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"Qui veut faire l'ange fait la bête" ?

Publié le 17/01/2004

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« L'homme n'est ni ange ni bête et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête. » Pascal La culture et la morale exigent de l'homme des tâches difficiles. Elles lui demandent de renoncer à une vie dans l'instant, à une vie de bête rythmée par ses pulsions pour une vie d'ange réglée par des principes. Mais l'homme se plie rarement tout à fait à ces règles, elles le fatiguent tant qu'il va parfois volontairement les violer pour le plaisir de s'en libérer. Dans ce sens, qui veut faire l'ange fait la bête. Pourtant, les règles de conduite ne sont pas nécessairement des contraintes extérieures à soi, elles peuvent venir d'un choix de vie authentique. L'opposition de modèles de conduite extrêmes tels que l'ange et la bête est peut être le fruit d'une morale trop abstraite qui n'est pas adaptée à la réalité de l'homme. Si au lieu de se proposer des modèles imaginaires l'homme conduit sa vie à partir de la connaissance de soi, peut-il atteindre des fins à la hauteur de ses aspirations?

« LA VIOLENCE ET LA CIVILISATION "La question du sort de l'espèce humaine me semble se poser ainsi : leprogrès de la civilisation saura-t-il, et dans quelle mesure, dominer lesperturbations apportées à la vie en commun par les pulsions humainesd'agression et d'autodestruction ?" Freud, Malaise dans la civilisation, 1929. Aucune civilisation ne peut accepter l'expression ouverte de l'agressivitéhumaine.

Elle doit s'efforcer de s'en protéger.

Seulement l'être humain vitd'innombrables conflits intimes qui résultent d'oppositions à l'intérieur dupsychisme.

En effet, les pulsions inconscientes ne peuvent pas s'exprimer enpleine lumière du fait des interdits et sont, soit sublimées dans des activitésvalorisées par la société, soit refoulées.

La pulsion de vie (Éros) et la pulsionde mort (Thanatos) rythment l'existence de l'individu, le conduisant à désirerla vie ou à la rejeter.

C'est ce flux et ce reflux au coeur de toute viepsychique qui laissent Freud perplexe sur l'avenir de l'espèce humaine. II : La vie morale est est elle possible? L'idéalité morale. 1. La morale est une logique de l'action qui doit permettre à l'homme de réaliser le bien moral à travers ses actes.

Lebien moral peut être défini comme ce qui serait bon pour tout homme indépendamment des ses conditionsparticulières, c'est donc un bien universel et inconditionné.

Selon Kant, pour que l'homme réalise cette fin universelleet inconditionnée, il doit se donner des règles d'actions elles mêmes inconditionnées, pures, valable pour tout êtreraisonnable à tout moment.

La morale vise un idéal, c'est à dire quelque chose qui ne se présentera jamais dansl'expérience.

Cette visée morale est si haute qu'elle semble demander à l'homme de devenir un ange. Bien moral et bonheur. 2. L'idéal intellectuel du bien se distingue du bonheur individuel.

Le bonheur n'est pas forcément moral, il est mêmeparfois à l'opposé de la morale lorsqu'il cherche la simple satisfaction individuelle.

Le bonheur suppose la satisfactiondes désirs, le bien suppose le renoncement à certains désirs.

Le bien être psychique est fortement mis à l'épreuvepar les efforts que demande la morale.

Le désir moral du bien peut se tourner en son contraire dans certainesnévroses en un ressentiment contre les autres et la vie en général. Ascétisme et cruauté. 3. Freud pose à côté des pulsions libidinales guidées par le principe de plaisir une pulsion de mort qui est guidée par unprincipe de destruction.

Cette pulsion est généralement inhibée quant au but et détournée vers des fins utiles à laculture.

Pour ce qui est de la vie morale, cette pulsion est introjectée dans le moi dans une tendance masochiste outournée vers l'extérieur dans une tendance sadique.

L'homme moral retourne cette pulsion contre lui même dans labut de se conformer à l'idéal ascétique ou la détourne à l'extérieur vers un bouc émissaire.

Il y a donc de la cruautéau fond de la vie morale qui est entretenue et développée par la rigueur morale elle même.

Qui veut faire l'ange faitdonc la bête. III : L'éthique Éthique et morale. 1. Il faut distinguer l'éthique de la morale : la morale est un ensemble de normes pour les actes, elle vise le bien engénéral; l'éthique est un rapport raisonné à soi, une connaissance et une construction de soi.

La morale vise desfins trop abstraites, elle néglige le contentement personnel et expose ses sujets à la névrose ou à la révolte.L'éthique ne porte pas son sujet au delà de ses limites, elle se base sur une connaissance de soi pour bien vivreavec soi même et avec les autres.

Elle ne cherche pas à faire l'ange et par là elle ne fait peut être pas la bête. La connaissance de soi 2. L'éthique repose sur la maxime socratique « connais toi toi même ».

La connaissance de soi permet de se proposerdes buts adaptés à soi même.

La connaissance des causes qui nous déterminent nous libère des illusions et dessouffrances qui sont liées à notre ignorance.

La connaissance de soi empêche de se fantasmer dans l'image d'unange, elle évite la désillusion qui fait la bête.

Qu'est ce que le bête sinon celui qui est déçu par idéaux de la cultureet qui les rejette complètement? 3.. »

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