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La recherche du bonheur est-elle une recherche du plaisir ?

Publié le 27/01/2004

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Le vrai bonheur et la maîtrise des plaisirs   Ce resserrement de la définition du plaisir pourrait consister à préciser ce que c'est qu'un plaisir réel et stable, dont nous puissions être maîtres. C'est le rapport de l'homme au plaisir qui est en question : si l'homme parvient à limiter et maîtriser les objets qui lui sont susceptibles de lui procurer un plaisir réel et durable, alors il devient possible de poser une identité entre une recherche de bonheur et une recherche du plaisir. Cela passe par exemple par une limitation des désirs : si l'homme ne désire pas des plaisirs vains ou fuyants, il se donne les moyens d'atteindre un état de bonheur. La limitation des plaisirs dans la recherche épicurienne de l'ataraxie, de l'absence de troubles, permet par exemple de poser une identité entre recherche du bonheur et recherche du plaisir.   Epicure, Lettre à Ménécée   C'est un grand bien, croyons-nous, que le contentement, non pas qu'il faille toujours vivre de peu en général, mais parce que si nous n'avons pas l'abondance, nous saurons être contents de peu, bien convaincus que ceux-là jouissent le mieux de l'opulence, qui en ont le moins besoin. Tout ce qui est fondé en nature s'acquiert aisément, malaisément ce qui ne l'est pas. Les saveurs ordinaires réjouissent à l'égal de la magnificence dès lors que la douleur venue du manque est supprimée. Le pain et l'eau rendent fort vif le plaisir, quand on en fut privé. Ainsi l'habitude d'une nourriture simple et non somptueuse porte à la plénitude de la santé, elle fait l'homme intrépide dans ses occupations, elle renforce grâce à l'intermittence de frugalité et de magnificence, elle apaise devant les coups de la fortune. Partant, quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, il ne s'agit pas des plaisirs déréglés ni des jouissances luxurieuses ainsi que le prétendent ceux qui ne nous connaissent pas, nous comprennent mal ou s'opposent à nous.

La formulation du sujet demande que l’on mette en question une équivalence entre deux termes : celui de « recherche du bonheur « et celui de « recherche du plaisir «. Ces deux termes ont en commun l’élément de la « recherche «, ce qui suppose une attitude active de l’homme, et met donc en jeu une position générale de l’homme par rapport à la conduite de sa vie, position qu’il choisit sciemment.

Les deux termes qu’il faut évaluer l’un par rapport à l’autre sont « bonheur « et « plaisir « : on entend par bonheur un état de satisfaction durable, que l’on définit souvent d’ailleurs comme étant recherché par tout homme, ou comme étant le but de toute vie. Le plaisir est aussi une forme de satisfaction, mais c’est une satisfaction comprise comme plus ponctuelle et plus limitée : on prend du plaisir à telle action, sur le moment où on la fait ; ce caractère évanescent du plaisir a souvent été dénoncé par la philosophie, comme si la quête du plaisir était nécessairement une quête dont la satisfaction se trouvait limitée par la nature même de son objet. Une conception plus satisfaisante du plaisir par rapport au bonheur est-elle envisageable ? Est-ce une illusion que de considérer que la recherche du plaisir peut entrer dans la recherche du bonheur, ou même se confondre avec elle ?

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