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Est-il raisonnable de renoncer à ses désirs ?

Publié le 26/04/2011

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   La raison, définie par l’homme, sert à poser des limites au bien et au mal, à cheminer vers le bonheur recherché par tous en limitant la souffrance. Le désir, lui, pousse l’homme consciemment vers des besoins qui procureraient du bien mais sans direction précise, seulement contrôlés par des pulsions corporelles. De ce fait naît la question de si volontairement négliger ses désirs afin d’arriver à la vérité ultime est réellement être en accord avec la raison. Dans l’actualité, le désir est une chose considérée comme indomptable et passionnelle, qui attire l’homme vers des choses parfois irréalisables qui peuvent le pousser à la folie. Les crimes passionnels expriment parfois un manque de réflexion et de mesure des situations causées par le désir. Cette conception du désir répandue dans la société est néanmoins contrastée à celle qui consiste à dire que le désir est toutefois vital et pas toujours démesuré . Comment alors définir ce que le désir représente pour un être ? Empêche-t-il une conduite qui suit la raison et la rend impossible ? Suffit-t-il de consciemment et volontairement effacer tout désir pour atteindre la vérité ? Ou plutôt faut-il trouver un moyen de faire coexister le désir à un certain degré avec la raison afin de trouver le juste milieu qui conduira au bonheur ? 

« et non pas seulement a l'incomplétude et à la douleur.

Mais on peut se demander si courir après le bonheur enréalisant ses désirs vaut la peine lorsque les déceptions sont plus importantes que le plaisir procuré par l'obtentionéventuelle de ce bonheur. Désirer consiste à constamment se projeter dans le futur, ne pas vivre dans le présent comme le voudrait la raisonencrée dans une vérité stable.

Cela consiste donc à échapper au réel et de se trouver dans une situation dissipéeet confuse, puisque c'est le corps qui dirige principalement ces besoins.

Volontairement suivre ses désirs amèneraitl'homme à de grandes déceptions et à laisser son imagination prendre le dessus de sa conscience : le contraire de laraison.

Suivre un contrôle permanent de son être serait donc une bonne manière d'échapper aux mauxqu'engendrent ses désirs.

Mais, comme philosopher est en tant que tel un désir, qui est donc impossible à satisfaire,le but du philosophe est inaccessible.

Être sage c'est avouer tout savoir, donc ne rien manquer et ne rien désirer.

Lesens de cette pratique perd donc toute sa valeur si les désirs doivent être renoncés.

Pourtant, on observe que laphilosophie permet justement à faciliter l'accès à une vérité et donc un bonheur sans devoir renoncer à tous sesdésirs et en se concentrant sur un futur où cet idéal se réalisera.

Il est donc possible de faire coexister les désirsavec sa seule raison sans s'encrer dans le présent.

N'est-il pas sot d'être en inertie face au Monde, sans aucuneraison de vivre mis à part vivre en accord avec la raison ? L'essence de l'homme repose dans le désir.

Aucun hommene se suffit à lui-même, sans contact avec l'extérieur qui pourrait combler ses manques. Le désir est vital à l'homme, sans nécessairement être déraisonnable Le désir ne peut être défini comme un seul manque éprouvé, c'est une source d'énergie pour l'homme.

Il n'existe pasde bons ni de mauvais désirs, mais plutôt différentes sortes de désirs qui mènent a la complétude de l'homme.

Unclassement des désirs selon Epicure distingue les désirs qui sont naturels et nécessaires, comme la faim, des désirssimplement naturels, comme l'amour, des désirs vains artificiels et irréalisables, comme la gloire.

Dans Lettre aMénacée Epicure vante le mérite de peser ses désirs, et d'agir avec volonté afin de ne garder que les désirs quicontribuent au bien-être de l'esprit et du corps.

Pour lui, le bonheur réside dans le plaisir qui provient de laréalisation de désirs.

Le choix des désirs constitue la liberté de l'homme et donc son essence même.

En séparant lesdésirs vitaux de ceux qui sont vains, l'homme évite la douleur et réveille son enthousiasme pour vivre pleinement desdésirs.

Ces désirs choisis ne sont donc pas déraisonnables en fin de compte, puisqu'ils permettent l'obtention dubonheur.

La raison mène plutôt à voir que le désir est essentiel à la vie si l'on ne veut pas tomber dans la folie quiexprime un manque total de contrôle sur ses désirs et donc une perte de perspective du monde. La perte de désir est comme la perte du sens de la vie.

La conception d'objets que l'on juge bons est créée par nosdésirs ; sans ce désir plus rien dans le monde ne pourrait créer de l'enthousiasme dans une vie.

Dans EthiqueSpinoza qualifie le désir comme : « Le Désir est l'appétit avec la conscience de l'appétit », comme si de nos désirsnaissait une prise de conscience de sa propre volonté.

L'homme est celui qui pose les limites à ses désirs, mais il nepeut pas y renoncer puisqu'ils existent, il peut seulement choisir de ne pas les réaliser.

Cette volonté, ou thumos,permet de mettre des limites aux désirs pour qu'ils ne prennent pas le dessus de la raison.

Il n'y a cependant plus deraison d'agir lorsqu'il n'y a plus de désir puisque c'est lui qui guide l'homme dans des directions qui le définissent.

Ledésir est ce qui permet de donner de la valeur à ses objets; il n'y aurait aucun sens au monde si le désir ne créaitpas une vision du monde et un sens de valeur pour l'homme.

La raison varie donc avec les désirs, et les désirs sontsujets à la volonté de l'homme qui les trie.

Ceci fait penser à une forme de définition de soi tant recherchée parl'usage de la raison. Le choix de ses désirs permet à l'homme de se définir et d'établir une loi à son existence.

En faisant le tri de sesdésirs, on choisit ce qui va nous définir.

Lors de la réalisation d'un désir, on contribue à notre être, on définit nosvaleurs.

En allant à la poursuite de choses rendues bonnes par le désir, l'homme établit une connaissance de soi.Ses désirs illustrent sa personnalité et les bornes de son existence.

La plupart des activités de l'homme ne sont pasvitales, mais résultent d'un désir de dépasser l'aspect strictement biologique de l'être.

Le désir de l'inutile, comme larecherche du luxe par exemple, permet de prouver son humanité en tant qu'être capable d'atteindre la satisfaction àtravers la conscience de ce que représente ce type de désir.

En pesant ses plaisirs, l'homme devient autonome carc'est lui-même qui se définit, et il atteindra l'autarcie qui est le bonheur de se suffire à soi-même.

Les désirs doiventdonc êtres réfléchis avant toute action afin d'aboutir à une connaissance du soi et une maîtrise de soi-même.

Lesdésirs sont tous de la même nature, leur analyse permet de différencier ceux qui ont un but positif envers l'être deceux qui conduiraient à la débauche.

Ceci montre que le désir peut être une puissance conductrice de l'homme versla raison. L'analyse du désir permet de comprendre qu'y renoncer n'est pas raisonnable, c'est plutôt une renonciation de laliberté.

Le désir est déraisonnable seulement s'il n'est pas sujet à la volonté qui guide l'homme vers la vérité de sonexistence.

Un homme ne peut pas être raisonnable s'il ne peut pas se satisfaire à travers ses désirs pour des chosesauxquelles il a associé des valeurs indispensables à la définition de qui il est.

Sans ces repères, l'homme ne sauraitpas associer un but à son existence, et perdrait sa raison de vivre.

L'homme ne possède pas la raison, mais ladésire.

Le désir caractérise l'homme car c'est grâce à lui que l'objet en question devient intéressant et motive.

Laraison n'existe jamais parfaitement sous la forme de sagesse chez l'homme d'où la notion de philosophe qui exprimecette imperfection.

Comme atteindre la sagesse est impossible, le philosophe cherche à trouver la raison la plusproche de la sagesse pour la suivre.

Il faut trouver le juste moyen où le désir de la raison est motivé par d'autresdésirs volontairement réalisés.

En modifiant ses désirs, l'homme peut alors s'adapter au monde et être satisfait de. »

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