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En quoi consiste la réflexion philosophique ?

Publié le 29/08/2004

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En réalité, Socrate, fidèle à sa méthode, va introduire le doute chez son interlocuteur par le moyen de l'ironie : en feignant de le complimenter (« quelle bonne fortune extraordinaire... «), il va l'amener à s'apercevoir qu'il ne sait pas ce qu'il croyait savoir, que la simplicité apparente recèle une question plus délicate : au-delà de la pluralité des exemples, comment saisir ce qui les unit ; comment comprendre que, dans leur diversité, ils soient précisément les exemples d'une seule et même idée? La quête philosophique s'efforce de remonter de la multiplicité des exemples à l'unicité de l'idée, de la pluralité des effets à l'unicité de la cause, en un mot, des préjugés au vrai savoir.Curieusement,  Socrate parle de l'idée comme s'il s'agissait d'un être : « par lequel elles sont des vertus et vers lequel aura tourné son regard... «. Il semble ici que ce qui est visé par la recherche du philosophe ne soit pas seulement le sens des mots : la philosophie n'est pas un jeu de mots... ni même un jeu sur les mots! Le but n'est pas de savoir ce que, dans une culture donnée, on entend par le mot vertu ; plus fondamentalement, il s'agit de connaître la cause pour laquelle des actes aussi différents que celui de l'homme, de la femme, ou de l'enfant ont les mêmes qualités : de même que les abeilles ont en commun des caractères constitutifs identiques par leur espèce commune, de même les actes moralement bons doivent avoir une structure essentielle, objectivement identique : ainsi, l'idée que nous avons à l'esprit n'est que la formulation d'une communauté de nature que nous n'avons pas inventée - et qui existerait même si nous l'ignorions.La recherche philosophique peut ainsi être pensée comme une réelle « conversion « : il s'agit de sortir de ses impressions premières, des fausses évidences offertes par la profusion des exemples pour « tourner son regard « vers la réalité. Ainsi, retrouve-t-on ici l'itinéraire célèbre que Socrate présente dans l'allégorie de la caverne (Platon, La République, livre VII) : le prisonnier qui, au fond de la caverne, ne voit que des ombres, est comparable à Ménon, au début de cette page : les choses vont de soi, la question philosophique n'a pas lieu de se poser... en réalité, le désir de connaître la vérité n'a pas pu naître faute d'avoir pris conscience de l'ignorance.

 

La philosophie n'est pas possession de la science et de la vertu, mais une quête de vérité pour devenir meilleur, plus vertueux, au sens où la connaissance de la vérité nous permet de mieux nous réaliser en tant qu'être doué de conscience et de raison.

 

« précisément les exemples d'une seule et même idée? La quête philosophique s'efforce de remonter de lamultiplicité des exemples à l'unicité de l'idée, de la pluralité des effets à l'unicité de la cause, en un mot, despréjugés au vrai savoir.Curieusement, Socrate parle de l'idée comme s'il s'agissait d'un être : « par lequel elles sont des vertus et verslequel aura tourné son regard...

».

Il semble ici que ce qui est visé par la recherche du philosophe ne soit passeulement le sens des mots : la philosophie n'est pas un jeu de mots...

ni même un jeu sur les mots! Le butn'est pas de savoir ce que, dans une culture donnée, on entend par le mot vertu ; plus fondamentalement, ils'agit de connaître la cause pour laquelle des actes aussi différents que celui de l'homme, de la femme, ou del'enfant ont les mêmes qualités : de même que les abeilles ont en commun des caractères constitutifsidentiques par leur espèce commune, de même les actes moralement bons doivent avoir une structureessentielle, objectivement identique : ainsi, l'idée que nous avons à l'esprit n'est que la formulation d'unecommunauté de nature que nous n'avons pas inventée — et qui existerait même si nous l'ignorions.La recherche philosophique peut ainsi être pensée comme une réelle « conversion » : il s'agit de sortir de sesimpressions premières, des fausses évidences offertes par la profusion des exemples pour « tourner son regard» vers la réalité.

