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La rationalisation du travail est-elle un bien pour l'homme ?

Publié le 24/02/2004

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travail
L'ouvrier se perd comme homme et devient chose dans l'acte économique de production. Cette aliénation se présente sous un double aspect, que Marx caractérise brièvement comme suit : « 1. Le rapport entre l'ouvrier et les produits du travail comme objet étranger et comme objet qui le domine. Ce rapport est en même temps son lien avec le monde environnant sensible, avec les objets de la nature, monde sensible hostile à l'ouvrier. 2. Le rapport du travail avec l'acte de production à l'intérieur du travail. C'est la relation de l'ouvrier avec son activité propre comme avec une activité étrangère, qui ne lui appartient pas, une activité qui est souffrance, une force qui est impuissance, une procréation qui est castration. » C'est donc à la fois le rapport du travailleur avec le produit de son travail et son rapport avec ce travail lui-même qui portent la marque de l'aliénation. Le premier a d'ailleurs pour corollaire un rapport aliéné à la nature. Précisons.
travail

« parcelle de l'objet.

Le travailleur répète toujours les mêmes gestes.

Aucune habilité de métier n'est plusnécessaire, les tâches simplifiées peuvent être exécutées sans formation.

Ce qui entraîne pour l'ouvrier uneactivité dénuée de sens et ennuyeuse, simple moyen de gagner sa vie.

L'idée d'aliénation sembleparticulièrement adéquate pour désigner ces phénomènes.

La « rationalisation » du travail, est critiquéecomme déraisonnable d'un point de vue humain.D'autre part, au nom de l'égalité entre les hommes, il est possible de reprocher à la rationalisation du travaild'accentuer la division entre travail intellectuel et travail manuel et entre tâches de commandement et tâchesd'exécution.

En effet, l'organisation de la fabrication du produit doit être pensée entièrement à l'avance et laproduction décomposée en un certain nombre de gestes : ce travail préalable de conception n'est pas le faitde ceux qui exécuteront le travail.

De plus, l'exécution d'une tâche dépendant de l'exécution d'une autre, lesrythmes de production doivent être strictement respectés et donc contrôlés Les méthodes de Taylor furent louées par LénineOn est contraint d'admettre que le taylorisme est un bien puisque même Lénine, pourtant farouchementopposé au capitalisme, y a vu un moyen de défendre la révolution socialiste en augmentant rationnellement lacapacité de production de chaque ouvrier.

[Le taylorisme n'a nullement pris en compte un paramètre pourtant essentiel: l'homme lui-même.

Les méthodes de rationalisation qu'il propose conduisent à une totale inhumanisation du travail.] Il existe un étroit rapport entre taylorisme et dépenses de santéMême s'il est encore largement appliqué sous des formes corrigées, le taylorisme implique des dépensesreprésentant un coût considérable pour la collectivité.

Ces dépenses concernent essentiellement la santé.

Letravailleur, soumis à une tension nerveuse de tous les instants, à des conditions de travail dénuées d'intérêt,est physiquement et mentalement fragilisé. L'homme n'est pas un instrument au service de l'argent«L'extension du machinisme et la division du travail ont fait perdre autravail des prolétaires tout caractère d'indépendance et tout attrait»,écrivent Marx et Engels dans Le Manifeste du parti communiste.

Letaylorisme n'a fait qu'aggraver une situation dont Adam Smith fut ledéfenseur: la division et la spécialisation des tâches en vue del'augmentation de la production. LE TRAVAIL ALIENE.Il faut distinguer ici « exploitation » et « aliénation ».

Ce ne sont pasdes termes équivalents : le mot « exploitation » désigne la réalitééconomique d'un travail non payé, au moins en partie.

Le mot «aliénation » renvoie à une situation où le travailleur ne se « reconnaît »plus dans son travail.

Il ne s'agit plus seulement de la dimensionéconomique.

La dénonciation se fait en fonction d'une certaine idée dece que devrait représenter le travail pour l'homme : permettre laréalisation de l'individu en étant la manifestation, l'extériorisation de lui-même.

La critique de l'aliénation fait référence à une « essence » del'humanité, dont le travail est censé accomplir la réalisation.

Cettecritique suppose donc un point de vue « philosophique », en quoi elle sedistingue de la problématique plus « économique » qui analysel'exploitation du travail. Cette réflexion sur l'aliénation implique en effet que le travail, non seulement comme rapport à la nature, maisaussi comme rapport à autrui, met en jeu la définition et la réalisation de l'humanité.La production capitaliste entraîne d ‘abord l'appauvrissement continu de toute une partie de la population : «L'ouvrier s'appauvrit à mesure qu'il produit la richesse, à mesure que sa production gagne en puissance et envolume.

» Mais ce n'est là encore que l'aspect le plus extérieur, et en quelque sorte quantitatif, duphénomène.

En réalité, l'ouvrier se perd lui-même dan le processus de production.

« Plus il crée demarchandises, plus l'ouvrier devient lui-même une marchandise vile.

La dévalorisation des hommes augmenteen raison de la valorisation directe des objets.

Le travail ne produit pas seulement des marchandises, il seproduit lui-même et il produit l'ouvrier comme des marchandises dans la mesure même où il produit desmarchandises en général.

»L'ouvrier se perd comme homme et devient chose dans l'acte économique de production.

Cette aliénation seprésente sous un double aspect, que Marx caractérise brièvement comme suit :« 1.

Le rapport entre l'ouvrier et les produits du travail comme objet étranger et comme objet qui le domine.. »

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