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qu'est-ce que le rationalisme

Publié le 03/10/2004

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PYTHAGORE, en particulier, avait été frappé par la simplicité de certains rapports étudiés en mathématiques et en physique : qu'on se rappelle le théorème du carré de l'hypoténuse et les intervalles des sons musicaux qui forment un accord consonant. Poussé par la tendance naturelle de l'esprit et se fondant sur des observations de ce genre, PYTHAGORE avait dit que les nombres gouvernent le monde. Plus tard,  PLATON affirmait que dans toutes ses oeuvres Dieu fait de la géométrie.Cette conception du monde se heurta à pas mal d'exceptions, et l'homme dut constater pas mal d'irrationnels. PYTHAGORE avait été acculé, à son grand scandale, à reconnaître l'incommensurabilité de PI. Qu'il n'y ait pas une mesure, aussi petite soit-elle, qui permette d'établir un rapport précis entre le diamètre et la circonférence était une telle défaite pour un adepte du rationalisme que la Maître, dit-on, faisait jurer à ses disciples de ne jamais révéler cette anomalie.Depuis lors, on a reconnu beaucoup d'autres « irrationnels », mais on a découvert encore plus de rapports rationnels, si bien que les mathématiques sont devenues de plus en plus l'instrument indispensable pour interpréter le monde.Une forme plus commune de rationalisme cosmologique est le déterminisme, d'après lequel tous les événements qui se produisent s'expliquent par leurs antécédents, dont ils ne sont qu'une transformation. Par suite, suivant une déclaration célèbre de LAPLACE, « une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si d'ailleurs elle était assez vaste pour soumettre ces données à l'analyse, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l'univers et ceux du plus léger atome : rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux. »Il n'est pas à croire que l'hypothèse de LAPLACE se réalise jamais.

Le rationalisme affirme la primauté de la raison sur les sens dans le processus de connaissance. Le rationalisme s'oppose donc à l'empirisme.

« cette anomalie.Depuis lors, on a reconnu beaucoup d'autres « irrationnels », mais on a découvert encore plus de rapportsrationnels, si bien que les mathématiques sont devenues de plus en plus l'instrument indispensable pour interpréterle monde.Une forme plus commune de rationalisme cosmologique est le déterminisme, d'après lequel tous les événements quise produisent s'expliquent par leurs antécédents, dont ils ne sont qu'une transformation.

Par suite, suivant unedéclaration célèbre de LAPLACE, « une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont lanature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si d'ailleurs elle était assez vaste poursoumettre ces données à l'analyse, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps del'univers et ceux du plus léger atome : rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir, comme le passé, serait présent àses yeux.

»Il n'est pas à croire que l'hypothèse de LAPLACE se réalise jamais.

Mais peut-être l'homme connaîtra-t-il un jour lanature intime des éléments dont est fait le monde.

Alors, il pourra, au lieu d'observer patiemment les propriétés deschoses, les déduire des propriétés des éléments dont elles sont formées.

Alors la connaissance du monde seracomplètement rationnelle et la physique sera déductive comme la géométrie.

Ainsi avait tenté de procéder DESCARTES : tentative audacieuse et prématurée, mais qui marquait la voieaux savants des temps modernes.On peut appeler rationalisme moral les formes normatives du rationalisme,c'est-à-dire les doctrines d'après lesquelles la grande loi morale est d'êtrehomme de raison : pour le rationalisme moral, rationalité est synonyme demoralité.L'essentiel du rationalisme moral se trouve dans la morale rationnelle classiqued'après laquelle la raison est le fondement de la moralité.

Dans cetteconception, le bien, c'est ce que la raison nous montre tel; l'obligation, c'estla raison qui la fonde en reconnaissant qu'il est de l'essence d'un êtreraisonnable et libre de mettre son pouvoir de choisir au service de ce qui a leplus de valeur; l'idéal, c'est une vie tout entière conforme à la raison.Ces thèses sont à la base de la morale théologique elle-même, si on lescomprend bien.

La morale théologique se fonde sur Dieu : le bien est dans laconformité à la volonté divine; l'idéal, dans la ressemblance la plus grandepossible avec la divinité.

Mais, il ne faut pas l'oublier, comment le philosopheconnaît-il Dieu, sinon par la raison P D'autre part, Dieu ne doit pas être conçucomme un être imparfait dont les volontés sont mêlées de caprice : il est laRaison même et il n'y a rien en lui qui ne soit rationnel; par suite, en luiobéissant, c'est à la raison que nous obéissons; en l'imitant, c'est à la Raisonsuprême que nous nous conformons.

Enfin, comment la philosophie moraledétermine-t-elle quelles sont les volontés de Dieu sur l'homme, sinon en consultant la raison, considérée comme une participation de la raison divine P Bien comprise, la morale théologique,qui semble bien la morale la plus commune, est donc une morale rationnelle, un rationalisme moral.Mais le terme rationalisme appliqué à la vie morale prend souvent un sens plus étroit et parfois un sens péjoratif : cerationalisme consiste alors, non pas seulement à prendre la raison comme guide, mais à considérer tout ce qui n'estpas rationnel comme une perversion de notre nature, une déchéance de la nature humaine.

Ce rationalisme a prisdiverses formes : nous n'en signalerons que deux, en les opposant à leurs contraires.Par opposition à sentimentalisme, le mot rationalisme marque l'attitude du philosophe qui ne prend pas son parti dela dualité de l'homme.

D'après le sens commun, l'homme est matière en même temps qu'esprit et, par suite,sensibilité en même temps que raison.

Le rationaliste veut ignorer toutes ces forces mystérieuses que l'on désignesous des noms- divers : sentiment, coeur, attrait, intuition...

Il n'admet qu'une pensée et qu'une activité régie parla raison pure, dans la froide clarté de l'intelligence.

Nous pouvons citer comme représentant de cette manière depenser Emmanuel KANT.Durant le siècle dernier, rationalisme s'opposait souvent à fidéisme.

D'après les fidéistes, comme LAMENNAIS, laraison est incapable de nous renseigner sur notre nature et notre destinée; c'est pour cela que Dieu a révélé lesvérités essentielles à la conduite de la vie; par suite, il n'y a de vie morale ni de vie vraiment humaine que grâce à lafoi en la Révélation divine transmise par la tradition.

Par réaction, ceux qu'on appelait alors rationalistes réprouvaientl'adhésion fondée sur la foi.

Ils rejetaient, non seulement toute doctrine ne pouvant pas se justifier rationnellementet faisant appel à quelque mystérieux sentiment incommunicable, mais encore toute doctrine énonçant des dogmesque l'homme ne peut comprendre, même lorsqu'elle apporte des raisons d'admettre ces dogmes : le rationalismerejette le mystère et rien ne peut fonder à ses yeux la croyance à une réalité qu'on ne comprend pas.Inutile de le dire, ces diverses formes du rationalisme exclusif ont quelque chose d'irrationnel : le rationaliste, dansson culte de la raison, en vient à ne plus voir les conditions réelles de la nature humaine et de la vie.

Uneconscience plus nette de la réalité conduira, non pas à supprimer tout ce qui, dans notre vie, n'est pas rationnel,mais à le pénétrer de plus en plus de rationalité.

Le contrôle doit rester à la raison, mais il est conforme à la raisonde s'aider, dans la conduite de sa vie, de secours extrarationnels. .../.... »

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