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Qu'est-ce qui garantit la vérité de la connaissance scientifique ?

Publié le 10/01/2004

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scientifique
        II. le sujet doit faire l'épreuve des connaissances scientifiques établies        a. On en reste au fait brut si l'on s'en tient à la simple constatation « objective ». La terre tournait autour du soleil bien avant que Copernic ne l'affirme : ce ne sont pas les faits qui ont changé au XVIe siècle, ce sont les concepts scientifiques en voie d'élaboration pour rendre compte des mouvements respectifs des planètes et du soleil, qui ont alors permis de donner un sens nouveau aux phénomènes observés. Bachelard dira, dans La Formation de l'esprit scientifique, qu'en matière de connaissance scientifique, l'objectif n'est pas ce qui est donné, mais ce que l'on doit construire (en raisonnant, en calculant, en élaborant des concepts, en utilisant des instruments, en procédant à des vérifications expérimentales). L'objet scientifique est ce dont on se rapproche par élimination progressive, non pas du sujet (dont l'activité est nécessaire à cette construction), mais de la subjectivité, c'est-à-dire des opinions, des idées toutes faites sur la nature des choses, et que Bachelard appelle « obstacles épistémologiques ». Ces obstacles entravent le progrès de la connaissance : « En fait, on connaît contre une vérité antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation » ; « accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé ». Ainsi les connaissances scientifiques, toujours faillibles, évoluent au rythme de la destruction des obstacles épistémologiques.      b. La théorie ne peut se passer de l'expérience.
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« La raison peut atteindre, dans le réel, ce à quoi elle donne elle–mêmesa forme. «Nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes.» Kant, Critique de la raison pure (1789). • La «révolution copernicienne» opérée par Kant est la suivante: le réelconnaissable n'est pas indépendant de l'esprit, c'est l'esprit qui lui donne saforme.

Nous ne sommes pas passifs face au monde: c'est nous qui lui donnonsles formes sous lesquelles nous le connaissons. Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle deCopernic.

Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur la voie de la sciencemoderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea laTerre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par Copernic ausien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de laconnaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet,replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à lapériphérie.

Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissanceconsiste au juste et quelles en sont les limites. • Dans cette perspective, Kant distingue la raison de l'entendement: l'entendement est l'ensemble des catégoriesqui façonnent le réel.

Tant que la raison se borne à connaître le réel selon les catégories de l'entendement, ellereste dans les limites dans lesquelles la connaissance est possible.

Mais la raison peut aussi s'aventurer à spéculeren-dehors de ces catégories.

Elle sort alors des limites de la connaissance et construit des raisonnements qui nepeuvent pas être vérifiés (par exemple sur l'existence de Dieu...).

D'où le désordre et les débats sans fin entre lesphilosophes.

Le but de Kant dans la Critique de la raison pure est d'examiner les limites de la raison et de mettre finà ces débats. II.

le sujet doit faire l'épreuve des connaissances scientifiques établies a.

On en reste au fait brut si l'on s'en tient à la simple constatation « objective ».

La terre tournait autour du soleil bien avant que Copernic ne l'affirme : ce ne sont pas les faits qui ont changé au XVIe siècle, ce sont les concepts scientifiques en voie d'élaboration pour rendre compte des mouvements respectifs des planètes et dusoleil, qui ont alors permis de donner un sens nouveau aux phénomènes observés.

Bachelard dira, dans La Formation de l'esprit scientifique , qu'en matière de connaissance scientifique, l'objectif n'est pas ce qui est donné, mais ce que l'on doit construire (en raisonnant, en calculant, en élaborant des concepts, en utilisant desinstruments, en procédant à des vérifications expérimentales).

L'objet scientifique est ce dont on se rapproche parélimination progressive, non pas du sujet (dont l'activité est nécessaire à cette construction), mais de lasubjectivité, c'est-à-dire des opinions, des idées toutes faites sur la nature des choses, et que Bachelard appelle« obstacles épistémologiques ».

Ces obstacles entravent le progrès de la connaissance : « En fait, on connaîtcontre une vérité antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation » ; « accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter unemutation brusque qui doit contredire un passé ».

Ainsi les connaissances scientifiques, toujours faillibles, évoluentau rythme de la destruction des obstacles épistémologiques.

b. La théorie ne peut se passer de l'expérience.

Karl Popper présentera l'exigence de la vérification expérimentale.

Selon lui, vérifier une théorie, c'est tester sa résistance au contrôles « négatifs », à ceux dont lesuccès aboutirait à sa falsification : « tant qu'une théorie résiste à des tests systématiques et rigoureux et qu'uneautre ne la remplace pas avantageusement dans le cours de la progression scientifique, nous pouvons dire quecette théorie a fait ses preuves ou qu'elle est corroborée » (K.

Popper, La logique de la découverte scientifique ). Ainsi la théorie est mise à l'épreuve en procédant à des applications empiriques des conclusions qui peuvent en êtretirées.

On tente donc de vérifier les conclusions singulières de la théorie : « si les conclusions singulières se révèlentacceptables, ou vérifiées, la théorie a provisoirement réussi son test […] si les conclusions ont été falsifiées, cettefalsification falsifie également la théorie dont elle était logiquement déduite » (idem).

L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'ilpuisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de lascience empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

». »

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