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EN QUOI LA MÉMOIRE NOUS LIBÈRE-T-ELLE DE L'EMPRISE DE L'ACTUALITÉ ?

Publié le 10/03/2004

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Réagir. Bien cerner ce qui est nommé «emprise de l'actualité« : qu'est-ce que l'actualité? en quoi peut-elle produire une emprise sur un sujet?. De quelle mémoire s'agit-il? Individuelle ou collective (historique)?. N'y a-t-il pas aussi un poids du passé?

 

Bien cerner ce qui est nommé "emprise de l'actualité": qu'est-ce que l''actualité ? En quoi peut-elle produire une emprise sur un sujet ?

De quelle mémoire s'agit-il ? Individuelle ou collective ?

N'y a-t-il pas également un poids du passé ? Ne peut-on pas parler de l'emprise du passé plutôt que de celle de l'actualité ?

Introduction

  • I. Incohérence de l'actualité.
  • II. Importance du passé pour interpréter l'actualité.
  • III. Ressources de la mémoire.

 Conclusion

« Un événement ne surgit pourtant pas du néant : il a des causes plus ou moins proches, des antécédents, etne peut s'expliquer que parce qui l'a ainsi précédé.

Le paradoxe de l'information contemporaine est que,prétendant dire un maximum de choses, elle ne produit que des micro-informations sans épaisseur temporelle.D'où l'étonnement du public lorsque se produit par exemple une tension internationale particulièrement grave :tout se passe comme si cette situation — qui résulte nécessairement d'un état antérieur — était totalementimprévue, alors même qu'ont sans doute bien été fournies en leur temps, mais sans être inscrites dans unedurée suffisante, les informations qui pouvaient permettre de prévoir qu'en effet la situation devrait évoluerdramatiquement.

C'est alors que doivent être fournis des dossiers explicatifs permettant de saisir les originesdu phénomène : il apparaît clairement que l'actualité n'est compréhensible que lorsqu'elle est inscrite dans uncontexte chronologique, dans une durée plus longue.Le fait d'actualité, pour être répercuté, doit apparaître sous le signe de la nouveauté, du non-répétitif.

Pardéfinition, le nouveau vieillit vite, comme tout objet de consommation qui n'a pas d'autre qualité qu'uncoefficient de surprise.

Ainsi en va-t-il dans tous les domaines où le souci d'informer est mêlé à des enjeuxéconomiques, qu'il s'agisse de la musique de variétés, de la « dernière mode » en art ou du film qu'il faut voird'urgence avant qu'on n'en parle plus.Cette nouveauté vouée à l'éphémère ne doit pas être confondue avec la véritable innovation (en art parexemple) — généralement plus discrètement «lancée» sans l'actualité parce que moins aisément consommable.Mais pour saisir ce qui les sépare, on a besoin de connaître l'état réel d'un domaine — et donc son histoire,parce qu'elle seule peut fournir des références et des critères d'appréciation. Seul le recours à la mémoire — qu'elle soit celle de l'individu, avec ses connaissances et ses souvenirs propres,ou collective: celle que nous proposent les historiens — semble apte à nous aider à mettre en perspective lesévénements livrés par l'actualité.

Il est clair que, pour mesurer la portée symbolique du procès intenté à undirigeant nazi, j'ai besoin de connaître quelque chose de ce que purent être ses méfaits.

Dans un autredomaine, je ne peux apprécier la nouveauté — vantée par l'actualité — d'un film, d'un roman ou d'une pièce dethéâtre, que si l'histoire, même proche, de ces arts ne m'est pas tout à fait étrangère.Quel que soit le secteur considéré de l'actualité, le même constat se vérifie : le tri nécessaire dans ce qu'elledéverse et dans la façon dont elle prétend envahir les consciences ne peut être entrepris que grâce auxcritères que me livre le passé. Par rapport à l'homme, les espèces animales sont dotées d'une mémoire courte.

On comprend que se priver dece que nous fournit la nôtre pour mesurer l'actualité serait se condamner à des réactions immédiates, à desjugements hâtifs et à une perception totalement superficielle du monde.. »

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