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Est-il raisonnable d'aimer ?

Publié le 05/02/2004

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Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même (...). On n'aime personne que pour des qualités empruntées. » Pascal, Pensées, 1670 (posth.) « Je pourrais posséder toute la connaissance et comprendre tous les secrets, je pourrais avoir toute la foi nécessaire pour déplacer des montagnes, mais si je n'ai pas d'amour, je ne suis rien. » Saint Paul, Première Épître aux Corinthiens, der s. apr. J.-C. La charité : « C'est la foi quand elle a pour objet le semblable.

« et que l'on pourra être heureux ? Au contraire, il peut faire régresser le sujet et l'obliger à vivre dans un mondeimaginaire : il sera dépendant d'une image, d'un idéal inaccessible.

Locke explicite le désir comme malaise dansl'Essai sur l'entendement humain : « Ce malaise, on peut le nommer d'après ce qu'il est : désir, malaise de l'esprit dû à un bien absent ; douleur du corps quelle qu'elle soit, toute inquiétude de l'esprit, est un malaise...

autant l'ondésire un bien absent, autant on vit douloureusement son absence.

Et donc on peut envisager un bien absent sansdésir ; mais dans la mesure où quelque part il y a du désir, il y a du malaise ».

Il ne faut pas désirer ce que nous nepossédons pas car ce vide sera encore plus insupportable à supporter.

Le désir amoureux n'est donc pas du toutraisonnable : il implique une plus grande détresse que celle initiale.

D'ailleurs le désir est opposé aux besoins, qui euxsont essentiels, vitaux : logiquement il faudrait répondre à ces besoins plutôt qu'à ces désirs.

En effet, il arrivesouvent que les désirs nous fasse perdre la raison au point de négliger nos besoins : le désir nous coupe l'appétit,nous empêche de dormir...

Il est donc plus raisonnable de maîtriser ces désirs pour ne pas perdre la raison : « Etceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour merendre content » (Descartes, Discours de la méthode ). L'amour ne semble donc pas prendre en compte la raison, les sentiments s'opposent à cette raison : ilsnous font agir de manière irrationnelle et irréfléchie : « On ne peut pas dire pourquoi .

La raison de l' amour , c'est l'amour .

La raison de l' amour , c'est qu'on aime .

» (Vladimir Jankélévitch, Qui suis-je ).

Malgré tout, certains amours et même certains désirs peuvent être considérés comme raisonnable après réflexion. Ensuite, l'amour dans plusieurs de ces conceptions est tout à fait rationnel : au contraire ne serait t-il pasaberrent de dire que je n'aime pas ma mère, l'être qui ma donné la vie ou que je n'aime pas l'être qui me permetd'être heureux et me permet une certaine stabilité ? D'abord, nous savons que l'homme est un être spirituel, doué d'une intelligence et qu'il possède la raisonuniverselle : ceci fait parti de sa nature.

D'autre part, il est certain que l'homme est un être qui est capable d'aimé,ceci est aussi une caractéristique de l'homme.

Donc dans sa définition, l'homme est à la fois raisonnable et capabled'aimer : étant définit ainsi on ne peut pas dire que l'homme n'est pas raisonnable lorsqu'il aime car sa raisonuniverselle ne disparaît pas lorsqu'il éprouve des sentiments.

Il est vrai que l'homme peut agir selon ses sentimentsdans ces cas là, mais il est tout à fait possible qu'il agisse grâce à sa raison dans la même situation car celle ci esttoujours présente : il suffit qu'il maîtrise ses sentiments et pulsions.

Dans l'antiquité, on croyait aussi au bonheurparfait grâce à une simple activité rationnelle, à la vie contemplative.

Il est donc tout à fait envisageable d'aimerune idée, une vision de la vie : être tout simplement amoureux du Savoir.

Cette passion n'est pas du toutirrationnelle vu que le sujet cherche seulement à acquérir le vrai et la réalité et donc de vivre rationnellement.

