans lesfrontières du nécessaire.

L'intrusion des désirs se marque par l'apparition croissante d'objets inutiles à la stricteconservation de la vie.

La cité enfle et se gonfle d'humeurs.

Toutefois, c'est Rousseau qui formule la critiquecorrespondant le mieux à notre thème.

L'hypothèse d'un homme naturel étranger à toute forme d'association durablelui permet de dénoncer les méfaits de la civilisation.

Rousseau souligne que beaucoup des maladies qui nous affligentsont notre oeuvre, étant donné l'ampleur des inégalités sociales et en déduit que « l'homme qui médite est un animaldépravé.

» La violence de cette formule est un rappel à l'ordre.

Nous avons perdu le lien à notre origine et la culturedont nous sommes si fiers n'est que l'expression d'un amour-propre qui nous rend malheureux.

L'homme civilisés'angoisse, s'égare et devient « le tyran de lui-même et de la nature ». B.

La critique de l'origineRousseau illustre son idée en comparant notre état à celui d'une statue quiaurait séjourné longtemps dans la mer.

Les algues et le sel ont déformé sestraits au point que l'on puisse douter qu'ils existent encore.

La vie animale estcertes guidée par l'amour de soi, c'est-à-dire le souci de sa conservation,mais elle ignore l'amour propre qui pousse chacun à vouloir être préféré auxautres et à leur arracher une reconnaissance de sa supériorité.

Le pointd'honneur est la source de violences directes ou sournoises car nous nepouvons souffrir que l'autre ne nous donne pas des marques de respect.Retrouver l'origine revient donc à restituer la pureté d'une essence quel'histoire a recouverte.

Cette vision mérite toutefois d'être examinée.Rousseau lui-même nous y invite en affirmant que l'homme se distingue del'animal par sa capacité à se perfectionner.

L'homme est donc bien cet êtrequi, en réfléchissant ce qu'il fait, le transforme et se transformeinéluctablement.

Dès lors, a-t-il vraiment une nature animale qu'il auraitcorrompue ? Que penser de notre nature s'il y a en elle de quoi la dénaturer ?Cette contradiction conduit à suspecter la thèse d'une origine dont nous nousserions malheureusement écartés.

Sartre soutient que l'homme n'a pas denature car son existence est un projet permanent.

Le propre la vie humaineest de se dire à la première personne et chacun a la liberté d'interpréter lesens de sa présence.

Ainsi, la notion de dénaturation est la fiction d'unefausse morale qui opprime l'unicité de chaque homme sous un ensemble de valeurs historiquement déterminées.

Nous ne sommes pas des animaux qui ont mal tourné mais des sujets singuliersqui doivent assumer leurs choix et leurs évaluations. [Transition] Sartre pousse jusqu'à son terme un mouvement qui sépare ce qu'il y a d'humain en l'homme de toute référence à lanature.

Ce mouvement n'est-il pas, à son tour, excessif ? 3.

Dénaturation ou seconde nature ? A.

Puissance de l'habitudeIl ne faudrait pas que le rejet de l'idée d'un homme naturel conduise à nier notre naturalité.

Nous possédons uncorps dont nous ne sommes pas les auteurs et nous suivons en ce sens le même processus que celui des animaux.Dans le langage sartrien, nous dirons que l'homme n'est pas seulement un être pour soi mais aussi en soi.

II esttoutefois remarquable que cette dimension relève d'une seconde nature.

Cette expression désigne l'ensemble deshabitudes qui façonnent notre comportement sans que nous en ayons forcément une conscience claire.

Montaignenomme la coutume une « violente et traîtresse maîtresse d'école » afin de souligner à quel point nous sommes. »

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