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A quoi reconnaît-on une attitude religieuse?

Publié le 05/02/2005

Extrait du document

éléments de réflexion

* L'athéisme théorique. Il consiste, semble-t-il, en la négation explicite de Dieu, au refus de reconnaître tout principe d'unité, transcendant ou immanent à l'univers empirique. La difficulté, lorsqu'on parle d'athéisme, tient au fait de savoir ce que l'on nie exactement en niant l'existence d'un Dieu. Si nier Dieu, c'est nier un Être conçu d'une certaine façon comme une personne, on peut dire sans problème qu'il existe pour le moins des athées théoriques. Mais si Dieu est le nom donné pour d'autres caractéristiques et que le terme « religion « peut s'appliquer à d'autres conceptions que des « religions révélées « et (ou) « personnelles « le problème posé se complique sérieusement. L'on peut se demander alors si toute attitude (théorique ou pratique) valorisant « certaines choses « ne va pas être appréhendée par d'autres (ne valorisant pas les mêmes choses, ou de la même façon) comme une attitude religieuse, non athée.

* La position de Nietzsche.

Il considère que les libres penseurs ne sont nullement « athées « dans la mesure où ils persistent à opérer une identification « métaphysique « entre « l'Être « et « l'Idéal «. Pour les mêmes raisons, il considère que les socialistes sont toujours religieux (et non athées), singulièrement dans leur croyance au progrès. citations * Nietzsche : « Dans quelle mesure subsiste encore la fatale croyance en la providence divine, la croyance la plus paralysante qui soit, pour les mains et le cerveau ; dans quelle mesure, sous le nom de « nature «, de progrès, de perfectionnement, de darwinisme, est-ce encore l'hypothèse et l'interprétation chrétienne qui subsistent ?

Une attitude c'est un ensemble de signes extérieurs (actes) ou intérieurs (opinions relatives à une question) susceptibles de se traduire dans des actes précis. Une attitude (une opinion par exemple) par rapport à un problème peut ainsi se traduire par des comportements hétérogènes voire même en contradiction avec ce qu'elle enveloppe. Il faut insister ici sur la définition de la religion, afin de se demander s'il y a des signes extérieurs de religion, si une attitude religieuse est définissable ? Le terme religion présente un double aspect, l'un subjectif, c'est-à-dire la foi, l'autre objectif tel qu'il se traduit dans les pratiques rituelles. La religion, dans la mesure où elle est définie comme un ensemble de pratiques rituelles institutionnelles, détermine un comportement lié à la communauté religieuse. On peut donc reconnaître une attitude religieuse par un code comportemental : prières, prosternation, vêtements... qui rassemblent les croyants autour d'une même pratique. Etymologie latine : religere : rassembler. Pourtant , l'autre aspect de la religion ne paraît pas visible, ne paraît pas donner naissance à un code comportemental précis. La foi est un sentiment de certitude vécue en relation à un dogme. Elle relie le croyant à Dieu. C'est ce que précise l'étymologie latine du mot "religare" : relier. Cette conviction personnelle ne peut être jugée que par Dieu lui-même.

« Par conséquent toute attitude religieuse en particulier les rites et les cultes, qui sont des pratiques collectives, semanifeste par un respect scrupuleux.

Ce respect s'étend aux personnes qui exercent le ministère du culte ainsiqu'aux lieux qui lui sont réservés.

Illustrez ceci.Il semble bien que le sens du religieux soit suffisamment partagé par tous, même par ceux qui veulent resterétrangers à toute religion particulière, pour que ce respect soit compris universellement et qu'ainsi l'attitudereligieuse soit reconnue.

Il en est ici comme d'une personne qui parle une langue étrangère mais dont on comprendqu'elle s'adresse à nous.Par ailleurs le rite est associé à un mythe, histoire qui raconte un événement primordial révélant les secrets del'existence humaine.

Le rite réactualise cette histoire et par là prend une valeur symbolique qu'il faut comprendre.Cette compréhension suppose la connaissance du mythe, ce qui n'est pas évident pour qui n'entre pas dans laculture où s'inscrit telle religion, ni même parfois pour ceux qui la pratiquent sans y avoir été suffisamment initiés.C'est alors qu'on peut s'interroger sur le sens d'une attitude religieuse, celle-ci n'étant plus qu'un mot qu'onprononce par habitude mais dont on ne connaît plus la pleine signification, même si l'on donne à son geste un sensglobalement religieux.Allons plus loin.

Il se peut que l'attitude devienne insignifiante et ne soit que convenance sociale, étant dépouilléede son sens authentiquement religieux. Examiner ce dernier aspect de la question. Qu'est-ce qui donne son sens à une attitude religieuse, si ce n'est la conviction intérieure des individus qui lapratiquent ? Or ceci relève du sentiment et de la croyance subjectifs, ce que l'on appelle la foi.

Au-delà desmanifestations collectives reconnaissables par leurs gestes symboliques et par le respect qui les entoure, sil'authentique du religieux est dans la foi du croyant, peut-on le reconnaître ? Ne risque-t-on pas de se trouverdevant une attitude de façade, comme l'est le mot du menteur ou plutôt de l'homme de mauvaise foi ?Le menteur a conscience de tromper l'autre, c'est son intention.

Il est clair avec lui-même, son attitude est defaçade pour les autres, mais il le sait.

Et de ce point de vue il présente peu d'intérêt.

L'homme de mauvaise foi n'apas conscience de tromper, c'est pourquoi il se fait illusion à lui-même.

Le premier est Tartuffe, l'autre est unimposteur involontaire.

Il croit que son geste a du sens alors qu'il n'en a pas ; son attitude est de façade, mais il nele sait pas.De cette analyse on peut tirer plusieurs conclusions.

Le religieux ouvrant au mystère du tout Autre, tout croyantn'est-il pas nécessairement un imposteur, son sentiment ne s'adressant qu'à l'image qu'il se fait lui-même de cetAutre sans jamais l'atteindre ? Son attitude manque nécessairement d'authenticité.

Dans ces conditions, où trouverla manifestation d'un sentiment religieux ? Soit, paradoxalement, dans l'absence de toute manifestation.

Soit dansses manifestations collectives dont on sait qu'elles manquent d'authenticité. Ce qui était en jeu. L'impossibilité de reconnaître l'authenticité d'un sentiment religieux, au-delà de ses manifestations collectivesinstituées.. »

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