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Les rapports de l'âme et du corps

Publié le 16/01/2004

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Ma volonté est capable de mouvoir mon corps à tout instant. Plus curieusement mes préoccupations, mes chagrins psychiques peuvent provoquer de véritables maladies organiques (ulcère à l'estomac par exemple) que la médecine psycho-somatique a bien étudiées au XX siècle. II. L'interaction de deux « substances » aussi différentes, comme disait Descartes, a toujours paru mystérieuse aux philosophes. Comment mon esprit, étranger à l'espace, indivisible, peut-il être étroitement lié à mon corps, ce fragment d'étendue géométrique indéfiniment divisible ? Comment ce qui est conscience, intériorité pure, peut-il être en rapport avec l'extériorité, la dispersion ? D'où le dualisme cartésien qui, malgré les relations étroites de l'âme et du corps, proclame l'opposition des deux substances, livrant ainsi à la philosophie un problème irritant, car aucune philosophie ne peut s'accommoder d'un dualisme. Toute philosophie est avant tout recherche d'unité. III. Le dualisme n'est pas seulement irritant au point de vue métaphysique, il est dangereux au point de vue moral.

« intérieure, et qui se vit dans la durée.

Si vous pouviez; disait déjà Leibniz, vous promener dans un cerveau comme dans un moulin, vous ne verriez partout que des dispositifs pour transmettredes mouvements et rien d'autre.

Aujourd'hui certaines machines électroniquesparviennent à imiter la complexité du cerveau humain et peuvent produire descalculs, un comportement d'automates.

Ce qu'une machine matérielle neproduit pas c'est la conscience, la pensée.

Supposez un mécanisme mille foisplus compliqué, qui exécute les mouvements adaptés les plus étonnants, iln'en sortira pas pour cela la moindre pensée.

Voilà l'objection fondamentaledes spiritualistes et qui, de la façon du moins dont le problème est posé,paraît solide. VI.

Cependant, il n'est pas sûr que le problème soit ainsi très bien posé.

Lematérialisme comme le spiritualisme classiques ont posé le problème desrapports de l'âme et du corps en termes cartésiens.

dans l'espace.

Dans cesconditions, il est évidemment impossible aussi bien de comprendre les rapportsde l'âme et du corps que de les réduire l'un à l'autre.

Je ne comprends par lesrapports de l'âme et du corps tant que je considère le corps comme un simpleobjet dans l'espace que je puis voir, toucher, explorer par des méthodesscientifiques.

Mais ce corps purement spatial, ce corps-objet, ce n'est pasmon corps, c'est le corps d'autrui ou bien le cadavre que les étudiantsdissèquent.

En fait mon propre corps n'est pas connu comme un objet, maisj'éprouve de l'intérieur sa présence vivante.

Mon corps n'est vraiment objetpour moi que dans les miroirs.

Et, comme dit à la fois plaisamment et trèsprofondément M.

Ruyer, « si les miroirs n'existaient pas, nous serions beaucoup moins portés à tomber dans l'illusionde la dualité corps-esprit ».

Dans le miroir j'ai un corps.

Mais quand j'éprouve de l'intérieur la présence de moncorps, je suis mon corps (le corps, pour parler comme Gabriel Marcel, ne m'est plus extérieur comme un avoir, il estmon être même).

Au corps su (de la science), au corps vu (d'autrui ou du miroir), Valéry oppose le corps-vécu quiest sujet plus qu'objet et qui « nous appartient un peu moins que nous ne lui appartenons ».

Dans cetteperspective, le problème des rapports de l'âme et du corps pourrait être fructueusement reposé car il ne serait plusle rapport inintelligible de moi-même avec un objet étranger. Le corps L'esprit L'âme agit pense crée physique non-physique métaphysique vital mental surmental subconscient conscient surconscient matière Mon esprit L'Esprit pur Homme-vital Homme-mental Homme-spirituel expérience corporelle expérience de l'esprit expérience de l'âme désirs du corps désirs de l'esprit désirs de l'âme temps de la Nature temps psychologique intemporel « L'âme ne raisonne jamais mieux que quand [...] elle s'isole le plus complètement en elle-même, en envoyantpromener le corps et qu'elle rompt, autant qu'elle peut, tout commerce et tout contact avec lui pour essayer desaisir le réel.

» Platon, Phédon, ive s.

av.

J.-C. « Ce moi, c'est-à-dire l'âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et mêmequ'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elleest.

» Descartes, Discours de la méthode, 1637. Par « distincte », il ne faut pas comprendre « disjointe », mais plutôt « d'une nature radicalement différente ». « Pour nous en tenir à l'être vivant, rappelons d'abord qu'il est composé d'une âme et d'un corps, et que de cesdeux facteurs le premier est par nature celui qui commande, et l'autre celui qui est commandé.

» Aristote, La Politique, ive s.

av.

J.-C. « Les amis de la science savent que, quand la philosophie a pris la direction de leur âme, celle-ci étaitvéritablement enchaînée et soudée à leur corps et forcée de considérer les réalités au travers des corps comme au. »

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