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En quoi les métamorphoses des Dieux sont-elles différentes entre elles ?

Publié le 18/01/2011

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Nous allons étudier les métamorphoses des Dieux dans les chants V à XIII de l'Odyssée écrit par  Homère et traduit par Philippe Jaccottet. Nous n'avons pas d'informations réellement sûre sur Homère mais nous pensons que s'était un vieillard aveugle, qui aurait été originaire de Smyrne en Ionie ( c'est une région de l'Asie mineure ) et qui aurait vécu dans l'île de Chios, au VIIIe siècle avant J-C. On pense également que s'était un aède qui composait et récitait des poèmes épiques. L' Odyssée raconte les aventures épiques du voyage d'Ulysse, roi d' Ithaque et ayant combattu à la guerre de Troie et croisant sur son chemin divers Dieu Grecs. 

Nous verrons donc en quoi les métamorphoses de ces Dieux sont-elles différentes entre elles.

Nous verrons en première partie que les métamorphoses peuvent affecter l'esprit et le physique selon le Dieux qui la provoquera, ensuite nous verrons que la métamorphose peut être voulue et nous finirons par voir que la parole joue un rôle de transformation sur les personnes.

 

 Nous verrons dans cette partie que les métamorphoses peuvent affecter le physique mais aussi l'esprit.

La métamorphose peut affecte l'aspect physique tout en gardant l'esprit intact. Les compagnons d’Ulysse par Circé sont métamorphosés en porcs, mais leur âme reste celle d’humains. Après qu'Ulysse est demandé à ses compagnons d'aller voir Circé, tous ce font métamorphoser en cochon, après avoir entendu le chant de celle-ci et bu le philtre magique de la déesse mais, sauf Euryloque en échappera ayant vu le piège arrivé, et ira tout raconter à Ulysse. Hermès va lui donner une herbe contre les sortilèges et il va donc obtenir le retour de ses compagnons. « Ils s'arrêtèrent dans l'entrée de la déesse; / ils entendaient Circé chanter dedans à belle voix […] Elle les conduisit vers les sièges et les fauteuils, puis leur mêla du miel, de la farine et du fromage dans du vin de Pramnos, ajoutant ensuite au mélange un philtre qui devait leur faire oublier la patrie. « Chant X, v. 220 - 221 et v. 232 - 235. «  Des cochons, ils avaient les groins, les grognements, les soies, tout enfin, sauf l'esprit, qui resta esprit de mortel « Chant X, v. 239 – 240.

A l’aide d’Athéna, Ulysse est lui aussi métamorphosé pour mieux être perçu des autres et être accueilli comme il se doit. Ce sera le cas quand Athéna le transformera en homme d'une beauté divine à son arrivé au palais d'Alcinoos : « Alors Pallas, fille de Zeus, le fit paraître / plus grand , plus vigoureux, déroulant sur sa nuque / une toison bouclée comme la fleur de jacinthe. / Comme quand un bon ouvrier, instruit par Héphestos / et Pallas Athéna en toute espèce d'arts, revêt / d'or un objet d'argent, et fait de gracieux ouvrages, / ainsi de grâce elle vêtit sa tête de ses épaules. « Chant VI, v. 229 - 235, ou bien pour se venger, comme à son arrivé à Ithaque où il sera transformé en vieillard afin qu'il se rende chez le porcher sans être reconnu : «  Elle flétrit sa belle peau sur son corps souple, / fit tomber de son chef ses cheveux blonds et lui posa / sur tout le corps la peau d'un homme très âgé, / puis érailla ses yeux jadis si beaux; / elle lui mit d'autres habits, de vieux haillons / crasseux, loqueteux, taché de fumée; / elle jeta dessus une ample peau de cerf, râpée; / lui donna un bâton, une affreuse besace / toute trouée : la bretelle était une corde. « Chant XIII, v. 430 - 438. 

 

La métamorphose peut affecter l’esprit, comme c'est le cas avec l’absorption du lotus qui fait oublier l’idée du retour. Le lotus est le seul aliment qui mangent les Lotophages. « Quand on eut apaisé la soif et l’appétit, / j’envoyai de mes compagnons pour s’informer / quels étaient les mangeurs de pain qui vivaient là ;/[…] Aussitôt, ils partirent se mêler aux Lotophages ; / ceux-ci n’en voulaient pas à la vie de mes compagnons,/ils leur offrirent du lotus pour qu’ils en goûtent. / Mes gens, ayant goûté à ce fruit doux comme le miel,/ne voulaient plus rentrer nous informer,  /mais ne rêvaient que de rester parmi ce peuple / et, gorgés de lotus, ils en oubliaient le retour…« Chant IX, v. 87 – 97.

