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A quoi reconnaît-on une science ?

Publié le 13/01/2004

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Descartes, notamment, est le parfait exemple du savant qui attache autant d'importance aux spéculations abstraites qu'aux innovations technologiques. Il a joué, et joue toujours pour le scientifique le rôle d'un modèle. Ne formule-t-il pas, dans la sixième et dernière partie du Discours de la méthode, le programme de toute la science moderne, en réclamant un savoir capable de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la la nature » ? Ne place-t-il pas au premier rang de ses préoccupations la développement de la médecine ?¦ Mais le souci d'efficacité est plus propre à la technique qu'à la science. Cette dernière est en effet avant tout une quête de connaissance plutôt que la recherche de procédés pratiques. La science est un « savoir » bien plus qu'un « faire ». De plus, si l'action matérielle efficace était le signe infaillible de la science, on ne pourrait donner ce nom aux mathématiques pures. Il nous faut donc chercher un autre critère de scientificité que celui de l'efficience matérielle.B - On la reconnaît à sa méthode¦ Lorsque nous qualifions une thèse de « scientifique », n'entendons-nous pas par là qu'une vérification en est toujours possible par la voie la plus universelle et la plus simple, celle de l'expérience ?

« 2.

À CHAQUE SCIENCE SES CARACTÉRISTIQUES Même si l'on disserte volontiers sur la science, sur sa nature ou sur ses progrès, en fait, on n'étudie jamais quedifférentes disciplines ayant un nom générique commun (science) et un adjectif qui les spécifie : sciencesphysiques, économiques, humaines ou naturelles.

Il est, en conséquence, plus indiqué de distinguer plusieursgrandes espèces de sciences, plus vastes qu'un savoir déterminé, mais plus précises que la connaissancescientifique en général. A - Les sciences expérimentales Sous le terme de « science », nous nous représentons le plus souvent ce modèle scientifique, que l'on nommeaussi « sciences de la nature ».

Il comprend notamment la physique, la chimie et la biologie, ainsi que toutes lesdisciplines étudiant la matière, vivante ou inerte.

Son objet est donc d'abord connaissable de façon empirique.

Toutefois, la simple observation de la nature ne suffit pas.

La recherche scientifique commence seulement si l'onabandonne la singularité du phénomène naturel pour ne considérer que ses propriétés universelles et quantifiables.Le savant observe une classe d'objet, isole ses propriétés et formule une hypothèse sur leur cause.

Pour que cettehypothèse soit scientifique, il faut qu'elle concerne tout objet de cette classe et donc qu'elle s'exprime sous laforme universelle d'un schéma mathématique.

La méthode de ce type de science prend donc racine dansl'expérience mais en abstrait, c'est-à-dire en mathématise, les données.

On reconnaît aussi une science expérimentale à ses procédés de vérification.

Si une série d'expériencesindéfiniment reproduite n'infirme pas l'explication avancée, si la formule mathématique rend effectivement comptedes phénomènes observés empiriquement, l'hypothèse est réputée vraie, tant qu'aucune expérience ne vient lacontredire, et reçoit le nom de « loi de la nature ». B - Les sciences « pures » Ce type de science, qui comprend la logique et les différentes branches des mathématiques, se distingue duprécédent par son objet.

Les nombres ou les figures géométriques, tout comme les systèmes logiques, ne sont eneffet pas donnés avant la recherche, dans l'expérience, ils sont construits par l'esprit humain.

Donc, la méthode nes'appuiera pas ici sur l'intuition sensible mais sur des définitions pour établir, par déduction, des propositions outhéorèmes.

Le principal procédé de vérification est la démonstration : une proposition est dite « valide » si elle est démontrée,c'est-à-dire si elle est rattachée par une série d'étapes dont chacune consiste en l'application d'une règlepréalablement reconnue, à une ou à plusieurs propositions premières dont la validité est postulée et que l'on nomme«l'axiomatique ».

En somme, l'ultime critère de scientificité est, en l'occurrence, la cohérence logique del'enchaînement démonstratif. C - Les sciences humaines Ces sciences prennent pour objet les manifestations de la culture humaine.

Aussi, à chaque aspect de notreexistence sociale peut correspondre une discipline; par exemple la sociologie étudie la structure des sociétés et lalinguistique, les systèmes de langue.

Leur méthode recourt à l'observation et à la formulation d'hypothèses toutcomme les sciences expérimentales.

Durkheim préconise, par exemple, cette démarche en sociologie. Mais l'objet de ces sciences n'est que partiellement quantifiable, aussi, l'hypothèse n'a-t-elle pas ici la forme d'uneloi mathématique.

Elle consiste en une interprétation.

De plus, on ne reproduit jamais à l'identique une situationhumaine, comme on peut répéter indéfiniment une même expérience chimique.

Ces savoirs sont donc privés devérification expérimentale au sens strict.

Pour confirmer une hypothèse, il faut, certes la confronter aux faits, mais une «loi» ainsi corroborée n'aura pas uneforce prédictive aussi grande qu'une loi physique.

Comme elle ne possède ni l'universalité d'une explication purementquantitative, c'est-à-dire mathématisée, ni la force que donne la vérification expérimentale, elle énoncera seulementdes lois probables. Les caractères de la science. La connaissance scientifique est : a) générale.. »

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