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Qu'est-ce qui fait la valeur de l'expérience ?

Publié le 27/02/2005

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Ou encore, quand je fais l'expérience que mon stylo tombe, c'est à la vue que je fais appelle. Cependant, Aristote explique que l'expérience ne peut se réduire à cela et qu'elle a bien en elle-même sa propre valeur. En effet, un autre élément rentre en compte dans l'expérience, c'est la mémoire. Pour avoir de l'expérience, il ne suffit pas de rencontrer le réel, mais il faut retenir l'objet, la nature et le déroulement de cette rencontre. Si l'expérience n'était qu'une simple sensation, je me brûlerais systématiquement la main. L'auteur explique donc que l'expérience est source de connaissance et notamment du savoir-faire technique. C'est donc un ensemble unifié de sensations et de mémoire qui permet l'expérience. L'expérience a donc une fort grande valeur, car elle permet de connaître, de se prémunir, de comprendre le monde qui nous entoure, et d'unifier des faits similaires pour en tirer des lois. Mais alors, l'expérience ne doit-elle qu'à elle-même sa valeur ?     II.

L’on dit souvent, avec admiration, des hommes âgés qu’ils ont de l’expérience. ‘Avoir de l’expérience’ ou ‘faire l’expérience de’, c’est le fait de vivre soi-même quelque chose, de l’affronter soi-même, de rentrer frontalement en contact avec le monde réel. Mais alors pourquoi se frotter à la réalité, ‘faire l’expérience de’ est-ce une chose importante ? Est-ce que le fait d’avoir des expériences est une bonne chose ? Qu’est-ce qui fait la valeur de l’expérience ? Que nous apporte-t-elle dans la vie ? L’expérience fonctionne sur le mode pratique (contrairement au mode théorique) et nous apporte des connaissances. Tout d'abord, lorsque nous faisons une expérience, nous apprenons quelque chose. Par exemple, si je mets ma main au feu, je vais me brûler, je vais pouvoir en déduire que le feu brûle, qu’il est dangereux, mais qu’il peut aussi subvenir à mes besoins si je l’utilise bien. L’expérience peut aussi nous aider à comprendre le fonctionnement du monde qui nous entoure. Par exemple si je lâche mon stylo, il tombe, si je suis un scientifique, je peux en tirer la loi de la gravité (théorie scientifique). Mais alors, qu’est ce qui confère à l’expérience cette si grande valeur ? La théorie ? L’expérience elle-même ? Le monde qui nous entoure ?

« Cette psychanalyse est bien difficile, peut-être jamais achevée.

Elle est en tout cas l'œuvre des siècles et nous ne devons jamais oublier que la science est une aventure récente.

Il y a des ho sur terre depuis plusieurscentaines de milliers d'années et la physique scientifique date de XVII ième, la chimie du XVIII ième, la biologie dusiècle dernier. En effet, la connaissance spontanée du réel est antiscientifique.

C'est une connaissance « non psychanalysée » où nous projetons nos rêves et nos passions.

C'est ainsi que la « physique » d' Aristote est encore toute mêlée de psychologie.

La cosmologie céleste fait appel à la psychologie de l'âme bienheureuse, la physiqueterrestre d' Aristote s'éclaire par la psychologie de l'âme inquiète.

Aristote distingue deux sortes de corps, les lourds et les légers.

Les corps légers (la fumée) vont spontanément vers le haut alors que les graves (une pierre) semeuvent d'eux-mêmes vers le bas.

Le haut et le bas représentent respectivement le « lieu naturel » des corps légers et des graves.

Les corps inertes sont donc involontairement assimilés à des hommes qui s'efforcent deretrouver leur « chez-soi ».

L'accélération de la pesanteur s'explique par le fait que le pierre « désire le bas » et presse son mouvement comme les chevaux qui, dit-on, vont plus vite lorsqu'ils « sentent l'écurie » .

En langage psychanalytique, on pourrait dire qu' Aristote projette sur sa dynamique un « complexe du home », autrement dit qu'il prête aux corps inertes un goût particulier pour leur domicile pour leur domicile d'élection. « Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis » dit Eluard .

Mais précisément je vois spontanément le monde comme je suis, et il faut tout un travail pour le voir comme il est ; ce travail est le travail de la science.

L'idéal estde parvenir à poser des relations objectives qui ne soient plus le reflet de mes dispositions subjectives.

Pour lascience, le ciel cesse d'être un sujet grammatical, une substance dont le bleu serait l'attribut : le bleu du ciel n'estque l'effet de l'inégale diffusion des rayons du spectre solaire. Ce qui complique la tâche de l'activité scientifique et de l'éducation scientifique, c'est que je ne projette pas seulement sur le monde mes sentiments personnels mais encore toutes les dispositions que je tiens de la traditionsociale.

« L'esprit naïf n'est pas jeune, il est même très vieux » ( Bachelard ) Nous projetons spontanément sur le monde tout ce que qu'on nous a enseigné.

C'est ainsi que les gens du moyen-age voyaient des diables cornus àtous les détours de chemins.

Aujourd'hui nous projetons sur le ciel une culture pseudoscientifique mal assimilée :nous voyons des « OVNI ». Comment parvenir à l'objectivité scientifique ? Si nous n'avons aucune vraie culture scientifique, nous serons tentés de répondre ; il suffit d'éliminer ce qui vient de nos passions, de la tradition, de l'imagination.

Il faut revenir àune perception originelle des choses, laisser parler les faits tels qu'ils sont.

Mais, c'est précisément la perceptionspontanée, originelle qui est chargée de subjectivité, tandis que la réalité scientifique, objective, doit êtrepéniblement construite à partir d'un travail fort complexe.

Ce qui est immédiatement perçu est subjectif ; ce qui estobjectif est au contraire « médiat », construit par détours et artifices.

L'erreur est première, la vérité est toujours seconde disait Bachelard . III. L'expérience est source de sa propre valeur. Husserl montre bien que toute théorie nécessite le recours à une expérience.En effet, lorsqu'une hypothèse est posée, elle doit être confrontée à laréalité, c'est-à-dire qu'elle doit être expérimentée.

C'est cette expérience quiselon son résultat accordera ou non le statut de théorie à l'hypothèse.

Ainsi,non seulement l'expérience est seule productrice de sa valeur, mais en plusc'est elle qui confère à la théorie sa propre valeur.

Comme l'explique l'auteur,une théorie qui se rapporte à la nature pour être vérifiée doit passer par uneexpérience naturelle.

L'expérience est donc ce qui donne son sens à lathéorie.

Conclusion : - Ce qui fait que l'expérience a de la valeur, c'est le fait qu'elle conduise à la connaissance des choses qui nous entourent et au savoir-faire enparticulier technique. - Platon pour sa part ne voit pas là la valeur de l'expérience qui pour lui n'a qu'une valeur péjorative : elle détourne, par les apparences qu'elle présente,du savoir vrai.Enfin, il semble que l'expérience possède bien la valeur de la connaissance carc'est elle qui confère à la théorie son statu.. »

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