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A quoi reconnaît-on une attitude religieuse ?

Publié le 04/01/2004

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  •  Examen de l'énoncé.

"Reconnaître": identifier un être à partir de ce qui le manifeste extérieurement. "Attitude": geste, conduite. "Religion": ensemble solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées. On peut distinguer la religion comme institution sociale et la religion comme sentiment et croyance personnels.

  • Reformulation.

Peut-on identifier une attitude religieuse à travers ses manifestations objectives et observables ? Au-delà de la pratique instituée, n'y a-t-il pas à chercher une authenticité du sentiment et de la croyance ? Se manifeste-t-elle ? Comment ?

• Bien mesurer l'ampleur de la question : il s'agit de repérer ce qui caractérise l'attitude religieuse en général — ce qui suppose qu'il existe un fond commun à toutes les religions, en même temps que des caractéristiques universelles, quelles que soient les croyances dans leur détail. • Le terme « attitude « doit être interprété au sens le plus large : pas seulement les comportements, mais aussi les attitudes intellectuelles (que l'on peut tenter de repérer relativement à celles qui se rencontrent dans la science, ou dans la philosophie). • Penser à l'étymologie de « religion « : elle permet de souligner la dimension collective du phénomène, ce dont il doit être possible de déduire certaines constantes.

« Examen de l'énoncé. "Reconnaître": identifier un être à partir de ce qui le manifeste extérieurement. "Attitude": geste, conduite. "Religion": ensemble solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées.

On peut distinguer la religion comme institution sociale et la religion comme sentiment et croyance personnels. Reformulation. Peut-on identifier une attitude religieuse à travers ses manifestations objectives et observables ? Au-delà de lapratique instituée, n'y a-t-il pas à chercher une authenticité du sentiment et de la croyance ? Se manifeste-t-elle ?Comment ? Démarche possible. Le concept central du fait religieux est le concept de sacré, opposé de celui de profane.

Tandis que ce qui estprofane appartient au domaine de l'usage commun et n'impose aucune précaution particulière dans cet usage, lesacré désigne un domaine séparé, inviolable, parce qu'y réside un principe mystérieux, transcendant, puissant etdangereux devant lequel l'homme reconnaît sa faiblesse.Par conséquent toute attitude religieuse en particulier les rites et les cultes, qui sont des pratiques collectives, semanifeste par un respect scrupuleux.

Ce respect s'étend aux personnes qui exercent le ministère du culte ainsiqu'aux lieux qui lui sont réservés.

Illustrez ceci.Il semble bien que le sens du religieux soit suffisamment partagé par tous, même par ceux qui veulent resterétrangers à toute religion particulière, pour que ce respect soit compris universellement et qu'ainsi l'attitudereligieuse soit reconnue.

Il en est ici comme d'une personne qui parle une langue étrangère mais dont on comprendqu'elle s'adresse à nous.Par ailleurs le rite est associé à un mythe, histoire qui raconte un événement primordial révélant les secrets del'existence humaine.

Le rite réactualise cette histoire et par là prend une valeur symbolique qu'il faut comprendre.Cette compréhension suppose la connaissance du mythe, ce qui n'est pas évident pour qui n'entre pas dans laculture où s'inscrit telle religion, ni même parfois pour ceux qui la pratiquent sans y avoir été suffisamment initiés.C'est alors qu'on peut s'interroger sur le sens d'une attitude religieuse, celle-ci n'étant plus qu'un mot qu'onprononce par habitude mais dont on ne connaît plus la pleine signification, même si l'on donne à son geste un sensglobalement religieux.Allons plus loin.

Il se peut que l'attitude devienne insignifiante et ne soit que convenance sociale, étant dépouilléede son sens authentiquement religieux. Examiner ce dernier aspect de la question. Qu'est-ce qui donne son sens à une attitude religieuse, si ce n'est la conviction intérieure des individus qui lapratiquent ? Or ceci relève du sentiment et de la croyance subjectifs, ce que l'on appelle la foi.

Au-delà desmanifestations collectives reconnaissables par leurs gestes symboliques et par le respect qui les entoure, sil'authentique du religieux est dans la foi du croyant, peut-on le reconnaître ? Ne risque-t-on pas de se trouverdevant une attitude de façade, comme l'est le mot du menteur ou plutôt de l'homme de mauvaise foi ?Le menteur a conscience de tromper l'autre, c'est son intention.

Il est clair avec lui-même, son attitude est defaçade pour les autres, mais il le sait.

Et de ce point de vue il présente peu d'intérêt.

L'homme de mauvaise foi n'apas conscience de tromper, c'est pourquoi il se fait illusion à lui-même.

Le premier est Tartuffe, l'autre est unimposteur involontaire.

Il croit que son geste a du sens alors qu'il n'en a pas ; son attitude est de façade, mais il nele sait pas.De cette analyse on peut tirer plusieurs conclusions.

Le religieux ouvrant au mystère du tout Autre, tout croyantn'est-il pas nécessairement un imposteur, son sentiment ne s'adressant qu'à l'image qu'il se fait lui-même de cetAutre sans jamais l'atteindre ? Son attitude manque nécessairement d'authenticité.

Dans ces conditions, où trouverla manifestation d'un sentiment religieux ? Soit, paradoxalement, dans l'absence de toute manifestation.

Soit dansses manifestations collectives dont on sait qu'elles manquent d'authenticité. Ce qui était en jeu. L'impossibilité de reconnaître l'authenticité d'un sentiment religieux, au-delà de ses manifestations collectivesinstituées.. »

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