La raison et le sensible ?
Publié le 07/02/2004
Extrait du document
«
inductif, nous permet de penser que si les sens nous ont trompés une fois, deux fois, trois fois, c'est qu'ils sonttrompeurs ?
La raison instruit-elle à elle seule ?
• Cependant, quelle connaissance la raison pourrait-elle nous apporter à elle seule, indépendamment de touteexpérience sensible ? Peut-on aller jusqu'à dire que seule la raison instruit ? Peut-on soutenir que l'expérience nenous est d'aucun secours pour ce qui concerne la connaissance ?
• Pour examiner la distinction raison/sensible et trancher en faveur du rationalisme ou de l'empirisme, il nous incombede nous demander quel rôle l'expérience joue dans l'acquisition de la connaissance.
EMPIRISME & RATIONALISME.
A) L'empirisme.
L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad quel'expérience est la source de toutes nos connaissances.
Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume , que des « copies de nos impressions sensibles ».
Non seulement l'expérience est la source de nos idées mais encore elle explique l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notre esprit.
Qu'il s'agissed'association par ressemblance (deux idées s'appellent l'une l'autre quand leurs objets ont été donnés denombreuses fois soit l'un à côté de l'autre, soit l'un après l'autre).
C'est toujours dans des expériencesantérieures et répétées que se trouve la raison de ces associations.
Une autre solution consiste à affirmer que toutes les connaissances de l'homme, y compris les principes de la raison dérivent de l'expérience.
C'est ainsi que pour Locke , il n'existe ni connaissance ni principe inné.
Dans « Essai sur l'entendement humain », critiquant l'innéisme de Descartes , Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant toute expérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme une tablette de cire, vierge de touteécriture.
Nos idées simples viennent de la sensation et de la réflexion.
Les idées complexes et en particulier lescatégories de substance, de mode et de relation sont le produit de la combinaison des idées simples.
Pour Humeaussi les principes de la raison ne sont pas innés mais acquis par l'expérience.
Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait Descartes , innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience.
On peut décomposer la philosophie empiriste de la connaissance en trois moments.
1.
L'origine des idées .
L'esprit, dit Locke , est d'abord une page blanche, une « table rase » (tabula rasa).
« Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'homme, toujours agissante et sans borne, lui présente avec une variété presqueinfinie ? D'où puise-t-il tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutesses connaissances ? A cela je réponds d'un mot : de l'expérience.
C'est le fondement de toutes nosconnaissances, c'est de là qu'elles tirent leur première origine .
» (« Essais sur l'entendement humain »). L'expérience est donc d'abord pour l'empirisme une réponse à la question de l'origine des idées.
Ainsi, uncertain nombre d'idées naissent dans l'âme des « observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles » (idem).
C'est le cas d'idées comme « dur », « mou », « blanc », « jaune »...
Locke les appelle des « idées de sensations » : nous nous les représentons que parce que nous avons eu l'expérience sensible du mou, du blanc, du jaune....
Pour un empiriste, un aveugle de naissance ne saurait avoir aucune idée descouleurs.
Les autres idées viennent non de l'expérience externe, mais de l'expérience interne ; cad desobservations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».
Telles sont les idées de « joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »...
Ce sont des idées de réflexions.
Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume , des « copies » des impressions sensibles.
2.
La composition des idées .
En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions- nous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peuxme représenter une montagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à lapossibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.
L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (telles les idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples.
3.
La signification des mots .
L'expérience comme contrôle.
L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver la valeur de nos pensées ou plus exactement.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La raison et le sensible
- Critique de la raison pure Emmanuel Kant Esthétique transcendantale, § 8 Il est d'abord nécessaire d'expliquer, aussi clairement que possible, notre opinion sur la constitution de la connaissance sensible en général, afin de prévenir tout malentendu à ce sujet.
- Dieu est sensible au coeur, non à la raison.
- Dieu n'est-il sensible qu'au coeur et non à la raison ?
- Quelle part la raison et l'expérience sensible prennent-elles à la connaissance ?