Devoir de Philosophie

Qu'est-ce qui fait la dignité d'un homme ?

Publié le 11/03/2004

Extrait du document

C'est la conscience qui fait vivre les hommes en les projetant sur le plan de l'esprit. Vouloir représenter quelque chose en ayant le respect de sa propre dignité, lutter pour que l'humanité en général puisse représenter quelque chose n'est donc pas vain. C'est au contraire un engagement essentiel. L'homme est l'homme parce qu'il passe l'homme, ainsi que l'a dit Pascal. Et il passe l'homme parce qu'il est capable de passer sur un autre plan d'existence qui est celui de la liberté et de l'esprit. En s'efforçant donc de se mettre au niveau de ce plan d'existence, l'humanité rencontre son humanité. Et, rencontrant son humanité, elle rencontre ce paradoxe : il y a dans l'homme quelque chose qui est sans prix, parce que cela est non seulement au-delà de tout prix, mais aussi parce que cela donne du prix à tout ce qui a du prix. Ce quelque chose n'est autre que ce plan de l'esprit. Ce plan de l'esprit est le plus précieux, parce que voir les choses avec esprit ennoblit toute chose en l'élevant au lieu de l'abaisser. La vie humaine peut devenir grande dès lors qu'on la voit avec les yeux de la pensée et de l'esprit.

« 1. La dignité a traditionnellement été pensée comme une dignité substantielle attachée à la supériorité de l'espècehumaine dans l'ordre de la création.

Cette supériorité est établie par des textes sacrés.

Même d'un point de vue nonsubstantaliste, en sécularisant la notion de dignité, on peut dire qu'elle est ce qui caractérise l'espèce humainecomme supérieure.

Cette supériorité se caractérise par les capacités morales de l'homme qui est capable de réglerson action sur des fins qui transcendent son intérêt égoïste.

On peut parler avec Rousseau d'une « consciencemorale » qui distingue l'homme des autres animaux. La conscience comme fondement de la dignité 2. On peut dire que la supériorité fondamentale de l'homme sur les animaux est la conscience en général.

On rejointalors Kant qui écrit dans les premières lignes de l' anthropologie du point de vue pragmatique : « Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre.

».C'est la capacité à se représenter l'expérience sous l'unité d'un « Je » qui fonde la dignité de la personne.

En effet,ce « Je » est l'expression d'un être raisonnable que Kant caractérise comme « personne ».

Par la conscience,l'homme donne un sens à son expérience, aussi bien d'un point de vue théorique que d'un point de vue pratique.

Laconscience permet la moralité : l'homme peut unifier sous les principes rationnels d'une législation universelle.

Laconscience fonde donc la dignité de l'homme. Le courage 3. Selon Hegel, la dignité est le trait distinctif de l'homme en tant qu'il est le seul être capable d'affronter le mort etainsi de dépasser son instinct animal de survie.

C'est pourquoi dans la dialectique du maître et de l'esclave, ce quidifférencie en premier lieu le maître, ce qui lui confère sa dignité, c'est le courage devant la mort.

Hegel symbolise larelation du maître et de l'esclave par la lutte à mort dans un duel : le maître est celui qui brave le danger et survit,l'esclave est celui qui capitule.

Ainsi, la dignité de l'homme est son courage, c'est ce qui autorise les vainqueurs desguerres à se tenir pour supérieurs aux esclaves. Transition : La dignité apparaît comme une qualité qui distingue l'homme des animaux, comme une propriété de sa nature.

Mais l'homme peut par sa différence avec les animaux, sa conscience, être le plus immoral des êtres de lanature.

C'est ce que montre par exemple le marquis de Sade qui montre les pires humiliations de la vertu quel'homme peut inventer, il montre par là que l'homme est loin d'être digne par nature.

Dans ce sens, il peut se montrerindigne de sa conscience morale par ses actes.

Ce qui fait la dignité d'un homme semble donc se jouer dans sesactes. II : L'actualisation individuelle de la dignité L'estime de soi 1. L'homme n'accède à sa dignité que s'il se considère lui même comme personne.

Une personne se définit comme unêtre doué de raison.

La raison est pour Kant la capacité de l'inconditionné, c'est à dire la capacité à prendre le pointde vue de l'universel.

L'homme n'a de dignité qu'en tant qu'il essaie de se hisser à ce point de vue possible.

L'estimede soi suppose de se conduire en être raisonnable et non pas seulement d'être un animal doué de raison.

Il doitdonc agir raisonnablement et tenter par ses actes d'être le plus raisonnable possible.

Autrement dit la dignité del'homme en général ne suffit pas à la dignité d'un homme.

Il faut qu'un homme se conduise selon sa raison pour enêtre digne. La personne comme fin 2. La dignité s'actualise dans l'estime d'autrui en tant qu'être raisonnable.

En reconnaissant le caractère raisonnable del'homme, on doit selon Kant immédiatement le considérer comme une fin en soi.

Il y a un sentiment immédiat quicorrespond à la reconnaissance de la personne comme fin, c'est le respect.

Mais d'autre part, quand le respect nenous viendrait pas naturellement, il faut néanmoins selon Kant toujours considérer la personne comme fin et noncomme moyen.

Quand bien même certaines personnes nous semblent naturellement plus dignes que d'autres par leurmérite, toute personne en tant qu'être raisonnable.

C'est cette reconnaissance de la personne comme fin en soi quidéfinit au mieux la dignité de l'homme. Une norme juridique 3. La dignité se réalise aussi dans le droit, elle confère un statut juridique spécial à la personne.

Le principe de respectde la dignité humaine permet de former des normes par rapport au droit à la vie, à l'interdiction des traitementsdégradants et au respect de l'intégrité de la personne.

Il apparaît par exemple dans la déclaration universelle desdroits de l'homme de 1948.

En tant que concept juridique la dignité est une norme de considération de la personnequi permet de fonder d'autre normes.

Elle n'est pas dans la moralité d'un acte lui même mais dans les normes quistructurent les conduites en société.

Le droit fait que la dignité est imposée par une contrainte extérieure pourparer au fait que tout le monde ne se l'impose pas comme principe intérieur.

Ce qui fait la dignité est alors lacontrainte de la loi.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles