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Qui peut me dire "TU DOIS" ?

Publié le 22/02/2012

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Dans la tragédie du Grec Sophocle (- 496 / - 406), Antigone perd son frère Polynice, tué devant Thèbes alors qu'il tentait d'en prendre le pouvoir à Créon, qui en exerçait la régence durant l'absence d'¼dipe. Elle voudrait lui rendre les honneurs funéraires, comme le veut la religion, mais Créon le lui interdit. Antigone se retrouve alors devant un dilemme : d'un côté l'impératif absolu des dieux, de l'autre l'impératif politique des hommes, incarné par le roi Créon. Qui, des dieux ou d'un roi, est autorisé à lui dire « tu dois » ?

« Les m½urs se contredisent.

Donc quête d'un principe universel.Sur la nature ? Une morale naturelle ? Mais Sade et Rousseau se contredisent surles éléments censément constitutifs d'une morale naturelle.

Sade affirme que la cruauté estnaturelle (Histoire de Juliette), et Rousseau que la pitié est naturelle (Discours sur l'origine etles fondements de l'inégalité parmi les hommes).

Même problème que pour le droit naturel.Ce n'est donc pas sur la sensibilité qu'on peut fonder la morale, puisque la sensibiliténe conduit pas à une conclusion universelle.

On peut alors tenter de se fonder sur soncontraire, la raison.Contradiction problématique entre une morale fondée sur la sensibilité (Rousseau,Émile, chapitre IV, « La profession de foi du vicaire savoyard ») et une morale fondée sur laraison (Kant, Critique de la raison pratique).Kant voudrait donc fonder la morale sur la raison, dans Fondements de lamétaphysique des m½urs.

« Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par tavolonté en loi universelle de la nature ».

Ici le critère d'un acte moral, justifiant le « tu dois »de manière universelle, aboutit à des ordres universels (non contradictoires) et désintéressés.Or, problème : c'est une universalité impossible à tenir quand elle rencontre une autremaxime universelle : exemple du mensonge qu'il faut produire à un voleur qu'on ne doit pasaider.En outre, il n'y a jamais eu un seul acte désintéressé (critique de Schopenhauer etKant, dans Le monde comme volonté et comme représentation, qui explique que tout acte estaccompli sous l'effet de la volonté, même de manière inconsciente). Transition : nous devons donc chercher un principe plus fondamental.

La moralesemble se fonder sur la religion, sur Dieu.

Kant, dans Opus Postumum, demande d'où vientcette voix qui ordonne en nous.

Il répond : de Dieu. Troisième partie : le fondement des lois religieuses (justifiant qu'à terme ondise « tu dois parce que Dieu l'a ordonné ») Les religions se contredisent (exemples du divorce autorisé ou de la loi du talion deMoïse contre l'interdiction du divorce et le pardon de Jésus)Dieu passe par les hommes pour parler (quel prophète a raison ? Problème desguerres de religion).

Problème supplémentaire des différentes interprétations des livres sacrés(Spinoza, Traité théologicopolitique).

Dieu se contredirait-il ?Retour du problème de la morale, d'après Rousseau, Dieu parle à chaque homme parla voix de la « conscience comme instinct divin » (Émile, ou de l'éducation, chapitre IV).Enfin, ultime problème, on ne sait pas si Dieu existe.

On entend bien une voix,mais est-ce celle de Dieu (comme le pensent Rousseau et Kant) ou des parents intériorisés(le « surmoi » de Freud, dans L'avenir d'une illusion et Malaise dans la culture) ? Descartespensait avoir démontré l'existence de Dieu (Méditations métaphysiques), mais Kant adémontré que cette démonstration ne tient pas, et que l'existence (ou l'inexistence) de Dieuest indémontrable, hors d'atteinte de la raison (Critique de la raison pure). Conclusion Il est très difficile de répondre à la question « Qui est autorisé à dire « tu dois » ? »,parce que chaque principe censé justifier cette injonction de manière universelle, rencontredes problèmes.

La loi juridique paraît en dernier ressort s'appuyer sur un droit naturel biendifficile à fonder dans la nature.

La loi morale ne semble en dernier lieu s'appuyer, par-delà les contradictions de la sensibilité et de la raison, que sur les m½urs, simples faits quise contredisent dans l'espace (les régions) et le temps (les époques).

Enfin, la loi divine nevaudrait qu'à condition que Dieu existe et que ses paroles ne se contredisent pas les unes lesautres par le biais de ses interprètes.Pourtant, de fait, on s'entend souvent dire « tu dois ».

Seul un intérêt ponctuel et partagésemble pouvoir justifier cet ordre, mais de manière partielle, provisoire et factuelle.

Car lesintérêts changent souvent, l'intérêt à court terme contredit souvent l'intérêt à court terme.Enfin, les buts qu'on peut se donner dans la vie s'échouent dans le but suprême de la vie engénéral, tant il est difficile de trouver un sens à la vie susceptible de justifier tous les butsponctuels à l'intérieur d'une vie. \Sujet désiré en échange : Le monde intelligible est-il le principe du monde sensible ?. »

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