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A quoi sert la philosophie ?

Publié le 10/03/2004

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philosophie
L'opinion est surgissement spontané d'idée ; elle n'est pas le résultat d'un processus conscient de réflexion. C'est la conscience spontanée qui a des opinions, seule la conscience réfléchie peut passer de l'opinion à la connaissance.  D'un tel point de vue global, on affirmerait donc que la philosophie sert à comprendre autrement, ou mieux, ce qui paraît aller de soi pour le non philosophe. Qu'elle vise la sagesse sans être jamais certaine de l'atteindre. Le philosophe est un ami de la sagesse et ne prétend pas la posséder comme un dogmatique est certain de posséder la vérité. Qu'elle encourage à la lucidité, à la prise de conscience la plus développée. Que même elle peut proposer - que l'on pense à Kant - une conception particulièrement rigoureuse de la moralité, et ainsi «servir à» mieux se conduire. Car, telle est l'utilité de la philosophie, celle de se conduire moralement pour accéder au bonheur. Que l'on songe ici aussi aux grandes sagesse antiques que sont les stoïcisme et l'épicurisme.On constate ainsi que son utilité est d'un ordre très différent de celle que l'on peut rencontrer dans les autres domaines intellectuels: il s'agirait d'une utilité sans rapport avec l'intérêt pratique où économique, purement intellectuelle - mais s'accompagnant éventuellement d'un sentiment de satisfaction : philosopher servirait ainsi à mieux vivre sa vie, et à trouver des règles morales susceptibles de rendre la vie des hommes meilleure.
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« qu'elle ignore souvent en quoi il consiste...

"Ce faisant, on considère toutefois la philosophie indépendamment de son histoire — comme si elle demeuraitindéfiniment semblable à elle-même.

Rien n'est moins sûr.C'est sans doute dans sa version hégélienne que le système philosophique trouve sa réalisation la plus aboutie:l'ambition de comprendre s'y affirme aux dimensions de l'histoire entière de l'humanité et de l'Esprit.

Philosopher y apour but de transposer dans un système rigoureusement articulé de purs concepts rien de moins que le Monde lui-même.Tout système philosophique — Descartes, Hume, Kant, etc.

— procède de la sorte.

Il produit des concepts oùviennent se «résumer» les choses, les êtres, les événements.

Et la philosophie apparaît ainsi comme une productiontrès particulière, puisque, élaborant des éléments abstraits, son efficacité se marque en apparence à la seuleconstitution d'une bibliothèque inachevable.Cette bibliothèque toutefois n'est pas « lettre morte » puisqu'on constate que les thèmes et conceptsphilosophiques se diffusent, à plus ou moins long terme, dans la mentalité — jusqu'à d'ailleurs y perdre leur sensoriginel et leur rigueur.

Sans utilité du point de vue pragmatique, la philosophie se trouverait ainsi dotée d'uneefficacité ambiguë — si l'on admet qu'elle n'est guère responsable des avatars que subissent progressivement sesconcepts lorsqu'ils se vulgarisent.C'est précisément parce qu'il veut en faire autre chose qu'un ensemble de représentations plus ou moins adéquates,éventuellement capable de faire évoluer les mentalités mais non le réel, et de la sorte toujours en retard d'unebataille (Hegel avait bien dit que la philosophie, comme la chouette, ne prend son envol qu'une fois les faits accomplis), que Marx en propose une définition nouvelle, susceptible d'enmodifier la portée et de lui conférer un but concret.

La chouette de Minervene prend son envol qu'aucrépuscule.(Principes dela philosophie du droit) Minerve est la déesse dela sagesse et sonattribut est la chouette.C'est dire que lephilosophe commence àréfléchir quand lesautres hommes, ceux quiagissent, ont terminéleur tâche.

Le philosopheréfléchit sur ce qui adéjà été accompli, aprèsque cela ait étéaccompli. La philosophie s'affirme alors, dans sa version marxiste, comme unecomposante de la praxis, dialectiquement liée à l'action (notammentrévolutionnaire, mais pas exclusivement) de telle façon qu'elle en constitue àla fois l'analyse et la conséquence, tout en y trouvant son critère de vérité (ou d'erreur si elle se trompe).

Dès lors,la philosophie trouve un but: préparer la révolution.

Mais du même coup, elle prépare son extinction puisque si larévolution confirme sa validité en la réalisant, on voit mal quelle forme elle pourrait prendre après la révolution (saufà s'installer sous l'aspect d'un «marxisme» sclérosé, transformé en «philosophie d'État» officielle — ce qui esteffectivement bien le contraire de la philosophie classique et de sa position critique — comme ce fut le cas enU.R.S.S.).«À quoi sert la philosophie?» Lorsqu'elle se retrouve «au service de» quoi que ce soit (la théologie au Moyen Age ou,plus récemment, la révolution) elle risque de disparaître.

Lorsqu'elle s'affirme indépendante, on lui reproche sonidéalisme, ou son inutilité.

Mais cette dernière, peut-être faut-il la comprendre au sens où la philosophie est elle-même sa propre fin et ne peut être considérée comme un moyen.

Autonome, la philosophie ne «sert» en effet à riend'immédiat — sauf à montrer qu'à côté des pensées utilitaires, il reste un espace de pensée interrogative, capablede mettre en question l'utilité elle-même.. »

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