Ainsi, retrouve-t-on ici l'itinéraire célèbre que Socrate présente dans l'allégorie de la caverne(Platon, La République, livre VII) : le prisonnier qui, au fond de la caverne, ne voit que des ombres, estcomparable à Ménon, au début de cette page : les choses vont de soi, la question philosophique n'a pas lieude se poser...

en réalité, le désir de connaître la vérité n'a pas pu naître faute d'avoir pris conscience del'ignorance.

L'ironie de Socrate joue le rôle de la contrainte que l'on exerce sur le prisonnier pour le libérer «malgré lui » : Ménon, comme le prisonnier, est amené à faire l'effort de dépasser son habitude intellectuelle.

Ilva être ainsi conduit à découvrir une vérité au-delà des impressions sensibles.La philosophie suppose ainsi un changement de point de vue : les exemples concrets ne donnent pas lieu, pareux-mêmes, à de véritables connaissances ; il faut savoir discerner par la parole (dialexis) l'idée qui en faitl'unité.

La philosophie est ainsi essentiellement dialectique. Aujourd'hui, si l'univers intellectuel et industriel, dans lequel nous vivons après deux mille ans d'histoire, estinfiniment plus complexe que le monde des contemporains de Socrate, l'esprit de la réflexion philosophique n'a paschangé.

Être philosophe, c'est toujours réfléchir sur un savoir qui est, en tant que tel, étranger à la philosophie.

Parexemple, le jeune élève de philosophie est invité à réfléchir sur les sciences, sur la morale, sur l'histoire, c'est-à-direà revenir sur son expérience et son savoir antérieurs pour les méditer. V.

De même qu'à partir du savoir scientifique la philosophie consiste à réfléchir sur les fondements de ce savoir, demême à partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne, se présente comme une réflexion critique sur lesconditions de ce pouvoir.

La technique donne à l'homme des moyens d'action très puissants, mais la philosophie doits'interroger sur les fins qui gouvernent ces moyens.

Et s'il est vrai que la technique nous offre un moyen efficace detransformer notre vouloir en un pouvoir, seule la réflexion philosophique peut nous permettre de voir clair dans notrevouloir.

Seule la philosophie pose le problème des valeurs. De simples sciences de faits forment une simple humanité de fait...Dans la détresse de notre vie...

cette science n'a rien à nous dire.

Lesquestions qu'elle exclut par principe sont précisément les questions quisont les plus brûlantes à notre époque malheureuse pour une humanitéabandonnée aux bouleversements du destin : ce sont les questions quiportent sur le sens ou l'absence de sens de toute cette existencehumaine...

Ces questions atteignent finalement l'homme en tant quedans son comportement à l'égard de son environnement humain etextra-humain il se décide librement, en tant qu'il est libre...

de donnerà soi-même et de donner au monde ambiant une forme de raison.

Or,sur la raison et la non-raison, sur nous-mêmes les hommes en tant quesujets de cette liberté, qu'est-ce donc que la science a à nous dire ? Lasimple science des corps manifestement n'a rien à nous dire,puisqu'elle fait abstraction de tout ce qui est subjectif.

En ce quiconcerne d'autre part les sciences de l'esprit, qui pourtant dans toutesleurs disciplines, particulières ou générales, traitent de l'homme dansson existence spirituelle, il se trouve, dit-on, que leur scientificitérigoureuse exige du chercheur qu'il mette scrupuleusement hors-circuit toute prise de position axiologique.

Mais est-il possible que leMonde et l'être humain en lui aient véritablement un sens si lessciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui est constatable dansune objectivité de ce type ? HUSSERL Articulation des idées Idée centrale : des sciences qui ne s'attachent qu'aux faits (les sciences positives) ne peuvent répondre auxquestions essentielles et angoissantes qui se posent à l'homme.. »

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