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La raison peut elle s'égarer ?

Publié le 27/02/2008

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  Troisième partie : La critique de la raison par elle-même.   3.1 La distinction entre raison théorique et raison pratique.   « Mais, comme, au point de vue de la morale, j'ai seulement besoin que la liberté ne soit pas contradictoire en elle-même, et qu'ainsi, du moins, elle se laisse concevoir sans qu'il soit nécessaire de l'examiner plus à fond, que, par suite, elle ne mette aucun obstacle au mécanisme naturel du même acte (envisagé sous un autre rapport), ainsi la doctrine de la moralité garde sa position et la physique aussi la sienne. Or, cela n'aurait pas lieu, si la Critique ne nous avait pas instruits auparavant de notre inévitable ignorance par rapport aux choses en soi et si elle n'avait pas limité à de simples phénomènes tout ce que nous pouvons connaître théoriquement. La même illustration de l'utilité positive des principes critiques de la raison pure se montrerait si nous envisagions le concept de Dieu et celui de la nature simple de notre âme, mais je n'y insiste pas pour être court. Je ne peux donc jamais admettre Dieu, la liberté, l'immortalité en faveur de l'usage pratique nécessaire de ma raison, sans enlever en même temps à la raison spéculative ses prétentions injustes a des vues transcendantes. Car, pour arriver à ces vues, il faut qu'elle emploie des principes qui ne s'étendent en fait qu'aux objets de l'expérience possible, mais qui, dès qu'on les applique à ce qui ne peut pas être un objet d'expérience, transforment réellement aussitôt cette chose en phénomène et déclarent impossible toute extension pratique de la raison pure. Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance. » KANT, Critique de la raison pure, préface à la seconde édition.

« de ces distinctions.

Cependant qu'ils s'essaient à cette tâche ardue, aucune difficulté ne les décourage ; ilspassent des cas particuliers aux principes généraux et poussent encore leurs enquêtes à des principes plusgénéraux ; ils ne se tiennent pour satisfaits que s'ils arrivent aux principes primitifs qui, en toute science,limitent nécessairement la curiosité humaine.

Bien que leurs spéculations paraissent abstraites et mêmeinintelligibles au commun des lecteurs, ils visent à obtenir l'approbation des lettrés et des sages ; et ils sepensent suffisamment payés du labeur de toute leur existence s'ils peuvent découvrir quelques véritéscachées qui peuvent contribuer à instruire la postérité.

» HUME, Enquête sur l'entendement humain, I. 2.2 La raison est portée à dépasser ses limites. « Le premier de ces deux hommes célèbres (Locke) ouvrit grande la porte à l 'exaltation de l'esprit , parce que la raison, une fois qu'elle a des droits de son côté, ne se laisse plus tenir en lisière par de vagues appels à lamodération.

» KANT, Critique de la raison pure, Analytique des concepts C2 S1. Transition : en montrant que la raison peut se fourvoyer au-delà de son domaine légitime d'investigation nousmontrons certes bien ses limites mais reste flou son statut une fois cette limitation mise en évidence.

Quedevient la raison si elle peut s'égarer ? Troisième partie : La critique de la raison par elle-même. 3.1 La distinction entre raison théorique et raison pratique. « Mais, comme, au point de vue de la morale, j'ai seulement besoin que la liberté ne soit pas contradictoireen elle-même, et qu'ainsi, du moins, elle se laisse concevoir sans qu'il soit nécessaire de l'examiner plus àfond, que, par suite, elle ne mette aucun obstacle au mécanisme naturel du même acte (envisagé sous unautre rapport), ainsi la doctrine de la moralité garde sa position et la physique aussi la sienne.

Or, celan'aurait pas lieu, si la Critique ne nous avait pas instruits auparavant de notre inévitable ignorance parrapport aux choses en soi et si elle n'avait pas limité à de simples phénomènes tout ce que nous pouvonsconnaître théoriquement.

La même illustration de l'utilité positive des principes critiques de la raison pure semontrerait si nous envisagions le concept de Dieu et celui de la nature simple de notre âme, mais je n'yinsiste pas pour être court.

Je ne peux donc jamais admettre Dieu, la liberté, l'immortalité en faveur del'usage pratique nécessaire de ma raison, sans enlever en même temps à la raison spéculative ses prétentionsinjustes a des vues transcendantes.

Car, pour arriver à ces vues, il faut qu'elle emploie des principes qui nes'étendent en fait qu'aux objets de l'expérience possible, mais qui, dès qu'on les applique à ce qui ne peutpas être un objet d'expérience, transforment réellement aussitôt cette chose en phénomène et déclarentimpossible toute extension pratique de la raison pure.

Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une placepour la croyance.

» KANT, Critique de la raison pure, préface à la seconde édition. Citation : « Je dus donc abolir/mettre de côté le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance » / « Ich musste das Wissen aufheben, um zum Glauben Platz zu bekommen » Cette citation est extraite de la préface à la seconde édition de la Critique de la Raison Pure de Kant – en AK III, 19. Le fait que Kant souligne dans le texte les deux notions « savoir » et « croyance » nous invite à nous interroger sur la naturedu rapport entre ces deux notions : radicale opposition, complémentarité, exclusion.

Le savoir exclut-il la croyance ? Lacroyance exclut-elle le savoir ?La traduction de aufhebe n par abolir peut naïvement laisser entendre que Kant accorde un primat à la croyance au point d'abolir, de mettre fin aux prétentions du savoir.

Cependant la pensée kantienne est plus complexe.

Qu'entend Kant parmettre de côté le savoir ? Il faut y voir une entreprise de limitation des prétentions du savoir.

Le savoir est limité à la sphèrephénoménale, autrement dit à ce qui nous apparaît.

Kant en distinguant le phénomène de la chose en soi limite strictement lesavoir aux phénomènes qui sont soumis au déterminisme, à une stricte causalité.

Cette limitation qui est le but de la Critique de la Raison pure laisse donc une place pour la croyance.

Relève de la croyance tout ce qui n'est pas à la portée de la science, en d'autres termes tout ce qui n'est pas de l'ordre de la pensée scientifique qui n'atteint que des objets construitspar le sujet lui-même.

On ne peut à proprement parler de ce qui est de l'ordre de la croyance que négativement.

Séparersavoir et croyance s'explique dans la philosophie kantienne par le dualisme entre intelligible / phénoménal.

L'homme ne peut. »

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