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En quoi l'art permet-il d'accéder à la vérité ?

Publié le 11/08/2004

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La vérité est la propriété objective de la connaissance. Elle relève de la science. L’art quant à lui se place dans le domaine de l’esthétique. On ne saurait alors concevoir le moindre rapport, au premier abord entre l’art et la vérité. Bien plus, l’art est le jeu des apparences, du trompe-l’œil, en ce sens, il s’oppose même au vrai. Il est le faux et relève de la catégorie du non-être. Pourtant, dire que l’art est trompeur ou n’est rien que l’apparence ne disqualifie pas l’art de nous permettre d’accéder à la vérité. Même Platon voyait dans le Beau l’un des chemins d’accès privilégié au Bien et au Vrai, même si sa conception de l’art est spécifique. Mais si l’on comprend l’art à l’aune de l’émergence de l’Esprit absolu, il faut bien voir que l’art nous dévoile ce que nous pouvons pas connaître au premier abord, ce qui la réalité – fruit de l’habitude perceptive – ne voit pas. La vérité elle-même en tant qu’essence a besoin de l’apparence de l’art pour apparaître. Ainsi l’art peut-il mener vers l’Absolu, vers le Vrai. Cependant, l’artiste n’est pas l’hagiographe public. L’art est en son essence contestataire. Or si l’art nous plaît c’est aussi parce qu’il nous éloigne de la vérité par l’imagination. L’art est encore moyen de ne pas dépérir de la vérité.

 

« en revanche une idée qui s'extériorise de manière matérielle : on y a accès par les sens (la vue, le toucher, l'ouïe).• L'oeuvre d'art est donc une synthèse entre la vérité et la beauté.

Car d'une part, elle a une apparence sensible :elle est image, son, rythme ou forme.

D'autre part, elle véhicule une signification.

Elle donne à voir quelque chosed'universel, presque une idée ou un concept.

Elle est spirituelle.• C'est pourquoi dans une oeuvre d'art, on ne peut jamais séparer la «forme » et le « fond ».

Mais cela suffit-il pouraffirmer que l'art nous livre la vérité? 11.

Art et mensonge. • Dans la République, Platon bannit les artistes de la cité parce qu'ils sont trompeurs.

Ils se contentent d'imiter desimitations, c'est-à-dire des productions naturelles qui sont déjà des images de leurs formes intelligibles ou de leursidées.

L'art est aux antipodes de la vérité parce qu'il la déforme deux fois.

C'est cette évaluation de l'art à partird'une conception préétablie et figée de la vérité qui peut faire dire à certaines personnes, dans les musées, que lesDemoiselles d'Avignon de Picasso sont difformes ou que les Nymphéas de Monet sont flous, bref, que l'art estmenteur. Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation dumonde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Ildistingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artisteimitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère , Hésiode , ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-cepas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

etcréditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable àcelui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en aque l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintreest celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace àtrois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'ilest.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf.

les règles de 1a perspective). 2) Parce que l'art n'est qu'imitation . L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous par l'intermédiaire denos sens.

C'est dans la juste mesure où le poète ne s'élève pas au dessus des apparences sensibles qu'il représenteles Dieux à l'image des hommes.

L'art conforte les hommes dans leur erreur première : ce qui est, est ce quiapparaît.

L'art n'est qu'illustration de l'opinion, représentation de la représentation subjective. 3) Parce que l'art n'est qu'imitation d'une imitation, un simulacre .

Dans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés ».

En effet, il y a trois degrés de réalité. · La première, celle qui est vraiment et pleinement, est la réalité intelligible ou Idée.

Pour Platon les Idées ne sont pas des produits de notre intelligence, constitutives de cette dernière (rationalisme) ou formées aucontact de l'expérience (empirisme).

Elles existent indépendamment de notre pensée.

L'Etre est l'intelligible oumonde des Idées.

Cette thèse rend compte et de la connaissance, la réalité est intelligible, objet d'uneconnaissance, et de l'ordre du monde.

C'est parce que le monde est en lui-même intelligible que nous pouvons leconnaître. · La seconde, ensemble des êtres naturels ou artificiels, est seconde, sa réalité est moindre, dans la mesure où elle est imitation de la première.

Les êtres naturels doivent leur existence à un Démiurge qui a façonnéla matière en contemplant le monde des Idées (« Timée » ).

De même le bon artisan fabrique son objet en se réglant sur son Idée.

Ces êtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter. · La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'il. »

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