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La raison est-elle universelle ?

Publié le 22/01/2004

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Si toutes nos connaissances reposent en définitive sur des intuitions qui nous font atteindre la réalité elle-même, notre savoir est considérablement étendu par l'élaboration rationnelle du donné intuitif : grâce à la raison, l'esprit, en se fondant sur les données expérimentales, déborde toujours plus le domaine de l'expérience; ensuite, par une organisation logique des connaissances acquises, il approfondit sans cesse son intelligence du réel.  Or, l'armature de cette activité et de ce savoir est constituée par les principes de la raison : dans les sciences mathématiques, dont l'objet n'est qu'une abstraction de l'esprit, n'intervient que le principe d'identité avec ses dérivés, le principe de contradiction et le principe du tiers exclu; dans les sciences expérimentales qui cherchent à déterminer les lois de la réalité concrète, comme d'ailleurs dans la pensée pratique complètement engagée dans le réel, les principes que nous venons d'énumérer restent toujours nécessaires pour assurer la correction logique des opérations mentales; mais le levier essentiel du progrès, de la découverte et de la preuve est le principe de raison suffisante qu'on invoque le plus, souvent sous une de ses formes dérivées, le principe de causalité et le principe de finalité.

 

« niveau de développement auquel la raison n'apparaît pas ou n'apparaît guère : la vie psychique s'explique alorstotalement ou principalement par le jeu des associations.

Mais dès que la pensée prend le caractère rationnel, ellese conforme aux principes qui régissent l'activité intellectuelle de l'adulte civilisé.Il y a donc bien un progrès de la raison en ce sens que les hommes, à mesure qu'ils s'instruisent et se formentl'esprit, s'habituent à penser plus rationnellement et à éliminer de leurs jugements les facteurs extra-rationnels quiles faussent.

Mais ce progrès s'effectue toujours dans le même sens et consiste dans l'extension à des domainesnouveaux de principes d'abord admis dans la partie du réel la plus aisée à connaître : c'est ainsi que le principe deraison suffisante a été progressivement étendu du règne minéral à celui du vivant, puis à l'activité humaine,individuelle ou collective, et même à des faits psychiques qui, comme les lapsus ou les rêves, semblent ne releverque du hasard; la tentative faite par E.

MEYERSON de ramener l'explication causale à l'explication par l'identité nousfournit un autre exemple du progrès de la rationalisation tel que le concevait la philosophie classique. Selon une célèbre formule de Leibniz , ces principes « sont nécessaires comme les muscles et les tendons le sont pour marcher quoiqu'on n'y pensepoint ». Ces principes ne figurent jamais explicitement dans nos raisonnements mais ilssous-tendent toutes les démarches. a) Le principe d'identité. C'est d'abord le principe d'identité qui est à tel point fondamental etnécessaire (sans lui aucune pensée ne serait possible) que son énoncédéconcerte toujours un peu (tant il paraît aller de soi) : « Ce qui est, est ; A est A ».

Par exemple, lorsque le géomètre a défini le triangle et qu'il entreprend de déduire toutes les propriétés des triangles, il va de soi qu'ilprend toujours le concept de triangle au sens où il l'a défini.

Le sens de ceconcept reste identique dans tous les moments du raisonnement.

Sans celanotre pensée serait tout à fait incohérente. On le formule ainsi : « Une chose est ce qu'elle est » ou encore « A est A ». Ce principe fondamental exprime simplement le besoin qu'a la pensée d'être enaccord avec elle-même.

Il nous oblige à ne pas changer la définition desconcepts en cours de raisonnement. b) Le principe de non-contradiction. Sa formule est : « Une chose ne peut pas, en même temps, être et n'être pas » ou encore « A n'est pas non A ». Aristote a donné de ce principe la définition suivante : « Un même attribut ne peut pas être affirmé et nié d'un même sujet en même temps et sous le même rapport. » Par exemple, o ne peut pas dire à la fois d'une plante qu'elle est verte et qu'elle n'est pas verte. Le principe de Contradiction n'est que la forme négative du principe d'identité.

Aristote l'énonce ainsi : « Il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas au même sujet sous le même rapport. »Par exemple, le cheval d'Henry IV ne peut pas être à la fois blanc et non blanc.

Le principe.

Ou bien il pleut, en cemoment, ou il ne pleut pas.

Le principe du tiers exclu élimine une troisième éventualité. c) Le principe du tiers exclu. Il découle du principe de non-contradiction.

On le formule ainsi : « De deux propositions contradictoires, si l'une est vraie, l'autre est nécessairement fausse et réciproquement » ou encore « Entre A et non A, il n'y a pas de milieu ». Autrement dit, deux solutions sont possibles à l'exclusion d'une troisième.

Par exemple, une plante est verts ou ellesne l'est pas. En mathématiques, le raisonnement par l'absurde établit la vérité d'une proposition en démontrant que la propositioncontradictoire est fausse en raison des conséquences contradictoires qu'elle entraîne. On le voit, les principes logiques assurent la cohérence interne de tout discours. II.

— L'antithèse : LA MUTABILITÉ (Conception dialectique.) A.

Faits contraires à la conception classique.

— La conviction de l'immutabilité des principes de la raison a été fortement ébranlée chez nombre de philosophes contemporains par une observation plus attentive et plus étenduede la pensée humaine et surtout par le développement de la physique dans le sens de l'infiniment grand et del'infiniment petit.a) La variabilité de la pensée des hommes suivant la latitude, la civilisation et même les dispositions individuelles aété signalée depuis qu'on réfléchit et a fourni le principal argument des sceptiques de tous les temps..

Mais on aprocédé au cours de ce siècle à une étude plue méthodique des mécanismes intellectuels des diverses catégoriesd'humains et on a cru observer en particulier que les principes directeurs de la pensée changent quand on passe de. »

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