Devoir de Philosophie

La raison peut-elle servir le mal ?

Publié le 11/09/2011

Extrait du document

Nous sommes alors en mesure de nous demander ce qui peut pousser l’individu à choisir le mal plutôt que le bien. L’homme pourrait choisir de faire le mal en ayant conscience de le faire, sans cependant en éprouver du plaisir mais parce qu’il est poussé à choisir le mal. On peut imaginer que l’individu peut vouloir atteindre un objectif à tout prix et qu’il décide à un moment donner de faire le mal pour parvenir à ce but. Ainsi Thérèse dans Les âmes fortes semble choisir le mal par moment, pas sans savoir ce qu’elle fait, puisqu’elle réfléchit et organise tout, mais parce qu’elle a un objectif social et financier.

« ce mal ?En effet il est concevable que pris dans cette folie du mal on prenne plaisir à agir mal, que l’on ne soit pas moinsmotivé par le mal en lui-même que par les bénéfices que l’on pourra en tirer.

En effet Thérèse dans Les âmes fortessemble prendre du plaisir à manipuler les gens non seulement parce qu’elle peut en faire ce qu’elle veut et qu’ellepeut tirer avantage de cela mais aussi car elle en tire une satisfaction personnelle.

Ainsi Thérèse semble représenterle mal incarné qui fait le mal en ayant pleine connaissance de cela et qui en prend du plaisir.

On peut toujours,comme Rousseau penser que c’est de par son vécu qu’elle arrive à représenter le mal à ce point, que c’est lasociété qui a transformé sa véritable nature, il n’en demeure pas moins vrai que Thérèse apparait réellementmauvaise, surtout par rapport aux Numance qui sont le bien absolu dans toute leur générosité, leur bonheur parfaitet propre.

De même Lady Macbeth apparait comme l’être pervers qui fait basculer Macbeth dans le mal en l’incitantau meurtre.

Mais on a ainsi une représentation plutôt manichéenne du monde avec l’être pervers qui pousse l’êtrebon au vice, ce qui fait que l’être bon est puni et l’être mauvais triomphe car étant le mal absolu il sait se prémunircontre le mal que l’on pourrait lui rendre.Nous somme en mesure de nous demander si cette représentation manichéenne du monde avec le bien d’un côté etle mal pur et absolu de l’autre est réellement valable et si l’on ne pourrait pas parfois confondre le bien avec le malcar ils seraient consubstantiels. Le monde manichéen que l’on se représente est assez difficile à percevoir en réalité car on peut toujours trouverune explication au mal autre qu’une entité absolument maléfique et on s’aperçoit régulièrement que le mal est assezambigu, qu’il n’est pas toujours où on le croit.

En effet, dans Les âmes fortes selon le point de vue, on peut penserque le personnage d’où émane le mal est Firmin ou Thérèse.

Effectivement, si le mal peut sembler s’exprimer àtravers Firmin au premier abord car il parait manipulateur, fourbe et violent, le véritable mal est plus dissimulé et sejoue des apparences pour s’exprimer véritablement au travers de Thérèse à qui l’on ferait confiance sans hésiter.

Demême, si c’est bien Macbeth qui effectue l’acte ultime du mal, on voit que celui-ci y est fortement incité par safemme.

Nous pouvons alors nous demander si le véritable mal ne réside pas dans ces influences démoniaques et sil’expression du mal n’est pas qu’un aboutissement de tout un réseau impalpable du mal.

Ces deux personnages quesont Thérèse et Lady Macbeth sont assez ambigus car ils paraissent bon mais sont en réalité pétris de mal.On observe aussi parfois un renversement des valeurs et des personnages qui peuvent quitter la candeur del’enfance protégés par l’institution familiale, n’ayant pas à faire de choix et donc ne pouvant exprimer le mal, commeThérèse qui, dès qu’elle est confrontée à la dureté de la vie choisit le mal pour pouvoir atteindre ses idéaux.

Ou biencomme le vicaire savoyard, on peut faire des actes du mal, se rendre compte que ce n’est pas ce que l’on souhaiteréellement et changer de voie encore pour suivre un idéal de paix, de simplicité.

Si le bien et le mal résulte des choixde ces personnages nous pouvons nous interroger sur la pleine conscience de ceux-ci à agir bien ou mal.

En effet sion peut être poussé à faire le mal et entrer dans une sorte de folie du mal qui nous fait perdre nos repères,comment pourrait on alors sortir de cette folie pour décider de faire le bien si nous n’avons plus notion du bien et dumal.

Ainsi la repentance ne serait-elle qu’une illusion ? De plus nous pouvons nous demander sur quoi sont fondésnos principes et si l’homme était naturellement mauvais alors que serait le bien et que serait le mal ?Si l’homme peut à la fois désirer faire le bien et faire le mal, alors le bien et le mal peuvent bien se mêler dans sonesprit jusqu’à le rendre fou, n’est-ce pas alors que le bien et le mal sont consubstantiels car ils s’expriment de lamême manière à travers des décisions, selon nos idéaux pour nous et pour autrui.

De plus nous pouvons nousdemander si le mal n’est pas relatif à nos préjugés et si ce qui est mal dans une culture par exemple peut apparaitrecomme bien dans une autre.

Ainsi l’anthropophagisme est mal dans nos cultures judéo-chrétiennes apparait commemal car un homme ne peut manger son frère, et dans d’autres culture il apparait ainsi que le « frère » manger se voithonoré car il trouve une utilité à sa mort qui réside dans la survie de ses frères.

Même le meurtre qui dans toutes lescultures est l’expression ultime du mal pourrait être envisagé comme n’étant pas mal, en effet la mort d’un hommemême de la main d’un autre homme ne représente pas forcément quelque chose de mal dans le cadre de la nature,en revanche cela est contre tous nos modèles de sociétés qui reposent sur la vie en commun qui suppose que l’onne se tue pas les uns les autres.

Ainsi le mal et le bien sont bien consubstantiels, ce qui pousse l’individu à se situerau-delà du bien et du mal. Si l’existence du mal peut s’expliquer par l’ignorance car l’homme désire d’abord le bien pour lui et pour les autres ilen arrive parfois à choisir de faire le mal.

En effet il peut désirer quelque chose dont l’obtention nécessite de faire dumal et ainsi opter pour le mal en ayant conscience ou non que c’est mal, mais l’homme peut aussi recevoir desinfluences l’incitant à opter pour le mal.

Ces influences rendent le mal difficile à cibler et encore plus à juger ou àpunir.

En revanche l’individu peut aussi entrer dans une folie du mal en éprouver du plaisir et ainsi perdre toutdiscernement entre le bien et le mal.

L’homme peut donc confondre les valeurs et désirer à la fois le bien et le malqui ne sont pas des valeurs absolues mais consubstantielles et relatives.

Cela rend un individu complexe car pétri àpartir de ces deux extrêmes et cela nécessite de placer l’homme au-delà de ces valeurs.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles