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En quoi la réflexion sur les sciences nous instruit-elle sur l'esprit humain ?

Publié le 23/03/2004

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esprit

Or ce qui caractérise avant tout l'esprit scientifique, c'est le sens du problème : « Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. « Même une connaissance acquise par un effort scientifique n'est pas définitive et doit être questionnée. Des manières de poser les questions, des habitudes intellectuelles qui furent utiles et saines à une époque, à un moment de l'évolution de l'esprit scientifique, peuvent, à la longue, entraver la recherche. L'acquis ou ce qu'on croit acquis peut être un facteur d'inertie pour l'esprit.En fait, les crises de croissance de la pensée impliquent une refonte totale du système de savoir. Il suffit, pour s'en convaincre, de citer par exemple : le passage de la théorie mécanique de Newton, qui était, pourtant, bien assise, à la théorie de la relativité qui remit tout en cause et qui suscita des questions qu'on ne pouvait même pas imaginer avant. La théorie de Newton était un système bien homogène, qui avait permis d'unifier les lois planétaires de Képler et la loi de la chute des corps de Galilée en expliquant le trajet elliptique des planètes autour du soleil comme une chute indéfiniment retardée. Cette théorie rendait compte de phénomènes divers, comme la variation de la pesanteur selon la latitude, ou encore le mouvement des marées. Or , c'est précisément ce pouvoir d'unification et d'explication qui peut séduire le savant et arrêter son questionnement.

La philosophie se donne comme finalité essentielle la connaissance de la nature humaine et l’acquisition de la nature humaine et l’acquisition de la vérité en toutes choses. Au premier abord, il semble évident qu’elle ne nécessite pas de la réflexion sur les sciences et qu’une expérience personnelle peut suggère au philosophe pour lui procurer la connaissance de l’homme. Mais nombreux sont ceux qui ne s’y sont pas satisfaits et qui ont donné la primauté de l’acquisition de la certitude aux sciences. Cette conception s’éloigne cependant de celle de la métaphysique et c’est le danger de la science. La philosophie, elle, met l’homme au centre de son étude et réfléchit sur toutes les autres études du point de vue interne de l’homme, à la différence des sciences. La réflexion sur les sciences est donc utile à la philosophie qui ne peut s’en passer mais il faut toujours considérer qu’elle est un moyen et non une fin pour la philosophie.

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« autour du soleil comme une chute indéfiniment retardée.

Cette théorie rendait compte de phénomènes divers,comme la variation de la pesanteur selon la latitude, ou encore le mouvement des marées.

Or , c'estprécisément ce pouvoir d'unification et d'explication qui peut séduire le savant et arrêter son questionnement.L'esprit scientifique exige donc le doute l'anxiété, le refus de toute certitude : « Préciser, rectifier, diversifier,ce sont là des types de pensées dynamiques qui s'évadent de la certitude et de l'unité et qui trouvent dans lessystèmes homogènes plus d'obstacles que d'impulsions.

»Si donc l'homme animé par l'esprit scientifique désire savoir, c'est pour mieux interroger aussitôt.

En fait, toutethéorie scientifique qui règne longtemps finit par le devenir trop familière et se charge d'un conceptpsychologique trop lourd.

Autrement dit, elle amasse trop d'images, de métaphores, et perd peu à peu « sonvecteur d'abstraction, sa fine pointe abstraite ».BACHELARD débusque « les obstacles épistémologiques », autrement dit, tout ce qui fait obstacle à laformation et au développement de l'esprit scientifique : l'expérience immédiate, la connaissance générale, lerecours à des images, la volonté de rechercher un principe d'explication unique (connaissance unitaire etpragmatique), la substantialisation (qui consiste à attribuer à un même objet des qualités occultes et intimes :on parla, par exemple, de la vertu « dormitive » de l'opium), l'animisme (par exemple comparer la terre au corpshumain, ou appliquer le concept de maladie aux objets matériels), la libido (sexualisation latente dansd'immenses domaines de la recherche, en particulier dans la pharmacopée du XVIII ième et dans les recherchesélectriques de la mêmes époque).Le dernier obstacle, le plus inattendu et même le plus paradoxal, est celui de la connaissance quantitative.Inattendu et paradoxal, car on oppose généralement la connaissance qualitative (connaissance pré-scientifique) à la connaissance quantitative (connaissance scientifique).

Il faut, dit BACHELARD, « réfléchirpour mesurer et non mesurer pour réfléchir » et donc se méfier des « précisions exceptionnelles » qui «prétendent épuiser d'un seul coup la détermination quantitative » d'un objet.

Ce qui compte avant tout, cesont les relations des objets entre eux.

Or, lorsqu'elles sont nombreuses, l'approximation est une nécessitéméthodologique.Dire que « en revenant sur un passé d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir », cela signifie que lavérité n'est pas donnée, qu'elle se construit à partir d'erreurs, qu'elle requiert des ruptures permanentes avecle savoir déjà acquis, mais aussi avec des manières de penser, qu'elle exige même une réforme de l'esprit, unevéritable catharsis : il s'agit d'épurer l'esprit de ses images, de ses fantasmes, de ses complaisances pour l'intuitionpremière.

La vocation scientifique exige un renoncement complet à tout ce qui est de l'ordre de la subjectivitéhumaine. Le mérite de BACHELARD, c'est d'avoir montré la positivité de l'erreur, d'avoir souligné fortement que le vrai nes'oppose pas au faux, comme la lumière aux ténèbres.

La science ne peut progresser que sur fond de crise.Tout ce qui est décisif ne naît que malgré ou contre.

La raison doit refuser toute prétendue vérité définitive,toute maturité intellectuelle qui ne sont que des obstacles sur la voie de la connaissance.

Crises, subversions,mutations, tels sont les maîtres mots de l'épistémologie bachalardienne qui est la réponse adéquate à larévolution einsteinienne en physique. Une source d'enseignements pour l'éthiqueLa science contemporaine est toujours, désormais, une affaire collective (équipes pléthoriques de chercheurs, etc.).Les progrès fulgurants que la science a réalisés au cours des deux derniers siècles fournissent des renseignementsédifiants, d'autre part, sur la puissance de l'ingéniosité des hommes, qui se sont rendus peu à peu, selon l'expressionde Descartes, «comme maîtres et possesseurs de la nature».Ces progrès, par les destructions massives et les nouveaux dangers qu'ils ont pu entraîner, ont rendu noscontemporains moins euphoriques que leurs aînés à l'égard des effets de la science et de sa nouvelle toute-puissance .. »

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