Cetteconception a été décrite par Platon dans le Banquet comme l'amour philosophe : « Il (l'Amour) n'est jamais ni dansl'indigence, ni dans l'opulence et qu'il tient de même le milieu entre la science et l'ignorance, et voici pourquoi.Aucun des Dieux ne philosophe et ne désire devenir savant, car il l'est ; et, en général si l'on est savant, on nephilosophe pas ; les ignorants non plus ne philosophent pas et ne désirent pas devenir savants ; car l'ignorance aprécisément ceci de fâcheux que, n'ayant ni beauté, ni bonté, ni science, on s'en croit suffisamment pourvu.

».Ainsi Eros cherche le Savoir car il sait qu'il est en partie ignorant et ne sait pas tout : ce qui est une preuve desagesse, Eros est un être raisonnable.

Il y a un dernier amour spirituel qui dans un sens est raisonnable : l'amour deDieu.

Par définition Dieu veut le bien et désir que l'homme soit bon et possède une morale.

Ainsi, si l'homme désirevouer sa vie à la religion, il décide de mener une vie consacrée aux autres et à faire le bien.

Dans cette optique,l'amour permet à l'homme de se diriger sur la voie de la sagesse. Il est tout aussi vrai de dire que l'amour est raisonnable, s'il nous procure du bonheur sans autre condition.En effet, L'amour permet de nous rendre conscient de notre humanité, de notre bonté.

Car aimer et être aimé enretour permet de vivre dans une certaine stabilité et sérénité.

Le but essentiel et d'essayer de rendre le partenaireheureux, de le combler : comme les deux personnes s'aiment, elles vivront alors dans un bonheur mutuel et sansfaille.

Les deux êtres se seront trouvés : chacune sera la moitié de l'autre.

Il est commun de penser que chacunpossède sa moitié quelque part et qu'une fois celle ci trouvée nous pourrons vivre un amour parfait.

Cette vision deshommes dépourvus de leur moitié et de la quête de celle ci a été décrite par Platon dans Le banquet : « C'est de ce moment que date l'amour inné des hommes les uns pour les autres : l'amour recompose l'antique nature, s'efforce defondre deux êtres en un seul, et de guérir la nature humaine...

chacun cherche sa moitié ».

Il est tout à fait morald'essayer de rendre la personne que l'on aime heureuse, c'est un signe de bonté et s'oppose à l'égoïsme.

Le bonheurn'est-il pas acte de vertu ? Cependant, il existe d'autres formes d'amour ou les deux êtres sont pareillementheureux : grâce à la famille et aux amis.

La mère aime son fils/fille et le/la fils/fille aime également sa mère.

On aimel'être que l'on a mit au monde et l'on aime la personne qui nous a donné la vie et nous a éduquée le plus justementpossible : C'est un amour gratuit et inné, il serait irrationnel que ce ne soit pas ainsi.

Ainsi dans ce cas il est évidentet raisonnable d'aimer.

L'amitié est aussi une relation particulière basée sur un amour mutuel et sur le respect del'autre.

L'amitié c'est cet équilibre entre l'amour et l'amitié : c'est une relation fondée sur la confiance, l'entre aide,la complicité : il n'y a pas de jalousie, pas de différents, juste une vie partagée fraternellement entre deuxpersonnes.

« L'amitié est cependant quelque chose de si tendre dans la douceur de la sensation d'une possessionréciproque qui s'approche de la fusion en une personne, que si on la laisse reposer sur des sentiments et que l'on nesoumet pas cette communication réciproque et cet abandon à des principes ou à des règles rigides qui gardent de lafamiliarité et qui limitent l'amour réciproque par les exigences du respect, elle sera à tout instant menacéed'interruption ».

D'après Kant ( Métaphysique des moeurs ) c'est justement dans la pluralité et la complexité des sentiments mit en jeu que réside la difficulté de la véritable amitié.

Mais cet équilibre atteint alors la relation peut. »

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