 

Nous verrons ensuite dans cette seconde partie que la métamorphose peut être voulue.

Lorsque la métamorphose est voulue, elle est alors le fait des dieux. Ils ne peuvent se montrer directement aux hommes qui seraient frappés de stupeur à leur vue. Athéna se transforme en jeune fille ( chant VII ) pour conduire Ulysse au palais d'Alcinoos.

La transformation est aussi une façon de se jouer des autres : à Ithaque, la déesse est d’abord un jeune berger pour accueillir Ulysse à Ithaque ( chant XIII ), puis elle se change en belle femme imposante, une fois que son protégé a compris qui elle était. Elle apparaît notamment en songe à Nausicaa, pour lui suggérer d'aller laver le linge au fleuve avec ses suivantes pour pouvoir accueillir Ulysse qui arrivait sur la terre de Phéacie : « Comme un souffle de vent, elle survint près de son lit, / et, se tenant à son chevet, lui dit ces mots / sous les traits d'une enfant de Dymas, l'armateur, / qui était de son âge et faisait la joie de son âme. / Sous ces traits, Athéna dont l'œil étincelle parla : « Qu'est-ce, Nausicaa, que cette nonchalance ?  [...] «  Chant IV, v. 20 – 25.

 

Il existe en quelque sorte une métamorphose de la mer par trois acteurs différents qui  sont les auteurs du déclenchement des temps : Poséidon, Zeus et les compagnons d'Ulysse : Chant V, v. 282 - 392, entre l'île d'Ogygie de Calypso et la Phéacie, la tempête est crée par Poséidon; Chant X, v. 47 - 55 la tempête est soulevée par les compagnons d'Ulysse mais ils permettent le déchainement de la mer involontairement en ouvrant le cadeau offert par Eole, c'est après cela que des vents contraires se mirent à souffler; Chant XII, v. 403 - 425, la tempête est provoquée par Zeus qui veut satisfaire la vengeance du Soleil car les compagnons ont mangé les vaches sacrées. Le vent est lui aussi une métamorphose, comme la mer et cette transformation est le souhait d' Eole, «[…] il me donna une outre / où il avait bouclé les chemins des vents hululants. / Car le fils de Cronos l’avait créé gardien des vents : / il pouvait les calmer ou les déchaîner à sa guise. / Dans le profond navire il la noua d’un fil d’argent / brillant, afin qu’il n’en pût pas sortir le moindre souffle.«  Chant X, v. 19 - 24.

 

Nous allons voir dans cette dernière partie que l'art de la parole permet de se transformer et d'autres également métamorphosé.

L’art de la parole permet de se maquiller, comme le fait si bien Ulysse qui devient « Personne «, comme « sa ruse «, lui dicte de se nommer pour duper Polyphème, le Cyclope. «  «  Je m'appelle Personne, et Personne est le nom / que mes parents et tous mes compagnons me donnent. « « Chant IX, v. 366 - 367. C'est grâce à cela qu'il a pu rendre le Cyclope aveugle sans que les autres habitants de l'île de Polyphème ne débarquent et donc c'est pour cela qu'il a pu survivre, lui ainsi que ses compagnons au lieu d'être le déjeuner du Cyclope.

 

Le chant des sirènes joue aussi le même rôle que le lotus puisqu’il fait oublier le retour aux personnes qui écoutent leurs chants diaboliques, mais là aussi Ulysse utilisera son intelligence et sa ruse pour ne pas tomber dans le piège : « D’abord tu croiseras les Sirènes qui ensorcellent / tous les hommes, quiconque arrive en leurs parages. / L’imprudent qui s’approche et prête l’oreille à la voix / de ces Sirènes, son épouse et ses enfants / ne pourront l’entourer ni fêter son retour chez lui. / Car les Sirènes l’ensorcellent d’un chant clair, / assises dans un pré, et l’on voit s’entasser près d’elles / les os des corps décomposés dont les chairs se réduisent. « Chant XII, v. 39 – 46.

 

Nous pouvons ainsi conclure que les métamorphoses sont différentes selon les Dieux et les « mortels « qui les subissent. Les pouvoirs de ces Dieux aident notamment à piéger les compagnons d'Ulysse mais la ruse et l'intelligence de celui-ci fera qu'il sera le seul survivant de cette terrible « aventure aux quatre coins de la mer «.

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