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La raison est-elle la chose du monde la mieux partagée ?

Publié le 31/07/2004

Extrait du document

* Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable «).* Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences.* Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal.* Par opposition à la foi : la « lumière naturelle «, naturellement présente en tout homme.* Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience)* Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène).* Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons). "Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée: car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres,mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien." René Descartes, Discours de la Méthode (1637).

Raison

La raison est la faculté propre­ment humaine de juger.

On distingue généralement l'usage théorique de la raison qui consiste en une capacité à distinguer le vrai du faux et l'usage pratique (ou moral) par lequel l'homme est capable de reconnaître le bien et le mal.

« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée.

» « René Descartes, Discours de la méthode 30 I.:affirmation inaugurale du Discours de la méthode, rédigé de manière inédite en français (1635), semble flatter le lecteur en reconnaissant à chacun la possession égale de la raison : nul ne peut se prévaloir d'une intelligence supérieure, pas plus une élite intellectuelle que l'autorité de la tradition philosophique. Toutefois, la satisfaction est de courte durée, car Descartes précise immédiatement que « ce n'estpas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien».

La possession du bon sens, ou faculté de juger, ne saurait se contenter d'elle-même.

À l'inverse, une telle suffisance la conduirait à se fourvoyer dans la facilité du préjugé, ou à être trompée par les charmes du vraisemblable.

C'est pourquoi l'ouvrage, en retraçant l'itinéraire intellectuel de son auteur, est autant le récit de ses erreurs que l'exposé du chemin pour s'assurer du vrai. Chacune des règles que Descartes y propose défi.nit simultanément une recommandation et un danger à éviter.

Simples et efficaces, elles sont destinées à guider notre raison grâce au modèle mathématique fondé sur des idées parfaitement claires et distinctes. Le droit de penser par soi-même ne permet donc pas de légitimer toutes les opinions.

La formule de Descartes doit essentiellement s'entendre comme une mise en garde destinée à tous ceUJC qui s'engagent à rechercher la vérité.

Car il serait bien présomptueUJC de croire qu'émettre un avis, même fondé sur le « bon sens », suffit à le justifier! I Un grand moraliste contemporain de Descartes ironisait également sur cette incorrigible prétention des hommes à détenir la pleine faculté de juger : « Tout le monde se plaint de sa mémoire, et personne ne se plaint de son jugement.» François de La Rochefoucauld 56 1 Citations philosophiques expliquées. »

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